Moustapha Sourang, ministre de l'education nationale: La délocalisation de Mariama Bâ s’explique par des raisons pédagogiques et des limites objective

C’est aujourd’hui que cera procédé à la pose de la première pierre du lycée national d’excellence des jeunes filles à Diourbel, en remplacement de Mariama Bâ de Gorée. Dans cet entretien, le ministre de l’Education évoque les raisons qui ont conduit à cette dolocalisation. Elles sont à la fois pédagogiques et environnementales.

La pose de la première pierre du nouveau lycée national d’excellence des jeunes filles est prévue aujourd’hui. Mais, il y a des voix qui s’élèvent contre l’option de la délocalisation du lycée Mariama Bâ à Diourbel. Quelles sont les raisons qui ont conduit à ce choix ?
Ce projet est présidentiel, le chef de l’Etat a estimé que dans le cadre de la politique de la promotion de la femme, il faut absolument avoir des filières de formation adaptées à l’environnement et aux données démographiques actualisées. Dans un pays où la politique de la promotion de la femme est au cœur du développement, le constat du président a été que le Sénégal mérite un lycée national moderne des jeunes filles, fondé sur l’excellence, avec la sélection des meilleures filles du pays, sur une base très large et en maintenant la qualité. C’est le bijou que le président de la République offre à la jeunesse féminine sénégalaise. En termes d’impact, le lycée est le plus cher (3 milliards F Cfa) et le seul qui aura un internat pour que les filles soient dans d’excellentes conditions. Les filles sélectionnées le seront à partir même du CM1 pour disposer d’une bonne lecture du profil des intéressées.

Cela va, sans nul doute, révolutionner l’éducation notamment celle des filles. Quant aux justifications pédagogiques, il faut souligner que la scolarisation des filles est l’une des priorités du Pdef. Le Sénégal fait partie des 30 % des pays du monde ayant atteint la parité, un des objectifs du millénaire. Les populations étant extrêmement sensibilisées sur la scolarisation des filles, il nous faut à présent développer une politique de maintien. La délocalisation obéit à cette logique. Au moment où démarrait Mariama Bâ, on avait sélectionné 30 élèves sur environ 20 000 élèves à l’entrée en 6è, soit 2 où 3 par région. Cette année, il y aura probablement 110.000 admis. Donc le ratio de 30 n’obéit plus à la politique de maintien dans l’excellence. La palette d’excellence s’est aujourd’hui élargie ainsi que les instruments de formation.

On ne peut pas se contenter de prendre 30 sur 110. 000. C’est cela l’enjeu. Il faut prendre le maximum et nous mettrons les moyens. Le lycée permettra d’accueillir de 1500 à 3000, en montant en puissance sur dix ans, avec la garantie de l’excellence. C’est la raison pour laquelle l’Etat a décidé de déroger en mettant l’internat, de sécuriser l’environnement.

Ne peut-on pas agrandir Mariama Bâ pour recevoir autant d’élèves ?
Justement, il n’y a pas que les justifications pédagogiques. Il existe aussi des limites objectives. S’il y avait une possibilité de rester, on l’aurait fait. Mais le lycée actuel ne peut pas dépasser 196 à 200 élèves. A cela s’ajoute un début de dégradation, même si vous réhabilitez, la corrosion marine est telle qu’il faudra, tous les ans, recommencer. Par ailleurs, on ne peut pas y construire du neuf, parce que son environnement est classé par l’Unesco, quand bien même cette surface existerait, ce qui n’est pas le cas. En outre, la situation des années 70-80 à Gorée n’est plus la même aujourd’hui. Nous ne pouvons plus prendre le risque d’exposer des filles de 12, 13, 14 ans, à un environnement de tourisme de masse, avec un problème d’agression physique sur l’île. Il y a donc un problème d’environnement et de sécurité. Le tout sur une île. L’autre problème auquel nous sommes confrontés est qu’avec ce ratio actuel de 30, on peut se retrouver, en Terminale avec des classes de 3 à 4 élèves. Or mobiliser un enseignant de Mathématiques pour 3 ou 4 élèves, c’est un gâchis. Il arrive que dans certains cas, nous ne puissions pas avoir une masse critique de scientifiques, et nous fermons souvent des séries S. Cela est arrivé. Je félicite d’ailleurs au passage l’encadrement du lycée qui, souvent, travaille avec des ratios irrationnels. La montée en puissance avec le lycée national d’excellence de Diourbel permettra de corriger cela et le tout dans la qualité.

Vous ne craignez donc pas les conséquences de la pléthore ?
Nous avons des preuves dans le dispositif actuel qu’une montée en puissance peut aller avec l’excellence. C’est une question d’organisation, de volonté politique, de dispositif d’encadrement, d’un bon management et d’une volonté de l’Etat. Ce qui est actuellement le cas. Au Prytanée militaire de Saint-Louis, on est à 600 élèves, mais c’est un lycée d’excellence. Il vient de bénéficier d’un lycée pour monter en puissance parce qu’il y a de l’espace. D’autre part, l’excellence n’est pas incompatible avec la dimension d’un lycée. Le premier lycée du Sénégal, aujourd’hui, au concours général, c’est Limamoulaye de Guédiawaye. Il a 4500 élèves avec plus de 50 mentions. C’est le résultat du management et de l’engagement des enseignants de l’établissement. Ce que nous voulons donc, c’est de permettre de prendre 200 élèves au lieu de 30 par an et aller vers plus de justice et d’équité.

Que voudriez-vous répondre aux anciennes de Mariama Bâ, inquiètes de l’option du gouvernement ?
Qu’elles soient rassurées, car ce n’est pas la fin de l’établissement. C’est que pour des raisons physiques, objectives, avec la politique de scolarisation des filles comme priorité et le maintien comme facteur d’excellence, nous sommes obligés de monter en puissance. Maraima Bâ ne disparait pas. Le concept reste.

