Le choléra sévit aux quatre coins du pays - Reactions

«Si les gens ne s’efforcent pas d’être propres»
La propreté est d'abord une affaire personnelle. Les autorités et les hommes politiques ont beau sensibiliser, si les gens ne s'efforcent pas d'être propres, le problème du choléra va demeurer entier. Il faut toutefois que l'Etat fasse les gros investissements dans le domaine de l'assainissement, de la fourniture en eau potable, du ramassage et du traitement des ordures. Il y a un évident déficit d'investissement dans ces domaines. L'objectif pour tout le monde doit être la propreté et un environnement sain. Aujourd'hui que le péril sévit, il faut redoubler d'efforts en matière de propreté et de civisme.

Ibrahima Diouf (Keur-Massar)
«Il faut rendre nos maisons propres et manger sain»

Il ne faut pas attendre l'Etat pour contrer le choléra. Il faut se battre pour rendre propre nos maisons, manger sain et avoir une propreté corporelle et vestimentaire. Maintenant, le gouvernement doit nous aider en nous garantissant une fourniture en quantité suffisante d'eau potable. Cela est critique. Le reste est l'affaire des mères et des pères de famille qui doivent prendre leurs responsabilités quant au bien-être et l'éducation de leurs enfants.

Amy Seck (Fass Casier)
«C’est une conséquence de la saleté»

Il n y a pas de doute, le choléra est une conséquence de la saleté. Pour se limiter à Dakar, le territoire est fermé et l'on n'y fait pas l'entretien nécessaire. Ceci est valable pour les autres villes du Sénégal. Considérez l'état déplorable depuis longtemps du canal qui jouxte le Cto. Membre de Adams (Association des amis du Dr Issa Mbaye Samb), j'ai participé à une opération de nettoiement de ce canal. Toutefois, nous n'avions reçu aucune aide dans cette initiative. Pour dire que nous ne devons pas attendre le gouvernement pour combattre la saleté qui fait le lit de toutes les maladies.

Je ne peux toutefois m'abstenir de dénoncer l'instabilité qui règne à la tête du ministère de la Santé. Sans continuité au sommet, on n'y travaille pratiquement pas. Au moment où je vous parle, il n'y a encore ni directeur de cabinet ni chef de cabinet. Seul le ministre de la Santé s'y trouve depuis le départ d'Issa Mbaye Samb. Conséquence, depuis le surgissement du choléra à Saint-Louis, aucun ministre n'y est encore descendu. Quand on lance un programme, il faut accorder le temps nécessaire à ceux qui l'ont conçu et mis sur les rails et qui, par conséquent, le comprennent mieux. Il faut du suivi. C'est pourquoi je dénonce l'instabilité qui règne dans les ministères de la Santé, de l'Assainissement et de l'Environnement.

J'affirme que tous ces trois ministères qui, à mon avis, ne devaient constituer qu'une seule entité, ne font pas bien leur travail. Il faut dire que les investissements lourds en matière d'assainissement et de fourniture d'eau manquent. Il faut toutefois se poser des questions sur la façon dont l'eau est conservée. Dans une zone comme Touba, l'eau reste plusieurs jours dans des bidons à la merci des mouches et de la poussière. Le problème de Touba et environs, c'est le criard déficit d'eau courante. Dans le Walo aussi, le problème c'est l'utilisation d'une eau malsaine, notamment en provenance du fleuve.

Ibrahima Ndiaye (Dagana)
«Si les Sénégalais musulmans suivaient les préceptes de l’Islam»

L'homme et la femme peuvent éviter la maladie s'ils demeurent propres. Inch Allah. Qui plus est, les Sénégalais, musulmans pour la plupart, ne devraient pas avoir de problèmes s'ils suivaient strictement les préceptes de l'Islam qui recommandent la propreté. Et cela est valable pour toutes les religions révélées. Le Prophète a dit que la propreté fait partie de la foi en Dieu. Maintenant, la propreté exige de l'eau pure.

Une pureté dont Dieu donne les qualités à partir de l'eau qu'il fait tomber du ciel. Il s'y ajoute qu'en ville, le manque d'assainissement, notamment en banlieue, ouvre la voie à toutes les maladies. Sans compter les canaux d'eaux usées à ciel ouvert.

Souleymane Ciss (Diass)
«On ne s'attaque pas à la racine du mal»

Le choléra prend de l'ampleur dans ce pays parce que l'on ne s'attaque pas à la racine du mal. On préfère chaque fois minimiser les choses au début pour ensuite chercher à parer aux choses dans l'urgence. On met toujours en accusation les populations sans jamais s'interroger sur la qualité de l'eau qu'on leur donne, l'inadéquation des forages quand la population atteint une certaine taille, la présence des ordures, des eaux stagnantes partout ou l'occupation anarchique de l'espace par les populations. C'est le laisser-faire.

Les populations s'installent dans les vallées et les cuvettes sans que personne ne dise rien. Pour ensuite s'étonner que le choléra arrive porté par les inondations. Au lieu de faire dans la propagande ou dans la cécité devant l'évidence, le gouvernement ferait mieux de faire respecter la loi en envoyant le Service d'hygiène fermer tous les restaurants ou buvettes qui ne respectent pas les normes sanitaires et en enjoignant aux prestataires de services dans la distribution de l'eau de fournir un liquide de qualité.

