Le bras de fer qui a opposé depuis quarante-huit heures la fédération nationale des boulangers qui réclamait 50 FCfa de plus sur le prix du pain et le gouvernement a finalement accouché hier, dans la douleur, d’un accord sur le prix du pain.À compter du 17 octobre 2007, les consommateurs qui tiennent toujours à leur petit-déjeuner devront casquer 25 FCfa supplémentaires sur les anciens prix de référence s’ils veulent être servis en pain.
L’imminence de la hausse du prix de la baguette de pain annoncée par la fédération nationale des boulangers suite au renchérissement des prix de la farine aura finalement lieu. La journée sans pain décrétée avant-hier, mardi 16 octobre 2007 et reconduite hier mercredi, n’a laissé aucun sénégalais indifférent. Elle a été largement et-ou partiellement suivie, selon le camp des deux protagonistes (boulangers et gouvernement).
Avec d’une part l’Etat qui maintenait sa position de modération de la hausse de 25 FCfa, les boulangers exigeaient eux une majoration de 50 FCfa sur le prix de la baguette de référence de 210 grammes vendue jusqu’ici, à Dakar, au prix de 150 FCfa. Les round de négociations ont été sanctionnés non sans peine par un accord. Et la pénurie de pain n’aura duré que moins de quarante-huit heures. Dans un communiqué de presse rendu public hier, l’Etat estime maintenir « sa position de modération de la hausse de 25 F Cfa au lieu de 50 F Cfa exigés par certains boulangers ». Aussi, faisant suite à l’examen des comptes rendus et documents des conseils régionaux de la consommation, le communiqué souligne que « le ministre du commerce vient d’approuver les nouveaux prix et formats de pain ».
Une lettre circulaire No 0132 datée du mercredi 17 octobre 2007 et signée du ministre du Commerce a arrêté « un barème des prix publics plafond du pain par région applicables à partir de sa date de signature ». C’est ainsi que « le prix de la baguette de référence est fixé à 175 FCfa dans les régions de Dakar, Thiès et Diourbel pour un poids de 210 grammes et pour le même prix dans les régions de Louga, Kaolack et Fatick pour un poids de 200 grammes », précise le communiqué. Le prix du pain « est fixé à 185 FCfa dans les régions de Saint-Louis, Tambacounda, Ziguinchor et Kolda pour un poids de 210 grammes », poursuit-il.
Les boulangers tiennent à leur pain « Dièèg », le gouvernement dit niet.
Si le gouvernement maintient que ce sont les baguettes de 210 grammes et 115 grammes (vendue à 100 F Cfa à Dakar) comme pains de référence et par conséquent, qui doivent être visibles dans les kiosques, les boulangers ne l’entendent pas de cette oreille. Arguant de la liberté de leur métier, ils ne comptent nullement se limiter à la production de ces deux catégories de pain. En effet, ils ont soutenu n’être aucunement liés par cette position qui n’engage que ceux qui l’ont décrété (NDLR : le gouvernement).
Aussi, ils sont décidés à produire un pain appelé « Dièèg » (grande dame) qui va peser 230 grammes et qui sera vendu à 200 FCfa. Partant du principe que « Dièèg » sera un pain de qualité, les boulangers comptent l’exposer, non pas seulement au niveau des boulangeries comme le stipule le gouvernement, mais dans tous les lieux de vente habituels, dont les kiosques à pain, au même titre que les baguettes de 210 et 115 grammes.
À les suivre dans leurs explications, la liberté de choix du consommateur décidera de l’avenir de ces différentes catégories de pain. Un éventuel bras de fer en perspective.
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