Le talisman 100 % antigrossesse

Il y a la « dame de Diassap » réputée pour ses dons d’augmenter la taille du pénis masculin. Walf Grand-Place a consacré beaucoup de reportages à cette bonne fée. Voilà à présent la « dame de Boune » experte dans la conception de talisman contraceptif. Une cordelette à nœuds à se ceindre autour des reins et la fille célibataire ou la dame mariée de se prémunir d’une grosse non désirée peut mener une activité sexuelle intense et non protégée, s’il vous plaît ! Découverte...

Femmes et jeunes filles vont de plus en plus à Boune et Guédiawaye comme certains hommes vont à Diassap pour avoir une taille de pénis plus imposant. À Boune, cité popu leuse et populaire de la lointaine banlieue de Dakar, de plus en plus de jeunes filles et dames mariées se rendent auprès d’une féticheuse réputée pour ses « fass », talisman sous forme de cordelette à nœuds aux vertus contraceptives. Une alternative à la planification moderne que certains jugent « risquée du fait de ses complications. » Alternative aussi à la,visite pas toujours dis crète chez les sages-femmes des districts sanitaires. Le contracep tif mystique, c’est plus discret et plus efficace, semble se dire cette gent féminine qui fait confiance à ce gris-gris imparable. Et il n’y a que 250 F à payer.

Un après-midi de ce mois d’août nous sommes allée à la recherche de cette dame de Boune. Et c’est aux environs que 10 h que nous arrivons au deuxième étage de cet immeuble à Boune. Après un pénible voyage dans les embouteillages à n’en plus finir de Dakar à la ban lieue. Ici, il vient de pleuvoir une de ces pluies rares en cet hiver nage pas du tout pluvieux. Le sol humide exhale des odeurs nau séabondes. De pimpantes jeunes filles déambulent dans les étroi tes rues, devant les regards blasés des mamans qui palabrent devant leur maison.

C’est ici le fief de la féticheuse Boye Fall, très célèbre. « La dame qui confectionne les talismans est une Walo-Walo, elle a déménagé je ne sais plus oit », renseigne une jeune femme qui nous indique une habitation.

D’un ton cour tois, elle décrit l’itinéraire à sui vre pour arriver à la bonne adresse : « Longez cette ruelle et vous rencontrerez le quartier des Walo-Walos de Boune, je pense qu’ils pourront vous indiquer où loge leur parente. »

Un conseil suivi avec exactitude. Et nous voilà devant la maison recher chée. Sur les lieux, une dame de cinquante ans trouvée en train de repasser des habits nous interroge tout étonnée : « Ma fille, est-ce que vous êtes mariée pour chercher ce talisman ? » Avant de nous mettre en garde : « Ces trucs se font dans la clandes tinité. Si vous demandez ainsi que vous le faites, vous ne retrouverez pas la féticheuse.

En tout cas, l’adresse de la dame, on ne la demande pas de la manière dont vous vous y prenez. Il faut y mettre un peu de sutura (pudeur et dis crétion). C’est un secret ce que vous voulez faire, « fass pour neff » (le talisman pour la contracep tion, Ndlr). Je vais vous conduire chez ma copine, ED., elle a le talisman. Je vous assure que c’est efficace, puisque, depuis deux ans, elle n’a pas eu d’enfant. Seulement, si vous rencontrez son mari, faites preuve de discrétion. Sinon... dites-lui que vous venez de ma part, elle vous montrera la dame. »

Arrivée chez F. p., pas de commentaire. On se contente juste de nous désigner la maison de la « dame au fass ». Après quelques mètres par­courus, nous sommes enfin chez la bonne fée. Boye Fall, de son nom, 45 ans, a élu domicile au quartier Athia Wellé. Taille élan cée, corpulence moyenne, elle installe ses visiteuses. En la voyant, on ne peut s’imaginer que madame a un quelconque don. « Je suis la dame que vous cherchiez.

Que voulez-vous un « fass neff ? » Mais vous, est-ce que vous êtes mariée ? Je ne veux pas avoir de problème », s’empresse-t-elle de nous lancer. Et après négociations, elle accepte enfin de se prêter à nos questions. Ouf ! Toutefois, elle précise : « Je ne veux pas que mes clientes me fuient à cause des journalistes. » « Ce talisman est un legs de mon père qui l’a transmis à mon mari qui se trouve être mon cou sin germain. Il fait les talismans, je me charge de les distribuer », explique Boye Fall. Et il n’y a que 250 F - oui, 250 - à payer.

C’est une recommandation de l’ancêtre et il n’est pas question de pas ser outre par cupidité. Son époux, Ousmane Guèye, présent au moment de notre visite, refuse de piper mot sur cette « magie ». « Ce don remonte aux années 30. Il provient du village de Gnikk dans le Walo », consent-il à dire. Toutefois, Boye Fall souligne que lui et son mari ont pris, depuis un certain temps, la déci sion de faire le « travail » que par nécessité prouvée.

« Les célibatai res et les mariées infidèles en pro fitaient pour forniquer. Et comme mon conjoint est pieux, il a décidé de ne plus le faire. Ce sont des incantations que nous récitons sur du fil, une fois que la femme l’attache aux reins, elle peut avoir mille rapports sexuels sans jamais tomber enceinte.

C’est moi qui vous l’affirme », argumente notre interlocutrice. Non sans marteler : « convenez avec moi que si mon mari continuait à éla borer ce talisman, au jour du Jugement dernier, Dieu lui impu terait toutes ces naissances blo quées par le gris-gris. Et quand on travaille la nuit, on doit faire des résultats. »

Source: Walf Grd Place

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