Peut-être que le nom sera maintenu et que les anciennes feront partie du Conseil d’administration. Nous sommes en train d’en discuter. Je regrette simplement qu’elles en aient parlé au moment où j’étais disposé à les recevoir pour échanger comme ce fut le cas avec la Scofi nationale, le Fawe et les anciennes de Ahmet Fall, qui sont partie prenante de ce débat. A Diourbel, il y aura les mêmes conditions d’excellence qu’à Mariama Bâ, sinon mieux.

Autrement dit, il y aura un internat, un budget quadruplé, voire plus. C’est autant de choses qui ne peuvent pas être réalisées sur le site actuel du fait des limites objectives évoquées plus haut. C’est donc là une volonté politique pour se donner les moins de la qualité. Je crois, par ailleurs, que les anciennes de Mariama Bâ sont de bonne foi. Car elles veulent sauvegarder l’héritage historique et de qualité de leur ancien établissement.

Nous partageons le même diagnostic. Nous ne sommes pas en opposition. Au contraire, je souhaite qu’elles fassent partie du conseil de surveillance, du conseil scientifique, quand le lycée sera terminé d’ici deux ans. J’espère qu’on aura l’occasion d’en discuter, car au rythme où vont les choses, nous risquions, si cela continue, soit de fermer directement et définitivement, soit d’avoir un autre lycée plus performant. Je sais déjà qu’il y a des élèves qui risquent d’être exclues l’année prochaine car elles n’ont pas le niveau, et elles ne peuvent pas redoubler.

Ce le gouvernement a voulu faire, c’est de donner à la femme sénégalaise la possibilité d’avoir une pépinière de qualité. Le président de la République veille lui-même à ce que la qualité ne baisse pas chez les jeunes filles. Ce que nous voulons ici, c’est une « exclusion zéro », le recrutement de meilleurs enseignants, le Bac fait de réussite intégrale.

Qu’en sera t-il du patrimoine, une fois le collège Mariama Bâ délocalisé ?
Mariama Bâ restera dans les anciens locaux et donc dans le patrimoine. Le chef de l’Etat a conçu un projet pour faire du site un lieu d’accueil pour les classes préparatoires post-Bac. Les meilleurs élèves des différents lycées du pays ayant la mention Bien et Très Bien y seront accueillis dans les filières Maths Sup, Math-Physique et HEC (Hautes études commerciales). C’est pour former, en deux ans, des jeunes devant intégrer les écoles d’ingénieurs à l’étranger. Les effectifs ne dépasseront pas 100 pensionnaires. On peut donc le gérer. Je veux donc rassurer tout le monde, en soulignant que l’Etat veut perpétuer le statut de Mariama Bâ comme école d’élite.

Qu’est-ce qui explique le choix de Diourbel ?
Le choix de Diourbel, c’est d’abord la centralité géographique. Or, près de 80 % des élèves de Mariama Bâ viennent des régions. Il y a en outre une raison de pédagogie : il faut montrer, dans des zones où le taux de scolarisation des filles est très faible, qu’elles peuvent avoir de très bons résultats. Je vous donne une anecdote. Beaucoup de gens ne savent pas qu’il y a une école élémentaire dans la ville de Touba où le taux scolarisation des filles est de 53 % par rapport aux garçons.

Malheureusement, il y a des déperditions qui concernent souvent des filles extrêmement brillantes. On les perd après l’entrée en 6ème parce qu’elles sont confrontées à des problèmes de logement à Mbacké.

Or quand on dédie un tel bijou à la scolarisation des filles, aucun parent ne refusera d’envoyer son enfant pour être formée dans ces conditions d’excellence. Cela est valable pour toutes les régions.

Certes, et c’est d’ailleurs pourquoi le président de la République a demandé que les filles brillantes du pays soient formées dans un lieu à équidistance de toutes les régions. Voilà aussi simple que cela, les raisons du choix de Diourbel.

Tous les articles sur ce sujet
- Les anciennes de Goree demontent le ministre.

1 commentaire:

Unknown a dit…

Rituel de retour affectif rapide et efficace Voyant médium marabout Puissant du vaudou sorcier grand marabout sorcier vaudou retour affectif rapide médium sorcier vaudou spécialiste du retour affectif retour affectif rapide en 7 jours Marabout rituel de retour affectif gratuit maître médium pour travaux occultes sorcier vaudou grand chef des sorciers vaudou pour retour affectif Rituel de retour affectif rapide et puissant retour affectif magie d'amour puissant travaux occultes vaudou sorcier sans risque solution à tous vos problèmes de couple et de vie voyant médium marabout Puissant du vaudou sorcier grand marabout sorcier vaudou retour affectif rapide médium sorcier vaudou spécialiste du retour affectif retour affectif rapide en 7 jours Marabout rituel de retour affectif gratuit maître médium pour travaux occultes sorcier vaudou grand chef des sorciers vaudou pour retour affectif L'Amour : rituel pour avoir un amour, retour d'une personne aimer, alliance d'amour, changer un amitié en Amour Retour affectif rapide urgent et puissant rituel de retour affectif retour d'affectif grand marabout sorcier vaudou pour le retour affectif travaux occultes vaudou contacte d'un grand marabout pour le retour affectif.

CONTACT MAITRE SANTOS
E-mail personnel : lemaitresantos@hotmail.com
Tel personnel : +229 97 45 85 00
Site web: www.marabout-vaudou-occulte.com
Site web: www.sorcier-vaudou.onlc.be

 
{http://www.leboytown.blogspot.com/}.