Paludisme: La grande «concurrente» du Sida

Des décennies après le premier vaccin de synthèse contre le paludisme mis au point par le biochimiste Cubain Manuel Patarroyo, cette maladie continue de faire des ravages au Sénégal et dans les pays pauvres. Et à chaque hivernage, elle reste une grande préoccupation pour les populations.

Le palu tue. Le premier motif de consul tation dans les établissements médi caux et paramédicaux au Sénégal est une véritable hécatombe en Afrique également. Les chiffres, qui parlent d'eux-mêmes, sont inquiétants.

Avec 1 million de morts par an, l'Afrique est le continent le plus durement touché par le paludisme. Cette maladie est la pre mière cause de mortalité infantile et mater nelle dans les pays pauvres. Elle tue plus d'enfants que n'importe quelle autre mal adie infectieuse. Les enfants en dessous de 5 ans et les femmes enceintes sont les plus vulnérables. Le paludisme est aussi responsable d'avortements et d'accouche ments prématurés chez ces dernières.

Au Sénégal, on dénombre 1.200.000 cas d'accès palustre chaque année. C'est dire que la malaria autre nom du paludisme est l'endémie parasitaire la plus répandue dans le pays. Il sévit toute l'année, dans tout le pays, avec un renforcement très net en fonction de la pluviométrie maximale de juillet à septembre.

Les agents vecteurs
Trois parasites sont responsables du palud isme chez l'homme : Plasmodium malariae, Plasmodium ovale et Plasmodium falciparum. Cette dernière espèce qui est la plus courante en Afrique, provoque des atteintes graves et parfois mortelles.

Transmise à l'homme par le moustique femelle, anophèle, la maladie se développe essentiellement dans les zones tempérées et humides. Donc en cette période des pluies, la maladie se propage rapidement. Cela est facilité par les moustiques qui pul lulent du fait des eaux stagnantes et des dépotoirs d'ordures à ciel ouvert jouxtant certaines maisons.

Ainsi, face à cette situation, des politiques de prévention et de lutte sont ébauchées contre cet autre fléau des pays pauvres. Qui, rappelons-le, fait plus de dégâts en vie humaine que le sida !
Pour preuve, le paludisme touche dans le monde plus de 2 milliards d'individus, dont 90 % en Afrique.

Unis contre la malaria
Les autorités étatiques à travers le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) s'attèlent à la tâche. Les ONG et des pays partenaires aussi.

Bill Gates, le président de Microsoft est l'un des plus grands donateurs pour la lutte contre la malaria. A travers sa fondation Bill and Mélinda Foundation, il s'était engagé en 2005 à octroyer 225 milliards de francs CFA d'aide à la recherche.

Le richissime Américain, détrôné récem ment de la place d'homme le plus riche du monde par le Mexicain d'origine libanaise Carlos Slim, s'indigne contre le fait que « le paludisme ne trouve pas encore de vac cin après plus d'un siècle d'existence ».

Avec six autres pays africains, le Sénégal fait partie des bénéficiaires du PMI (President's Malaria Initiative) du prési dent Bush. Ce programme sur cinq ans est destiné à lutter contre le paludisme en Afrique. Mme Laura Bush qui vient d'ef fectuer une visite à Dakar soutenait dans ce sens que : "Le Paludisme est très évitable et l'Initiative Présidentielle, en plus des efforts d'autres gouvernements et parte naires, travaille à son éradication comme cause de décès de femmes et d'enfants"

En attendant l'eradication
Sur le terrain, les populations qui sont les principales victimes traînent les pieds pour aller se faire consulter, pour des raisons diverses (économiques, socioculturelles, etc.). Une certaine apathie qui s'explique en grande part par un manque criant de com munication sur les moyens de prévention et de lutte, comparativement au Sida. Des moyens encore dérisoires.

Ainsi, les artistes, les leaders d'opinion et surtout les médiats se doivent d'être des relais dans la lutte contre cette maladie mortelle. Pour que, comme jadis la peste, le paludisme soit radié de la surface de la Terre.

En attendant, la pulvérisation domiciliaire et la distribution massive d'ACT et de moustiquaires imprégnés d'insecticide rémanent sont proposés aux populations. Des produits souvent chers pour la majeure partie d'entre elles. Et dont les insectes commencent à développer une certaine résistance.

Source: Thiof Magazine

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