Pr Souleymane B. Diagne: Il faut lire les elections comme un miroir tendu a la societe senegalaise

Parce qu’« Il n’y a rien derrière le rideau du théâtre », par parler comme Hegel, parce que le réel ne révèle aucune chose transcendante ou cachée, mais seulement lui-même, que l’oiseau de Minerve ne s’empresse pas pour traverser l’océan du savoir. La chouette, c’est connu, s’éveille et prend son vol au coucher du soleil. C’est parce que le temps du philosophe n’est pas celui de l’historien, du sociologue, du mathématicien, qu’il intervient « après coup ». Son métier est de rendre compte de la réflexion portant sur ce qui s’est passé dans le réel.

C’est à cet exercice que le Pr Souleymane Bachir Diagne a accepté de se soumettre, en jetant un regard décalé sur la présidentielle du 25 février et les législatives du 3 juin dernier. Comprendre ! Comprendre à tout prix pour ne pas donner l’occasion à la nature de combler le vide, pour ne pas donner place aux explications irrationnelles. Le philosophe nous y invite, en adoptant une démarche anlytique. Une constante : des Sénégalais sont allés voter, ils ont mis des bulletins dans les urnes et de ces urnes sont sortis des résultats.

Alors, le philosophe se pose les questions suivantes : Qui a été surpris par les résultats ? Qu’elles étaient, au fond, les attentes de ces gens ? Qui est-ce qui les avait mesuré ? Qu’est-ce que l’on sait de l’état de l’opinion publique sénégalaise ? Le moins que l’on puisse dire est que ces élections qui se sont déroulées, constituent, de l’avis du philosophe, une sorte de miroir qui a été tendu à la société sénégalaise. Et le Pr Souleymane Bachir de montrer que “La construction permanente d’une société démocratique et d’une société ouverte qui est une tâche infinie, suppose la mesure quotidienne de la réalité et de la nature de l’opinion publique”.

Les résultats de la présidentielle du 25 février dernier ont surpris certains observateurs. Et on a senti un besoin de comprendre ce qui s’est réellement passé, si l’on en juge les explications parues dans les médias, à la fois rationnelles et irrationnelles. C’est parce que le temps du philosophe n’est pas celui du sociologue, de l’historien ou du politique, que l’on peut se permettre de vous demander, cinq mois après, de nous analyser le choix des Sénégalais confrontés, dans leur écrasante majorité, à des problèmes de pauvreté, d’inflation et de cherté du coût de la vie.

Je vais essayer de mener une analyse qui soit au-delà de l’évènement lui-même, de la simple politique politicienne, en vous faisant part du regard que je pose un peu sur ce qui s’est passé. Je voudrais répondre sur trois points : Le premier, c’est que les explications irrationnelles sont toujours à écarter. J’ai au moins deux raisons d’être un rationaliste forcené, de croire à la force de la raison. La première, c’est que ma religion, l’islam, est rationnelle.

Et la deuxième chose est que mon métier, celui du philosophe est un métier d’homme rationnel, voire rationaliste. Donc, il est bien évident qu’il faut voir que ce sont des chiffres qui sont sortis des urnes et créés par des humains qui ont voté de la manière dont ils ont voté. Si on se donne déjà ces prémices là, on peut commencer à réfléchir de manière analytique et de manière profonde. Le deuxième point que je voudrais souligner est le suivant : il y a deux aspects dans une élection : on choisit quelqu’un parce qu’on adhère à cette personne-là, c’est une adhésion positive ou on refuse de choisir quelqu’un d’autre, et le résultat est le même.

Autrement dit, c’est une élection qui a eu lieu dans une situation de crise économique réelle, où les motifs de mécontentement, de l’insatisfaction des populations devant la demande sociale qui tarde à trouver réponse constituent une réalité. Les populations le savent et le disent. De même que la majorité et l’opposition. Donc tout le monde le constate. Cela signifie, soit que vous votez pour sanctionner les gens en place, ou bien vous votez en adhérant à ce qu’ils font, ou bien alors vous votez en disant : c’est vrai qu’il y a des problèmes, mais je ne suis pas sûr que les autres puissent faire mieux ou qu’ils soient suffisamment unis pour faire mieux que ceux qui sont déjà là. Autrement dit, il y a énormément de raisons qui font que l’on vote dans un sens ou dans un autre.

