Les dernières hausses de prix de certaines denrées de première nécessité ont mis à rude épreuve le panier de la ménagère. Et quand l’incertitude des revenus s’y ajoute, le marché devient un véritable casse-tête. A l’exemple de la journée de la dame F.B. qui affronte, seule, la cherté de la vie.
L’annonce d’un nouveau jour sonne le début de l’angoisse de la dame F.B. qui, seule, affronte la corvée d’une journée. Veuve depuis plusieurs années, elle affronte presque toute seule la vie et ses vicissitudes. Avec deux garçons à sa charge et parfois des sœurs à son domicile, cette originaire du Sud au visage avenant n’en baisse pas pour autant les bras.
Dans un décor sobre constitué de « reliques » d’un foyer brisé par la mort de l’être aimé, F.B., qui nous confie avoir déjà résolu l’équation du petit-déjeuner constitué du strict minimum, songe au déjeuner du jour. Le chemin du marché à Grand Yoff est tributaire de ce qu’elle a en poche. Un seul trajet par jour lui permet de régler d’un coup les provisions pour le déjeuner et le dîner. Ce matin, F.B. s’est « réveillée » avec moins de 1 500 F, nous confie-t-elle. Elle ne semble pas beaucoup s’en plaindre. « Sûrement il y a d’autres qui ont moins que ça aujourd’hui, mais ils s’en remettent à Dieu », confie-t-elle. Déjà le maigre petit-déjeuner a avalé les 400 francs, se plaint-elle. « La baguette de pain, qui a augmenté de prix, nous nous la partageons et chacun se retrouve avec un petit morceau accompagné d’une tasse de café et d’un peu de lait ».
À propos de lait, dit-elle, c’est tous les jours un tour à la boutique pour acheter au détail de petits sachets de 25 francs. Les sachets de 500 grammes, elle n’y songe plus. Ce qui reste dans son porte-monnaie « made in China », elle est gênée à d’en parler. F.B. évoque la « soutoura » (pudeur), cette attitude bien sénégalaise qui veut que l’on camoufle bien ses difficultés.
Le strict minimum
Son panier en plastique en main, F.B. fait face à l’équation du marché. « J’espère que les prix seront abordables ce matin », dit-elle. Sur place, elle se faufile parmi les autres dames. Les marchands de produits cosmétiques l’interpellent sans pouvoir lui arracher la plus petite réaction. Marchandant de manière ferme, elle remplit petit à petit son panier de quelques légumes dont certaines ne respirent plus la fraîcheur. Un oignon, un bouquet de « bissap » (oseille), deux citrons onéreux à son avis, du chou, de l’aubergine, trois petits poissons, etc. et voilà que se termine l’épreuve. La boutique, elle ne compte pas y passer. « Il me reste du riz pour aujourd’hui », dit-elle. Le menu, c’est du riz au poisson blanc, « avec un peu d’huile ».
La sauce pâteuse et relevée de bissap fera le reste. F.B. se réjouit de n’avoir pas tout dépensé. On devine les calculs d’épiciers qu’elle a dû faire d’un étal à un autre dans un marché à l’air irrespirable pour un nez peu habitué au cocktail flottant des épices et des poissons.
Mais au bout du compte, les pièces qui lui restent de l’expédition ne sont pas si pesantes que ça dans un porte-monnaie de chef de foyer. Elle est rentrée avec moins de 500 francs et n’hésite pas à nous montrer les pièces. « Alhamdoulillah », dit-elle en guise de remerciement au Ciel. « Demain est un autre jour », ajoute F.B.
Source: Le Soleil
L’annonce d’un nouveau jour sonne le début de l’angoisse de la dame F.B. qui, seule, affronte la corvée d’une journée. Veuve depuis plusieurs années, elle affronte presque toute seule la vie et ses vicissitudes. Avec deux garçons à sa charge et parfois des sœurs à son domicile, cette originaire du Sud au visage avenant n’en baisse pas pour autant les bras.
Dans un décor sobre constitué de « reliques » d’un foyer brisé par la mort de l’être aimé, F.B., qui nous confie avoir déjà résolu l’équation du petit-déjeuner constitué du strict minimum, songe au déjeuner du jour. Le chemin du marché à Grand Yoff est tributaire de ce qu’elle a en poche. Un seul trajet par jour lui permet de régler d’un coup les provisions pour le déjeuner et le dîner. Ce matin, F.B. s’est « réveillée » avec moins de 1 500 F, nous confie-t-elle. Elle ne semble pas beaucoup s’en plaindre. « Sûrement il y a d’autres qui ont moins que ça aujourd’hui, mais ils s’en remettent à Dieu », confie-t-elle. Déjà le maigre petit-déjeuner a avalé les 400 francs, se plaint-elle. « La baguette de pain, qui a augmenté de prix, nous nous la partageons et chacun se retrouve avec un petit morceau accompagné d’une tasse de café et d’un peu de lait ».
À propos de lait, dit-elle, c’est tous les jours un tour à la boutique pour acheter au détail de petits sachets de 25 francs. Les sachets de 500 grammes, elle n’y songe plus. Ce qui reste dans son porte-monnaie « made in China », elle est gênée à d’en parler. F.B. évoque la « soutoura » (pudeur), cette attitude bien sénégalaise qui veut que l’on camoufle bien ses difficultés.
Le strict minimum
Son panier en plastique en main, F.B. fait face à l’équation du marché. « J’espère que les prix seront abordables ce matin », dit-elle. Sur place, elle se faufile parmi les autres dames. Les marchands de produits cosmétiques l’interpellent sans pouvoir lui arracher la plus petite réaction. Marchandant de manière ferme, elle remplit petit à petit son panier de quelques légumes dont certaines ne respirent plus la fraîcheur. Un oignon, un bouquet de « bissap » (oseille), deux citrons onéreux à son avis, du chou, de l’aubergine, trois petits poissons, etc. et voilà que se termine l’épreuve. La boutique, elle ne compte pas y passer. « Il me reste du riz pour aujourd’hui », dit-elle. Le menu, c’est du riz au poisson blanc, « avec un peu d’huile ».
La sauce pâteuse et relevée de bissap fera le reste. F.B. se réjouit de n’avoir pas tout dépensé. On devine les calculs d’épiciers qu’elle a dû faire d’un étal à un autre dans un marché à l’air irrespirable pour un nez peu habitué au cocktail flottant des épices et des poissons.
Mais au bout du compte, les pièces qui lui restent de l’expédition ne sont pas si pesantes que ça dans un porte-monnaie de chef de foyer. Elle est rentrée avec moins de 500 francs et n’hésite pas à nous montrer les pièces. « Alhamdoulillah », dit-elle en guise de remerciement au Ciel. « Demain est un autre jour », ajoute F.B.
Source: Le Soleil
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