Les Pme accèdent difficilement au crédit : Faible contribution des banques à l’économie

Le financement des entreprises locales par les établissements bancaires est très faible aussi bien au Sénégal que dans les autres pays de l’Uemoa. C’est la conclusion d’une étude de la Direction de la prévision et des études économiques (Dpee), qui propose des solutions.

Au Sénégal, seules 64% des entreprises ont accès au crédit bancaire, alors même que les banques et établissements financiers de l’Union économique et monétaire de l’Afrique occidentale (Uemoa) affichaient un excèdent de trésorerie de 818 milliards de francs Cfa en fin 2005. Ces banques n’auront ainsi contribué qu’à hauteur de 18% au financement du Produit intérieur brut (Pib) de la zone de l’Uemoa. La Direction de la prévision et des études économiques (Dpee), auteur d’une étude sur la «gestion du risque de crédit et financement économique de l’Uemoa» et dont une synthèse est parvenue à la presse, estime que le sous-financement des activités économiques affecte «l’ensemble des opérateurs économiques, mais plus particulièrement les petites et micro-entreprises qui déplorent les difficultés de financement auprès du secteur financier classique».

De fait, après la crise financière aiguë qui a entraîné la disparition de près du quart des banques et malgré la reprise notée, «l’Uemoa affiche un faible taux de bancarisation de sa population, soit moins de 4%», poursuit la synthèse de la Dpee, qui suggère pour y remédier, une «plus grande prise en compte dans les politiques de financement de nos économies, de la modernisation de notre tissu économique ainsi qu’une meilleure utilisation d’un dispositif d’information satisfaisant», afin de participer à un renforcement des normes de l’Organisation pour l’harmonisation du droit des affaires (Ohada).

Plusieurs facteurs sont évoqués par les spécialistes de la Dpee pour expliquer cette situation. Il s’agit, entre autres, de la propension des entreprises, «pour la plupart appartenant au secteur informel, à avoir recours à d’autres sources de financement que le système bancaire». Du fait des multiples conditionnalités exigées par les banques et établissements financiers, ces entreprises accèdent difficilement au crédit, alors «que la taille et la détention de comptes validés par un cabinet selon les normes internationales en facilite l’accès». Ce qui oblige les entreprises n’ayant pas de comptes audités, à recourir à d’autres sources de financement. Les fonds propres financent les investissements d’entreprises à plus de 50% dans tous les pays de l’Uemoa.

Par ailleurs, l’étude indexe les conditions de garanties mises en place par les institutions financières pour dire que ce système «doit cependant faire l’objet d’une réflexion approfondie», compte tenu de la nature des promoteurs et de la complexité des problèmes fonciers dans la plupart des pays de l’Uemoa. C’est ainsi que l’idée de la création d’un fonds de garantie par des structures comme le Fonds de promotion économique (Fpe) pourrait apporter une solution aux problèmes des petites et moyennes entreprises, que l’absence de garanties exclut des demandes à financer. L’analyse sectorielle des utilisations de crédit laisse apparaître que le secteur primaire mobilise la plus faible part des financements, avec 4%, alors que ce secteur rassemble les deux tiers de la population active et participe à plus de 14,5 % au Pib de la sous-région.

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