Salaire mensuel des Dakarois: Plus de la moitié ne touchent que 37 mille FCfa par mois

A la question de la pauvreté et du chômage, vient s’ajouter le sous-emploi qui est une épine de plus dans le « pied » du Sénégal. Le diagnostic que la banque mondiale a fait autour de la problématique de l’emploi montre que Dakar qui est premier pourvoyeur d’emplois du pays ne parvient même pas à rémunérer la moitié de ses employés d’une manière décente.

Plus de la moitié de ses travailleurs touchent moins que le salaire minimum. Le Sénégal souffre d’un véritable problème de sous-emploi. Le tableau peu reluisant que le mémorandum économique sur le pays intitulé : « A la recherche de l’emploi-Le Chemin vers la prospérité » que la banque mondiale a présenté ce jeudi 11 octobre à Dakar, en collaboration avec le Cepod (Centre d’Etudes et de Politiques pour le Développement), a peint sur la situation à Dakar, en dit long.

Selon le document qui se veut un diagnostic sans complaisance sur la problématique de l’emploi, « à Dakar, plus de la moitié des travailleurs touchent moins que le salaire minimum, soit moins de 80 dollars Us (36.892 F Cfa) par mois ». Comme il l’avait souligné lors de la sixième session du Groupe consultatif entre le Sénégal et ses partenaires au développement à Paris, le directeur des opérations de la banque mondiale à Dakar, Madani Tall pense que « cette situation explique bien la pression sociale qui existe dans les familles et la société sénégalaise ».

Une situation qui, sans doute, confirme que l’accès à l’emploi n’est plus la seule priorité pour la majorité des populations. Cette dernière a plus besoin d’emplois décents surtout quand tout le monde sait qu’aujourd’hui, à côté de chaque Sénégalais qui déclare travailler à temps plein, il y a plus de cinq personnes non actives, inoccupées ou sous-occupées. Ce qui fait dire à Madani Tall que « l’accès à un travail n’est donc pas une condition suffisante pour échapper à la pauvreté ».

En plus de ce problème de sous-emploi, les travailleurs de la capitale sont, selon la banque mondiale, frappés par un problème de qualification ou de compétitivité. Selon l’économiste principal de l’institution financière pour le Sénégal, Jacques Morriset, « Dakar compte 50 mille travailleurs qualifiés avec une prédominance dans le secteur public ». A l’en croire, « au Sénégal, il y a 100 mille actifs qui rejoignent chaque année dont seulement les 3 mille sont du secteur formel ». Ce qui, selon l’économiste de la banque mondiale, « montre que les entreprises sénégalaises embauchent peu ».

La situation que traverse la capitale est un aperçu de ce que vit le pays. L’étude de la banque mondiale présente ainsi le Sénégal d’aujourd’hui avec un taux de chômage 13 % et 30 % de sous-emplois. Selon le document, 97 % de la croissance de l’emploi (1994-2004) provient du secteur informel avec un salaire médian de 67 dollars (30.887 F Cfa) à Dakar. Le chômage et le sous-emploi affectent plus d’un actif sur quatre (27,5%) soit 998 954 personnes.

Le pays souffre également d’un problème de productivité. Dans le document, les spécialistes de la banque mondiale avancent que « le gain de productivité du travail est inférieur à 2 % par an comparé à celui des pays de l’Asie de l’Est qui sont à 5% ». Par ailleurs, le document a évoqué le manque criard de qualification dont souffre le marché de l’emploi. « 5% de la population active déclare des études supérieures et la moitié des employés informels n’ont jamais été à l’école ». Pour M. Morriset, cette situation s’explique au fait que « la formation continue soit très peu développée au Sénégal ». Malgré cette « mauvaise » posture dans laquelle se trouvent les travailleurs, le rapport de la banque mondiale ajoute que « 95 % de la population active ne bénéficie pas d’un système officiel de protection ».

Afin d’aider le pays vers l’émergence avec une croissance soutenue et partagée, la banque mondiale dans son rapport, a proposé un agenda de réforme. Une vision qui renferme sept axes de réformes avec trente-six actions prioritaires à mener. Selon l’économiste principal de la banque mondiale pour le Sénégal, Jacques Morriset, entre autres actions, l’agenda vise la recherche de consensus face à la multiplicité des objectifs notés dans le monde du travail mais également pour consolider les acquis.

En matière de compétitivité de l’emploi, le Sénégal s’améliore moins vite que les pays de l’Ocde. Ce qui, d’après Jacques Morriset, doit amener à mettre l’accent sur l’éducation secondaire « parce qu’il y’a beaucoup d’exclus du système éducatif au Sénégal qui ne sont pas pris en comte ». Pour la banque mondiale, il faut cibler les groupes vulnérables qui ont des difficultés de s’incérer dans le marché travail. L’institution financière pense à la mise en place d’un plan national sur l’emploi.

Source: Le Quotidien

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Pauvre de mon pyas!!!
Dire que 56 euros se gagne en un clin d'oeil... bref Yalla na si Yalla diapp sinon dina métti lolou

 
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