La question est de savoir comment peut-on être surpris de ses propres résultats ?
Justement c’est le développement que je fais dans ce troisième point. C’est celui-là qui me semble le important et c’est pourquoi je l’ai réservé en dernier. Apparemment, la surprise que les gens eux-mêmes ont eue devant des résultats qu’ils avaient eux-mêmes générés, au fond, est quelque chose d’important et qui mérite en soi d’être analysée. Pourquoi des gens ont-ils été surpris ? Il faut, à ce moment-là, peut-être poser deux questions: Qui a été surpris ? C’est-à-dire quelle faction ou frange de la population a été surprise ?

On peut grosso modo dire qu’il s’agit de ce qu’on va appeler les « élites », pour parler vite, c’est-à-dire, ceux qui ont justement cette sorte de vision mécanique des résultats des élections, en disant : voilà un scrutin qui se déroule dans une situation de crise où le mécontentement est réel, où la détresse des populations devant la demande sociale non satisfaite est réelle, ça devrait se traduire mécaniquement en un vote sanction.

Ceux-là ont cette démarche intellectuelle et apparemment, c’est cette démarche intellectuelle qui a été prise en défaut. Donc, ceux qui ont eu cette démarche ont été surpris. Deuxième aspect de cette surprise, c’est par rapport à des attentes. Mais qu’elles étaient, au fond, ces attentes ? Qui est-ce qui avait mesuré ces attentes ? Qu’est-ce que l’on sait de l’état de l’opinion publique sénégalaise ? Et là, je crois qu’il y a la vision prospective qu’il faut avoir et vous m’avez invité à réfléchir dans cette direction là.

Cette vision prospective à laquelle vous nous invitez est le propre des démocraties avancées. La nôtre a-t-elle la politique de ses moyens ?
Oui. Certes, les démocraties avancées, il faut bien le dire, européennes ou américaines, sont des démocraties où l’opinion publique a une force de pression constante et quotidienne. Et cela, se traduit par les sondages qui donnent à tout moment la photographie de cette opinion publique justement. Je me souviens qu’au tout début, quand les sondages ont commencé à faire partie du paysage démocratique, toute la question était technique pour savoir jusqu’à quel point est-ce que les sondages donnaient des résultats fiables.

On comparait les sondages aux élections, c’est-à-dire qu’ils étaient, à ce moment là, des sortes de pré-élections. Aujourd’hui, dans les démocraties avancées, ce n’est plus le cas. Les sondages ne sont pas fait pour anticiper sur les élections, mais pour donner l’état de l’opinion publique à tout moment et l’on peut, dès lors, suivre les évolutions de cette opinion publique. Par exemple, dire sur tel sujet de société qui est très important, voici comment les populations pensent majoritairement. Et sur d’autres sujets tels que l’éthique, l’avortement, la pilule etc, voici l’état de l’opinion publique. Au Sénégal nous n’avons pas cela. Donc, nous n’avons pas une culture de mesure constante de notre opinion publique. Nous ne la connaissons pas.

Ce qui fait que l’opinion publique, dans le fond, ne se manifeste que d’une élection à l’autre, entre les deux – et comme il y a un temps de délai réel - les gens ont des sortes de sondages sur le tas et comme on dit familièrement, au pifomètre. Cela crée des attentes et maintenant, ils mesurent les résultats effectifs en les comparant à ce qui étaient leurs attentes. Mais de cette opinion publique, personne, au bout du compte, n’a une connaissance réelle. Et la question d’ailleurs qui se pose est de savoir si nous n’avons pas une opinion publique totalement volatile ? Est-ce qu’elle est vraiment structurée autour d’un certain nombre d’exigences, de demandes rationnellement formulées ou bien, est-ce que chaque élection a sa propre logique, son caractère illogique et les choses se dessinent autour des personnalités du moment qui sont là.