Mamadou Sy (Liberté VI)
«Le manque de civisme et l'analphabétisme massif en question»

Ce que je stigmatise, d'abord et surtout, dans la résurgence des maladies, notamment le choléra, c'est l'analphabétisme massif. Toutefois, même analphabète, on devrait être capable de suivre les recommandations à la propreté, diffusées par les médias. Il suffit, en ce mois de Ramadan, de prendre le transport public, de se promener dans les rues ou d'aller dans les gargotes pour constater que les Sénégalais sont sales. Sans parler des restaurants à ciel ouvert au milieu de la poussière, près des décharges publiques ou dans la fumée dégagée part les pots d'échappement des voitures.

Par ailleurs, il y a le manque de civisme, les gens se permettent de jeter leurs ordures devant la maison d'autrui ou sur la voie publique. Ces phénomènes sont très sévères dans la banlieue où réside le gros des troupes de l'exode rural. C'est là-bas où il faut intensifier la sensibilisation contre les comportements à risques. Il faut aider ces gens en assainissant leurs lieux d'habitation. Il faut reconnaître, toutefois, que même dans Dakar intra-muros, on rencontre des problèmes de branchement à l'égout dans des quartiers comme Fass, Colobane ou Gueule-Tapée. Sans parler des canaux à ciel ouvert et leurs branchements clandestins et l'insalubrité dans les marchés. Le maire Pape Diop n'a pas tenu ses engagements de ce point de vue. L'Islam, la religion de la grande majorité d'entre nous, exige la propreté avant toute pratique religieuse. Cela veut tout dire.

Idrissa Sy (Fass Casier)
«C’est l’échec des maires dans le domaine de l’assainissement»

Le choléra est la conséquence de l'échec des maires dans le domaine de l'assainissement et de la santé publique. Il n'est pas étonnant que le choléra sévisse dans des villes qui ont des problèmes particulièrement sévères d'assainissement comme Saint-Louis. Ensuite, il y a l'imprévoyance des autorités qui attendent toujours que l'épidémie atteigne sa vitesse de croisière pour lancer les grands moyens. Cela ne doit pas cependant dispenser les gens de s'efforcer à être propres. Encore faudrait-il qu'ils puissent vivre dans un environnement sain. En hivernage, les eaux stagnantes mélangées aux ordures sont partout. Tu as beau être propre, les enfants qui jouent dans la rue peuvent ramener n'importe quelle maladie à la maison.

Salif Kâ (Grand-Dakar)
«Les Sénégalais ne sont pas un modèle de propreté»

L'Assainissement fait défaut, ainsi que le ramassage et le traitement des ordures et l'évacuation des eaux usées. Il s'y ajoute aussi qu'il arrive encore souvent que les populations boivent l'eau de forage ou de fleuve. On ne peut nier toutefois que les Sénégalais ne sont pas un modèle de propreté. Le foyer des épidémies dans la capitale c'est la banlieue. Les efforts d'assainissement y sont insuffisants.

Amadou Diop (Khar-Yalla)
«Combien d'hommes sont passés à la tête du ministère de la Santé ?»

La persistance du choléra est un signe patent du pouvoir actuel dans le choix des hommes. Combien d'hommes sont passés à la tête du ministère de la Santé sans qu'aucun d'entre eux ne puisse résoudre ce choléra endémique ? Ce qu'il faut, c'est combattre résolument à certaines pratiques sociales nocives qui font le lit des épidémies. Ici on invente des jours où il ne faut pas se laver, là on se lave les mains par dizaines dans le même bol.

Samba Seck (Mermoz)
«Les gens sont sales»

On n'attaque pas le choléra à la source. C'est pourquoi la maladie dure depuis cinq ans. Il faut soigner tous les malades avant de déclarer la guerre gagnée. Déjà, à chaque début de l'épidémie, les autorités tentent de minimiser les choses. Elles attendent que les cas se multiplient aux quatre coins du pays pour bouger. Hier on parlait de 1060 cas de choléra, pour dire que nous sommes en pleine épidémie. I

Il est vrai toutefois que les gens sont sales. Ainsi que la ville. On ne peut pas rester 4 à 5 jours sans voir le camion de ramassage des ordures. Même si gens ne sont pas porteurs du vibrion cholérique, les mouches peuvent le faire entrer dans les maisons. On ne peut combattre le choléra ainsi.

On ne peut pas énumérer les fléaux qu'il y a au Sénégal. Finalement, j'en reviens au gouvernement qui doit prendre sa responsabilité et mettre les grands moyens, quitte à ravitailler gratuitement et sur une grande échelle les populations nécessiteuses en médicaments, en savon et en eau de Javel et ce sur la longue durée. On ne peut se suffire d'aller à la télévision et de demander aux gens de se laver les mains avec du savon. Certains n'ont même pas de quoi acheter du savon ou de l'eau de javel.

Source: Le Populaire

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Vraiment le dr issa mbaye samb nous manque. il est le meilleur de tous dans ce domaine.

 
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