Mariama Ndoye, romancière : la simplicité portée par une tête bien pleine

Léboue de Rufisque, commune à une trentaine de Dakar, Mariama a vécu longtemps à Abidjan et réside actuellement à Tunis, en bonne épouse qui suit les destinations d'un mari fonctionnaire de la BAD et qui s'adonne à sa passion d'écrire, « à défaut de trouver du travail », dit-elle.

Son dernier opus, « D'Abidjan à Tunis », dédicacé en juillet dernier à Dakar, « est peut-être le seul de mes romans qui parle de ma famille » explique-t - elle à APA, en racontant combien il a été difficile pour les familles de travailleurs de la Banque africaine de développement, de quitter le siège de la capitale ivoirienne « avec juste 3 valises par famille et sans dire au revoir à personne par mesure de sécurité ». La plupart d'entre elles ont vécu plus de 15 ans, à Abidjan.

Dans ce roman, la jeune grand-mère qu'est Mariama, confie à celui qui fut son domestique pendant quinze ans à Abidjan, un heureux évènement : sa fille attend des jumeaux, et cela fait d'elle une mammy d'une petite fille et de 2 petits enfants. A ce domestique, le roman est dédié.

Il est également question dans « D'Abidjan à Tunis », des difficultés vécues par les familles, dans cette nouvelle ville d'accueil qu'est Tunis, du fait du climat rigoureux, de la différence de culture mais aussi de l'autre regard, celui hostile des locaux à l'égard des nouveaux arrivants.

L'auteur dit accepter que ses romans sont beaucoup imprégnés de (réalités de ) sa famille, de son quotidien, même s'ils restent de la fiction, car «la réalité est très proche de la fiction » et « ceux qui me connaissent assimilent toujours mes personnages à ma famille proche ».

« Le Bon pain » est une œuvre qui parle de polygamie qu'on rencontre dans les sociétés africaines, et « ce n'est nullement ma vie, car ni mon père ni mon mari ne sont polygames ».

Mariama Ndoye soutient pouvoir « quand même parler de la polygamie sans l'avoir vécue ».

Dans « Soukey », beaucoup de jeunes filles rufisquoises disent s'être reconnues dans le personnage de cette héroïne que j'ai voulu « bien de chez moi et non pas américaine ».

Mariama dit beaucoup s'inspirer de la tradition orale et avoir beaucoup lu car « pour écrire, il faut d'abord lire beaucoup ». Pour cela, elle « achète des livres partout » où elle passe et dit disposer d'une bibliothèque de plus de 300 livres.

Brillante élève, elle a toujours raflé les premières places en français. Son professeur de latin témoigne sur «rigueur dans la méthode ».

Son père lui offrit le « Père Goriot de Balzac, mais, très jeune, elle en reporta la lecture à « plus tard ».

Mariama emprunte au poète Léopold Sédar Senghor le concept si cher à l'ancien président du Sénégal : « enracinement et ouverture ».

La romancière estime être maintenant en mesure de se consacrer entièrement à sa passion car, dit-elle, « mes enfants sont devenus grands et je dispose de plus de temps pour écrire tout en profitant de mes petits enfants ».

Source: Afriklive.com

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