Le caractère volatile de notre opinion publique, c’est-à-dire qui change au grès du vent, n’est-il pas symptomatique du niveau de notre démocratie qui se signale par son immaturité ?

C’est là que la question me semble vraiment importante et c’est dans cette direction qu’il faut aller. Si on a une opinion publique qui semble totalement volatile, qui peut aller dans un sens comme dans l’autre, d’une manière relativement imprévisible, cela veut que la culture politique de notre pays n’est pas une culture politique solide, constituée, à même de développer une démocratie mature. Ces élections qui se sont déroulées, il faut les lire comme un miroir qui a été tendu à la société sénégalaise.

La surprise de la société sénégalaise ou, en tout cas, d’une franche de la société sénégalaise devant les résultats, c’est que cette élection et ses résultats lui ont renvoyé une image d’elle-même. Elle a vu sa propre image dans cette élection et pour une grande partie, elle n’a pas reconnu son image. Elle se dit, certainement qu’elle a une image brouillée, un peu chaotique, surprenante, puisqu’elle ne semblait pas correspondre à l’état des choses sur le plan économique, politique et social.

Au fond, la réflexion et l’analyse de cette élection, c’est la réflexion de la société sur elle-même. Elle doit se poser la question de savoir : ce qu’elle est pour avoir généré des résultats de cette nature. Et quelle est sur le plan de la démocratie la consistance de l’opinion. Avons-nous une opinion publique constituée qui donc change très lentement ou alors avons-nous une opinion publique volatile qui peut changer sur des bases extrêmement fragiles du jour au lendemain.

Nous n’avons pas encore fini de cogiter sur les résultats de la présidentielle, que les élections législatives se signalent par un taux d’abstention très élevé. N’avez-vous pas le sentiment qu’on a là deux scrutins totalement opposés : la présidentielle marquée par le sentiment de surprise, les législatives marquées le sentiment de prévisibilité ?
Pensez les deux en même temps est très important, parce que je parlais tantôt du caractère un peu volatile de cette opinion publique qui donne l’impression de ne pas avoir beaucoup de consistance. Ces deux élections là, d’une certaine façon, sont contradictoires, en opposition l’une avec l’autre.Ce n’est pas une excellente chose d’avoir un taux d’abstention aussi important. Non seulement cela, mais en plus le fait que l’opposition forte, traditionnelle qu’on s’attendait à voir entrer massivement au parlement, avait décidé également de boycotter.

Ce qui fait que les chiffres, pour ces législatives, semblent davantage correspondre à quelque chose qui serait de la prévisibilité en politique. Une opposition importante dit : j’appelle au boycott, vous avez des populations qui se disent que certes, il n’y a plus d’enjeu véritable s’il y a un boycott, donc l’un dans l’autre, il est normal qu’on ait ces chiffres-là. Voilà une élection qui était prévisible dans les chiffres qu’elle a donnés et qui vient, d’une certaine façon, remettre en perspective l’élection qui a précédé.

Le caractère volatile de notre opinion publique semble cacher un mal très profond de notre société qui se destructure de jour en jour. Et cela donne le sentiment d’une inversion de la table des valeurs. Es-ce votre point de vue ?
Exactement, c’est comme cela que je l’entends. Ce qui m’inquiète au-delà des acteurs politiques et de leurs jeux , c’est ce qu’il en est d’une opinion publique sénégalaise dont on aurait espéré que chemin faisant elle deviendrait de plus en plus consistante, mature et indiquant des directions très claires où elle compte aller. Et on n’a pas ce sentiment là. On a plutôt le sentiment d’un discours politique non structuré, puisqu’au fond, je ne suis pas sûr d’avoir reconnu, sauf dans quelques cas, des projets politiques réels.

