Le Travailleur Africain 12 Fois Moins Productif que Celui du Monde Industrialisé

L’Afrique sub-saharienne est à la traîne des niveaux de productivité du travail avec une valeur ajoutée par travailleur douze fois inférieure à celle d’un travailleur du monde industrialisé, et 70% des travailleurs ne sont pas protégés, rapporte la cinquième édition des « Indicateurs clefs du marché du travail » présentée mardi à la presse à New-York aux USA.

- Le travailleur sub-saharien 12 fois moins productif que celui du monde industrialisé, selon le BIT

La présentation des indicateurs (20) a été faite par le Chef de l’Équipe des tendances de l’emploi du Bureau international du Travail (BIT), Lawrence Jeff Johnson, en compagnie de Kevin Cassidy, chargé de la communication et des relations extérieures de l’Organisation internationale du Travail (OIT).

Dans le chapitre « travailleurs pauvres », le Chef de l’Équipe du BIT a estimé que l’Afrique sub-saharienne détient un « sinistre record qui montre que 70% des travailleurs ont un emploi précaire, ne bénéficient pas de sécurité sur le lieu de travail, de protection sociale ou encore de liberté d’association ».

Globalement, l’Afrique sub-saharienne reste à la traîne avec une valeur ajoutée par travailleur 12 fois inférieure à celle d’un travailleur du monde industrialisé, indique l’OIT qui travaille avec les gouvernements et les partenaires sociaux pour inverser la tendance de ce qu’elle appelle ainsi « le déficit du travail décent ».

En 10 ans, les niveaux de productivité du travail, ont augmenté dans le monde entier même si de grandes disparités subsistent entre les pays industrialisés et la plupart des autres pays, ajoute Lawrence Jeff Johnson.

Selon lui, les Etats-Unis dont les travailleurs effectuent un plus grand nombre d’heures de travail, ont gardé en 2006 la palme d’or avec 63 885 dollars de valeur ajoutée par personne employée.

En Asie de l’Est, les travailleurs produisent désormais deux fois plus qu’ils ne le faisaient il y a 10 ans.

Le phénomène de délocalisation dans les nouvelles tendances du marché du travail, une caractéristique de l’industrialisation est bénéfique pour le pays « hôtes » parce qu’il créé des emplois « décents et productifs », et il est tout aussi bon pour les pays « d’origine » car il crée de nouveaux marchés de l’emploi.

« Ce qu’il faut dans cette deuxième catégorie de pays, c’est créer des filets de sécurité pour permettre aux travailleurs de s’adapter à la nouvelle donne. Dans les pays où les offres d’emploi sont en perpétuelle mutation, il revient aux gouvernants et aux employeurs d’offrir aux employés la chance de s’adapter par une formation continue ».

L’expansion démographique n’est pas une menace pour l’emploi comme veulent le faire croire les détracteurs du continent noir, tout comme les migrations décriées par les administrations occidentales.

Selon le Chef de l’Équipe du BIT, même si, a-t-il reconnu, il faut adapter les politiques au phénomène, quant aux migrations, elles ne constituent pas non plus une menace bien au contraire.

Les transferts de fonds des émigrés se sont depuis longtemps avérés être des moteurs des économies des pays d’origine. Le Chef d’Équipe du BIT a tout de même reconnu que les migrations posent dans ces mêmes économies le problème de la fuite des cerveaux.

D’où, a t-il prôné, il faut des politiques susceptibles d’aider à tirer parti des bénéfices tout en s’attaquant aux défis.

Source: Le monde

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