Boulo Dof: le repas de la derniere chance!

« Le bolou dof », ça vous dit quelque chose ? Deux mots tirés de la langue nationale wolof. Le premier renvoie le plus normalement du monde à bol, le second fait bizarrement référence au fou. L’ensemble nous renvoie à des pratiques popularisées par de jeunes couche-tard des quartiers urbains.

Les restes de repas du soir sont soigneusement gardés pour être servis au milieu de la nuit, quand les longues parties de jeu de dames, de scrabble, de discussions entre jeunes en vacances atteignent leur période de chaleur. Intéressant. Car la nuit, la faim dicte assez vite sa dure loi, et quand les yeux ne voient même plus les étoiles au ciel, un « bolou dof » n’est jamais de trop pour se requinquer.

Des mères de famille l’avaient compris. Et n’hésitaient jamais à jouer le jeu. Pour les jeunes noctambules qui savaient où trouver ce fameux bol. Gare à quelque insolent chat qui se hasarderait à jouer un sale tour ! Remarquez que, par ces temps de dèche, le soir, le sandwich, le « fondé » (bouillie de mil), le « ndambé » (pâte d’haricots), et le « lakh » s’invitent au dîner. Il y a alors lieu de dire que le « bolou dof » a perdu tout son éclat. Un inconditionnel expliquait l’autre jour que ce n’est plus possible. Il parlait d’agrégats macro-économiques, d’inflation, de cherté du coût de la vie, etc. pour justifier la disparition du bol qui n’avait rien de fou. Il était un acte fort de solidarité et de partage. Qu’ils changent, les temps !

Sadibou Marone - Le Soleil

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