Mais ces projets politiques eux-mêmes, qui n’en sont pas et qui ne sont pas structurés, semblent rencontrer une opinion publique qui, elle-même, n’en n’est pas une, c’est-à-dire qu’elle n’est pas structurée. Et ça, c’est la situation telle qu’elle est renvoyée par les deux élections qui se sont passées. C’est là que gît l’inquiétude. Les acteurs, on peut ne pas en parler. Mais qu’en est-il de l’état démocratique de notre société, voilà une question que ces élections nous invitent ou exigent à poser.

La survenue de l’alternance avait fait naître dans ce pays beaucoup d’espoir. Et certains l’avaient perçu comme la garantie pour un changement profond des mentalités. Surtout du point de vue de l’éthique politique. Mais le comportement électoral de nos compatriotes et des hommes politiques semble prouver le contraire. Avez-vous le même sentiment ?
Ces explications que vous avez présentées, je les ai entendues évidemment comme tout le monde, comme une explication possible de ce qui s’est passé. Je ne les reprends pas à mon compte, parce qu’en réalité, je n’en sais rien. Je ne sais pas vraiment ce qui s’est passé et quels sont les mécanismes explicatifs de la manière dont les élections se sont déroulées. Il demeure que vous avez raison sur un plan, c’est que quand je parle d’une opinion publique qui se structure, autrement dit, ce qui fait le ciment de cette structuration de l’opinion publique, c’est un certain nombre de valeurs éthiques fondamentales et des valeurs démocratiques.

De ce point de vue, il y va de la responsabilité du politique et il y a une sorte de responsabilité humaine fondamentale de la société sénégalaise. Il y a une responsabilité de la part des politiques de montrer qu’ils proposent de véritables choix et qu’ils sont porteurs de projets. C’est une sorte de politesse démocratique élémentaire que de dire aux populations voici comment je pense, voici comment je vois tel ou tel secteur de votre vie, voici quelle idée je me fais de notre avenir et voici donc ce que je vous propose en fonction de tout cela. Cela , c’est la valeur éthique fondamentale de l’homme ou de la femme politique et c’est ce que j’appelle cette sorte de politesse démocratique fondamentale. Il y a maintenant de la part des populations et de la part de tous les relais qu’il y a au sein de ces populations la responsabilité de faire en sorte que leurs choix effectués avec les suffrages universels soient l’expression de la majesté du peuple.

Cela suppose, ces choix éthiques qui consistent à écouter des projets, à penser à ses propres enfants, au pays dans lequel ses enfants vont vivre et à faire ses choix en fonction du futur. Et cette exigence-là, si elle est présente de manière forte dans toutes les composantes de la société, nous avons une opinion publique, nous avons donc une démocratie solide parce qu’elle reposera sur celui qui devrait être le seul maître du jeu, à savoir le peuple. Maintenant, si ces valeurs là que je viens d’évoquer - ce que j’ai appelé la politesse démocratique élémentaire et de l’autre côté l’exigence prospective populaire - ne sont pas présentes, on a des situations totalement chaotiques : une opinion publique qui n’en n’est pas une véritablement et des choix dont on se demande quel est leur fondement réel et qui donnent des éléments d’imprévisibilité qui ne permettent pas de se prononcer ou alors donnent des élections qui vont dans des directions totalement différentes, d’une semaine à l’autre.

En vous écoutant, vous semblez suggérer la modernisation de la politique. Qu’est-ce qu’elle peut rapporter à notre pays ?
Je suis content que vous posiez la question de manière aussi frontale. En effet, c’est ce que je suggère. Je suggère qu’il y a une modernisation, dans tous les secteurs, à mener. Et que la modernisation de la politique est un élément fondamental de cette modernisation d’une manière générale. Il faut que nous ayons la même modernité politique et le même niveau de développement démocratique que partout ailleurs. Il faut que nous sachions à tout moment ce que notre peuple pense de tel ou tel problème, que cette opinion publique soit en permanence là et qu’elle pèse sur les politiques.

