Youssou Ndour a coeur ouvert- 3!!

Youssou Ndour voyage plus que Wade
Ça m’a fait plaisir parce que sur 10 millions de Sénégalais, Wade m’a fait un clin d’œil sympathique. C’est vrai qu’on s’est retrouvé plusieurs fois dans des vols privés. Il a été peut être impressionné par mes voyages, parce que le président a plusieurs fois montré qu’il avait beaucoup de sympathie pour moi, il l’a montré à chaque fois que l’occasion s‘est présentée. C’était un clin d’œil sympa. Sur le fond, je pense que tout le monde a compris. Wade peut se permettre de m’utiliser si ça lui permet de régler une question. Il peut se le permettre. Wade c’est quelqu’un que j’estime. Il a de grandes idées, j’ai beaucoup de respect pour son passé. Il me donne l’occasion de lui dire ce que je pense. Il me dit ce qu’il pense. Et quand j’ai envie de lui dire quelque chose, je lui dis.

Il arrive qu’on se voit en privé. Aujourd’hui le pays a mûri. Il faut reconnaître quelque chose à Wade : quand il y a problème, il est présent, les gens peuvent parler avec lui. Je pense qu’en quatre ans, on ne peut retenir que les grandes idées. Il a donné de grandes idées, il reste la réalisation. C’est tout ce que je peux dire pour le moment, je ne peux pas rentrer dans des détails que je ne connais pas. Le Sénégalais est exigent, il veut vraiment avancer. Le Sénégal a des hommes de qualité. Je pense que nos ambitions dépassent nos ressources ; il faut qu’on ait des innovations ou la chance de découvrir des choses. Si on découvre du pétrole au Sénégal, on se développera.

Parce que les gens veulent avancer mais quelque part on peut aller beaucoup plus loin et beaucoup plus vite si on avait des ressources supplémentaires, sans que la Banque mondiale et les institutions internationales nous prêtent de l’argent, ce qui fait fonctionner ce pays depuis Senghor. Il faut que ça s’arrête. C’est très dangereux de contracter des dettes sur le dos des générations à venir. C’est quelque chose de très dangereux. Il faut mener la politique de ses moyens. Mais quand on a des idées et qu’on en a pas les moyens, on pense que l’aide ne peut venir que de l’Extérieur. L’aide extérieure n’est pas la solution.

Youssou Ndour maire de Medina?
Je ne veux pas être maire. Il ne faut pas être maire ou ministre parce que les gens veulent que tu le sois. Il faut savoir où s’arrêtent ses compétences. En Afrique, beaucoup entre dans la politique pour un strapontin, Moi, je ne peux pas. Si je dirigeais ce pays, les gens mangeraient des pierres. Je ne peux pas, je n’en suis pas capable, je n‘en ai pas la technique puisque je ne l’ai pas apprise. Par contre je peux participer et je n‘y cherche aucun intérêt. Et j’ai plus que ce que pourrait m’offrir une fonction politique. Et ça, c’est le fruit de mon labeur. Même si les gens en font la demande, je n’ai aucun intérêt d’accepter car je ne leur serais d’aucune utilité. Donc je n’ai pas d’ambition politique.

J'ai envie de faire du Cinema
J’ai reçu des propositions de faire du cinéma depuis longtemps. On m’a proposé des synopsis. Il y en a qui m‘avaient intéressé mais cela n’avait pas abouti. Il y a deux ou trois ans où on me proposait un film où je devais jouer le rôle du président Jean Bertrand Aristide. C’était intéressant, mais je n’avais pas donné suite à la proposition. Maintenant, j’ai un projet presque confirmé. C’est un film où je joue le rôle d‘un personnage qui défend les femmes africaines utilisées en Europe par les proxénètes et je tiens le rôle d’un ancien policier sénégalaise devenu détective qui enquête dans un milieu de la mafia…. des femmes africaines. J’ai trouvé que c’est intéressant. Ce rôle doit me rapporter 300 millions Cfa.

Apport personnel a la Culture et au Pays
C’est plus de 145 jobs (emplois) que j’ai créés dans le domaine de la culture et de la communication. Je participe au développement du Sénégal. J’investis dans le pays et j’ai déjà mis sur pied des entreprises qui fonctionnent. Finalement, je fais partie du système. On essaye de participer à la création d’emplois. Je n’ai pas des ambitions personnelles. Rappelez-vous que je suis un musicien de renommée internationale. Je peux sortir un disque quand je veux et je n’ai pas besoin de Jololi ou du groupe Futurs-Média pour vivre.

Et quoi qu’on dise, aujourd’hui, même si d’aucuns disent que je ne pense qu’à faire des affaires, Dieu m’est témoin, mon souci, c’est de permettre aux Sénégalais de travailler. Des proches me reprochent mes investissements, mais je leur rétorque qu’ils sont méchants. Parce que j’ai déjà réussi, c’est vrai, mais il faut que je donne la possibilité aux autres de gagner leur vie. Mais pourquoi je ne le ferais pas ? (Il hausse le ton) Ou préfèrent-ils que je distribue des billets de 5 000 francs Cfa à des gens qui font la queue devant chez moi ? Je ne crois pas que c’est la meilleure formule ! Ma conviction, c’est qu’avec le peu que j’ai, je dois développer des activités qui bénéficient à tout le monde. Alors, si en retour, j’y gagne quelque chose, tant mieux.

Prenons le cas du groupe Futurs-Média, je ne sais même pas comment il fonctionne, le journal (L’Obs) ce n’est pas moi qui le fais. La radio, je l’écoute avec tout le monde ! Je prends Dieu en témoin. Que ça soit à Jololi où ailleurs, c’est comme ça que je fonctionne. Je ne m’occupe pas du fonctionnement de mes entreprises. Je me contente de créer et de mettre les moyens pour laisser les autres le soin de les développer et d’en profiter. Et je suis toujours à leur disposition quand ils ont besoin de moi. Tout cela vous ne pouvez pas dire que je le fais uniquement pour gagner de l’argent. Du moins, pas pour le moment (Rires). Peut-être un jour, je changerais de discours quand les entreprises commenceront à être rentable. A l’image de ce monsieur, qui errait sur un espace inoccupé, et un jour il y découvre du pétrole. Il crée aussitôt une milice pour commencer à défendre le territoire. Peut-être un jour, moi aussi, je ferais comme ce monsieur et changerai de discours.

Sortie- 1, 2, 3, 4, 5

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