France-Cout des expulsions: 500 a 1000 milliards Fcfa

Dresser les comptes de la politique d’expulsion est un exercice difficile. La Cour des comptes a dû renoncer à une évaluation du coût global de la lutte contre les séjours irréguliers, évaluation qui lui semble nécessaire au regard du caractère prioritaire donné par le Ministère de l’intérieur à cette lutte.

L’extrême difficulté du calcul correspond à plusieurs causes : une volonté du ministère concerné de masquer le coût d’une politique qui risquerait précisément de faire apparaître son caractère démesuré, mais aussi le fait que les éloignements massifs ne reposent pas seulement sur de nouveaux moyens, le redéploiement de dispositifs destinés initialement à d’autres actions.

Le gouffre du centre de rétention administrative (CRA)
Une partie importante du budget de la police est consacrée à l’immigration irrégulière, notamment l’entretien des centres de rétention administrative. Créés en 1984, les CRA ont pour but de retenir les étrangers en situation irrégulière avant leur éloignement du territoire national. Ils constituent une pièce essentielle du dispositif d’expulsion. L’objectif de 2007 est d’atteindre 1500 places au lieu de 1000 actuellement. Les dépenses d’investissement relatives au CRA représentent dans le budget la somme de 370 millions d’euros (24 milliards environ de F CFA). En 2005, Dominique De Villepin, alors Ministre de l’Intérieur, avait évoqué l’effort considérable réclamé par les reconduites massives à la frontière, effort qu’il estime à 67 millions d’euros (environ 44 milliards).

Il est vrai que l’affaire des deux Guinéens expulsés de France, accompagnés de 6 policiers, montre bien que le coût des expulsions reste très élevé. Les billets d’avion des 6 policiers accompagnateurs, auxquels il faut ajouter leurs différentes indemnités (heures supplémentaires, frais de logement, etc.…) font exploser le coût des expulsions.

Le coût des expulsions égale le budget du ministère de la Culture français ou deux ans de fonctionnement de la mairie de Marseille.
Damien de Blic pense qu’il faut estimer raisonnablement que c’est l’équivalent de 2000 emplois à temps plein qui est consacré à l’expulsion des sans-papiers. Si l’on traduit ces emplois sous forme monétaire, ce sont donc au moins 3 milliards d’euros. C’est l’équivalent du budget du ministère français de la culture ou encore deux années de fonctionnement de la ville de Marseille. C’est aussi le déficit de la Caisse vieillesse prévu en 2007.

Ce qu’il est important de retenir, c’est que la politique de lutte contre l’immigration clandestine coûte très cher aux contribuables français. Dans une démocratie, les citoyens qui sont partisans, dans leur grande majorité pour l’expulsion, doivent être informés de cette politique onéreuse. On peut dire sans se tromper que la transparence en la matière peut modifier le regard des contribuables français sur la politique en matière d’immigration.

Source: La Sentinelle

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