Dakar Dem Dikk" et « Tata » : ces hors la loi

L’Afrique du Sud a ses "townships". Les Etats-Unis ont leurs "ghettos". Le Brésil a ses "favelas". La France a ses bidonvilles. Dakar, la capitale sénégalaise, présente ça et là, des aspects de …ville- bidon. Cette rubrique, à l’image du mirador de l’hebdomadaire "La sentinelle", s’intéresse aux excès et anomalies constatés à Dakar.

Depuis quelques temps, les usagers des bus "Tata" (des mini bus du transport interurbain, crées au lendemain de l’alternance en 2000 pour remplacer, à terme, le parc automobile des cars rapides) sont surpris de constater une hausse substantielle de vingt cinq francs (25 Francs) sur toutes les lignes desservies. Et pire, dans la plus grande illégalité.

L’association de financement des transporteurs urbains (Aftu) a augmenté de manière unilatérale les tickets des minis bus, sans pour autant que les pouvoirs publics ne réagissent. Car, les prix des transports sont des prix homologués, c’est-à-dire, que seul l’Etat peut décider, après avoir étudié la structure des prix, d’une hausse. En l’espèce, ce sont les techniciens du ministère des transports, sur la base d’une formule scientifique prenant en compte tous les frais d’exploitation des véhicules, qui fixent les grilles tarifaires des prix des transports.

Suivant la grille ainsi déterminée, deux extrêmes sont définis et, les hausses ne peuvent alors intervenir sans une augmentation significative du prix du carburant. D’ailleurs, Momar Ndao, président de l’Ascosen (association de consommateurs) appelle les usagers des minis bus "Tata" à "refuser l’application de cette tarification, quitte à faire appel aux services de police". Initialement prévus pour une capacité de vingt cinq (25) places assises et quinze (15) autres supplémentaires, les minis bus "Tata" transportent…, transportent… et transportent… des passagers jusqu’à ce que les deux portes (arrière et avant) se referment difficilement. Si ce ne sont les passagers qui s’insurgent en demandant aux chauffeurs et au receveur de limiter les arrêts.

A l’intérieur, le décor est pire que ce qu’on pouvait imaginer. Les clients sont entassés comme dans des pots de sardines. La promiscuité dans le mini bus, combinée à la chaleur d’hivernage, fait que pour un rien, les esprits se chauffent.

Même décor et même ambiance dans les bus "Dakar Dem Dikk", qui transportent au-delà de leur capacité. Une situation devenue insupportable aux heures de pointe. Dans les lignes desservant la lointaine banlieue (Guédiawaye, Pikine, et dans une moindre mesure Parcelles Assainies), c’est le sauve qui peut. Est-ce à dire que "Dakar Dem Dikk" (qui a remplacé la défunte Sotrac) et Senbus (la société qui commercialise les mini bus "Tata") qui appartiennent à des entreprises para publics, bénéficient d’un régime de faveur dans les transports interurbains ?

Et que dire de ces usagers, mesurant tous les dangers qu’ils encourent (assurances, asphyxie etc..), qui s’engouffrent dans ces piéges à rats et dangers potentiellement mortels. Le plus bizarre dans tout cela, c’est que, les policiers, chargés d’assurer la sécurité des personnes et des biens, ne pipent mot, s’ils ne feignent pas de ne pas voir ce qui se passe. Là où un car rapide reçoit une contravention et paie trois mille francs pour avoir transporté un client de polus que la capacité requise.

On se rappelle qu’au lendemain de la tragédie du naufrage du bateau "le Joola", le 26 septembre 2002, d’importantes mesures avaient été annoncées en matière de sécurité routière. Après la période de deuil du "Joola", autorités et usagers ont repris leurs mauvaises habitudes :" le je m’en foutisme".

Source: La Sentinelle

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