Non pas pour dire que les politiques doivent devenir des gens populistes qui prennent le vent de l’opinion publique pour aller dans cette direction. Au contraire justement, pour qu’ils puissent dire dans ce cas précis : mon opinion va dans telle direction, mais je vais la convaincre et je vais lui expliquer pourquoi il vaut mieux aller dans telle autre direction. Là, nous aurons une démocratie moderne, fondée véritablement sur la puissance de l’opinion publique et qui serait la même que partout ailleurs. Les règles démocratiques de ce point de vue là sont universelles.

D’un côté, les politiques se soucient peu des questions éthiques et de l’autre, les populations pensent que la meilleure façon de survivre dans un pays où les valeurs sont déstructurées est de s’inscrire dans une logique de sortie individuelle de crise. La crise est-elle le seul élément justificatif ou explicatif de ces comportements ?
Vous savez, une crise est toujours multiforme. Nous avons une crise réelle. Depuis des décennies nos populations vivent dans des situations de pauvreté qui donne l’impression d’aller crescendo. Et il y a un aspect de cette crise qui est le pire probablement de ces aspects, c’est le moment où les exigences éthiques et d’actions et de visions collectives s’effacent totalement et tout ce que l’on a ce sont des solutions de débrouillardise individuelle. En ce moment, on a le sentiment que la débrouillardise prend le pas sur une forme de projection dans le futur et une forme d’insistance sur la valeur collective. C’est un moment tout à fait létal, mortel pour l’exigence démocratique.

Vous vivez aux Etats-Unis d’Amérique depuis quelques années, où vous enseignez, entre autres, la falsafa (la philosophie islamique). A quoi ressemble le Sénégal vu du pays de l’Oncle Sam ?
De là-bas, je le regarde avec beaucoup d’humilité en me disant que je ne vis pas les situations au quotidien. Donc, il faut, avec beaucoup d’humilité, que j’écoute, j’essaie de m’informer, d’analyser et que je ne saute pas à pieds joints sur des conclusions qui ne reposeraient pas sur une base réelle. La deuxième chose, de l’étranger, on a le sentiment qu’il y a une sorte d’accentuation, d’amplification de cette impression qu’il n’y a pas vraiment une sorte d’opinion publique lisible très facilement. Mais encore une fois, c’est parce que nous sommes une démocratie extrêmement jeune. Il semble que nous n’ayons pas pleinement compris la valeur des instruments de mesure. Un projet de développement est un projet fondé sur des mesures. Il faut que nous ayons des statistiques fiables.

Evidemment, vous ne pouvez pas construire une économie si vous n’avez pas déjà la configuration statistique des éléments de votre économie. De la même manière, vous ne pouvez pas parler du développement de la culture si vous ne savez pas la consommation culturelle, quelles sont les préférences sur ce plan là. La construction permanente d’une société démocratique et d’une société ouverte qui est une tâche infinie, suppose la mesure quotidienne de la réalité et de la nature de l’opinion publique. Et cela manque. Contrairement à ces pays d’Europe ou d’Amérique où sur toutes les questions de société il y a cette mesure permanente de l’état de l’opinion publique. Et dès qu’un problème se pose, on sait quel pourcentage de Français ou d’Américains pensent quoi. Par conséquent, on peut mesurer, en ce moment, la réalité et la portée du discours politique.

Si vous entendez un politicien allez à contre courant, dire : je sais bien que ma population pense majoritairement ceci de telle question, mais voici pourquoi il est de ma responsabilité de leur parler autrement et essayer de les convaincre, là vous pouvez mesurer le courage politique d’un politicien qui prend une attitude comme celle-là. Mais si vous n’avez aucun instrument de mesure, vous avez l’impression que les discours sont une chose, les réalités sociales une espèce de nébuleuse illisible. Quand vous avez des moments d’élections où vous avez justement cette confrontation immédiate du discours politique et de la nébuleuse qui est l’opinion publique, évidemment vous avez des surprises, un sentiment d’illisibilité. Et la distance accentue peut-être cette impression d’illisibilité.

Source: Sud Quotidien

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