Pauvrete: La grogne des goorgoorlus

Le panier de la ménagère ne sera plus rempli comme d’habitude. Les prix des denrées de première nécessité ne sont plusà la hauteur de la bourse d’un Sénégalais moyen et ne cessent d’augmenter. Au marché, les prix du riz, de l’huile, de la farine, du pain et autres dépassent l’entendement des clients.

Les ménagères font des pieds et des mains pour s’en procurer tout en manifestant leur ras-le-bol. Une situation qui augure un avenir compliqué malgré les interventions du gouvernement.

Il est 10 heures passées de quelques minutes au marché de Tilène. D’une manière générale, les personnes rencontrées sont presque unanimes. Le pire ne fait que commencer.à l’intérieur, le constat est clair. Acheteurs et vendeurs s’interrogent sur les hausses des prix des produits de consommation courante. Cependant une seule image retient notre attention. C'est celle des ménagères qui se faufilentà travers les vendeurs. Dans ce groupe se trouve une mère de plus de 40 ans. Avec 1 500 fcfa en main, Mme Astou Bâ estime que cela ne va pas couvrir ses besoins. Car elle veut du poisson, des légume, du riz, et des condiments. « Mon mari est décédé. Nous avons cinq enfants plus les parents. Avec l’augmentation des prix, je n’arrive plusà satisfaire mes enfants. Ils ne mangent plus à leur faim.

Maintenant, je serai obligé de supprimer le petit-déjeuner car le prix du pain n’est plusà ma portée », se désole-t-elle. Ce va-et-vient explique en partie les difficultés des ménagères que nous avons rencontrées. Et ce témoignage pathétique ne laisse personne indifférent. C’est dans ce sens qu’en continuant notre entretien, un ancien marin a pris la balle au rebond. «Il est inadmissible que nos femmes souffrent comme ça. Vous savez, il y a sept ans, j'achetais le gaz de 2,5 kilogrammeà moins de 1500 Fcfa à l’heure oů je vous parle, le prix à doublé.

Le prix de la baguette de pain vient de connaître une hausse. Le prix de l’huile aussi a connu une augmentation. Quant aux loyers, n’en parlons plus. Dans quel pays sommes nous ?», s’interroge cet homme du troisième âge qui était dans tous ses états. Rencontréeà la sortie du marché, Mme Fatou Ciss parle un français approximatif, mais cela ne l’a pas empęché de dresser un tableau sombre du pays.

«Nous sommes habituésà manger normalement. Il n'en est pas de męme actuellement. Le pays vaà la dérive. Les gens qui bravent la mer vers l’Europe ont raison. Nous allons en faire autant. Je ne sais pas si c’est la męme chose dans toutes les régions ? C’est difficile. La vie est devenue très dure. Qu’est-ce que nous allons faire dans deux ou trois ans ?. La crise risque d’ętre totale, surtout que nous n’avons pas de moyen », nous dit cette dame très en colère. Et notre interlocutrice de poursuivre « Vous savez, en en quelques années toutes les denrées de première nécessité ne sont plusà la portée d’un Sénégalais moyen. Le prix du pain, complément du régime alimentaire sénégalais, l’huile, le riz, le lait, le gaz, le transport, le sucre, l’électricité, l’eau ont connu une hausse vertigineuse».

Une version que ne partage pas totalement sa compagne qui préfère garder l’anonymat. «Il est vrai les prix des denrées ont augmenté, mais il faut l'accepter avec beaucoup de responsabilité. Tout le monde en souffre. Et j’espère que le régime de Me Wade devra faire quelque chose. C’est un phénomène mondial qui n'épargne aucun pays. Le gouvernement doit prendre aussi ses responsabilités pour limiter la souffrance de la population », temporise cette dame. Selon les témoignages recueillis ça et la, les légumes comme le gombo, l’oseille et les aubergines, les carottes, l’oignon, les pommes) qui étaient cédésà des prix raisonnables il y a quelques semaines entrent dans la période de turbulence.

Męme si les prix n’ont pas encore connu une hausse, la quantité qui est servie quantà ces produits n'est plus la męme depuis deux semaines. Pour l’heure, les ménagères n’ont qu’une équation majeureà résoudre : comment faire pour bien remplir leur panier ?

Source: Le Matin

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