Hopital Aristide Le Dantec: Un hôpital de référence en agonie

L’hôpital Aristide Le Dantec continue de traverser des moments difficiles. Une dette d’1 milliard 700 millions de Cfa avec les fournisseurs, vétusté des locaux, factures impayées qui avoisinent les 300 millions de francs, subvention insuffisance pour assurer le plan sésame… et d’autres maux qui font qu’aujourd’hui, tous les services de l’hôpital fonctionnent au ralenti.

Ainsi, en dépit des gros efforts fournis par le personnel sanitaire et les responsables, la structure peine toujours à s’en sortir pour prendre en charge les centaines de malades qui la fréquentent quotidiennement.

Un malaise qui perturbe le fonctionnement de cette structure sanitaire universitaire de référence où le Vih 2 du Sida a été découvert et dont les responsables des différents services n’ont jamais cessé à tirer la sonnette d’alarme sur l’état de son dénuement avant et aujourd’hui devant Safiétou Thiam le nouveau ministre de la Santé et de la Prévention médicale qui effectue sa première tournée dans les structures sanitaires de la capitale. Face à la situation, cette dernière s’est engagée, séance tenante, à sensibiliser le Chef de l’Etat et les partenaires au développement, avant d’inviter les différents Chefs de service à une réflexion interne pour sauver Le Dantec et le sortir du calvaire qui menace son existence.

Malgré son état actuel, cette structure enregistre annuellement la fréquentation de plus de 3500 cas sociaux et l’entrée plus de 17.000 patients par jour. En plus de ces services, la structure occasionne l’encadrement de 5000 élèves infirmiers et étudiants en médecine à encadrer, sans compter l’effectif de 1000 agents qui assurent les services liés aux 3000 consultations des malades venant du Sénégal et de la sous-région. L’Etat qui semble se soucier très peu des énormes services rendus par cette structure aux patients, tarde à honorer sa dette de 300 millions vis-à-vis de la structure. Il s’agit des dépenses liées au fonctionnement du plan sésame, à la prise en charge des cotisations sociales des agents au niveau de l’Ipres, etc.

Une ardoise ajoutée aux énormes dépenses de l’ordre de 1 milliard 700 millions de Francs Cfa, que la structure reste devoir aux fournisseurs et qui font que cet hôpital qui lui seul à une capacité est de 1000 lits est dans l’agonie. Conséquences, la pharmacie nationale d’approvisionnement (Pna) dont le statut est appelé à être changé, refuse de donner des médicaments du fait qu’elle n’arrive plus à recouvrer ses fonds. Ainsi la structure accuse un déficit criard en produits consommables pour les urgences. Face à cette situation alarmante, les médecins et personnels soignants ( les meilleurs de la place) n’ont que leurs yeux pour traiter les malades.

Du service de la chirurgie à la Cancérologie en passant par la cardiologie, le laboratoire et la radiologie ainsi que tous les autres départements de la structure fonctionnent au ralenti. Ce qui a fait dire à un professeur que la machine est grippée. Il pense que si l’Etat et les partenaires de développement ne viennent pas au secours en perfusant la structure financièrement ce sera la catastrophe pour les malades.

L'urgence de refectionner la maternite
Les responsables de la maternité ont dit haut et fort que la disparition de ce centre d’accouchement entraînerait une désorganisation totale du système de santé et de toutes les structures sanitaires du pays. La preuve, la fermeture de la maternité est à l’origine de toutes les difficultés que connaissent les femmes enceintes quand elles sont à terme.

Et pour le Dr Mamadou Lamine Cissé, depuis deux ans, rien ne bouge dans cette maternité. Le bâtiment est fermé et le personnel est réaffecté dans les autres structures périphériques. Alors que cette maternité avec sa capacité de 121 lits était de loin la plus importante de la place.

Autres points évoqués, le problème des malades atteints d’insuffisance rénale dont le coût du traitement varie entre 300.000 F. Cfa à 400.000. F par semaine durant toute leur vie. Si l’Etat n’intervient pas pour faciliter l’accès aux médicaments au niveau de ce service, il y a une réelle menace sur la vie des patients.

La réforme hospitalière, l’insuffisance des financements, les difficultés d’encadrement des étudiants, le déficit d’équipements au niveau du service cardiovasculaire dont la maladie constitue la 2ème cause de mortalité après le paludisme, la sécurité et la santé des travailleurs… Tout comme les difficultés au niveau de la chirurgie générale où le Chef de service a vivement dénoncé les conditions de travail avec notamment les tables d’intervention chirurgicales inadéquates, des pénuries de produits consommables, des personnels paramédicaux non qualifiés, le déficit de réactifs et… autant de maux ont été portés à la connaissance du nouveau ministre.

Source: Sud Quotidien

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