Habib Faye: « Entre le Super Etoile et moi» Part 1

Après quelques semaines de pause, la rubrique Autour du damier... reprend ses droits. Une reprise qui permet d'accueillir une personnalité incontournable de la musique sénégalaise. Habib Faye, musicien compositeur, marque la scène musicale sénégalaise et africaine depuis plus de 20 ans. Un des piliers du Super Etoile de Youssou Ndour, Habib aborde aujourd'hui une nouvelle étape de sa carrière personnelle. Un choix qui a suscité beaucoup, de commentaires, notamment sur ses rapports avec le Super Etoile qu'il assure n'avoir jamais quitté. Dans cet entretien fort détendu, le bassiste de Youssou Ndour parle de sa carrière, de la musique sénégalaise en général, de son statut de polygame redevenu monogame... Bref, Habib Faye, plus á l'aise avec les cordes de sa guitare qu'avec le micro, dit tout.

II est 16 h. Nous sommes dans le paisible quartier d'Ouest Foire. Après quelques minutes de renseignements, le véhicule emprunte un chemin comme nous l'ont indiqué les personnes rencontrées en cours de route. Et en demandant aux enfants qui revenaient juste de l'école, on était loin d'imaginer qu'ils sont les petits du bassiste. «C'est ici», répond le chauffeur de taxi, qui, apparemment, connait bien la maison. Dans la somptueuse villa qui se dresse dans une vaste cour, nous attend le bassiste. Guitare en main, Habib affichant un grand sourire, nous demande de prendre place dans la cour.

Pendant qu’on prenait place dans son studio, Habib nous met de la salsa avant que ne débute la discussion. Un coup d'oeil donné dans la pièce confirme son amour pour la musique et surtout pour la guitare. Et demandez-lui, combien il en possède, «ah, plusieurs ! Regardez, tout ça, ce sont des guitares», répond-il. Et ce n'est pas surprenant quand on sait que le bassiste en chef du Super Etoile a grandi dans une famille où là musique est omniprésente. L'homme grand de taille, teint noir, bedonnant; est un perfectionniste, «je suis très curieux, je touche á tout moi», nous confie-t-il;

Aujourd'hui, Habib Faye est parvenu à sortir de sa réserve naturelle et est devenu le porte-étendard d'un combat qu'il a toujours souhaité. Et cela se confirme quand il vous cite quelques grands noms de la musique avec qui il a joué. Comme tout père de famille; le bassiste aime bien ses enfants ? à qui il consacre le maximum de son temps quand il est au Sénégal. Á ses heures libres, il assure le rôle de madame; qui est le plus souvent aux Etats-Unis. L'on sait pourquoi, il est si attaché aux bambins qui s'agrippent á lui, alors qu'il jouait à la guitare. Même durant la discussion, Habib montre qu'il est «papa poules ».

Walf Grand-Place: Habib Faye est connu comme un des piliers du Super Etoile. Pouvez-vous nous parler un peu plus de vous ?
Habib Faye : Moi, c'est Habib Faye. Je suis musicien. Je suis né et j'ai grandi á Dakar. Et j'évolue dans le Super Etoile depuis plus de 20 ans.

Devrait-on comprendre par là que c'est au Super Etoile que vous avez débuté votre carrière ?
Non ! J'ai débuté au Super Diamono, comme apprenti musicien. En fait, comme c'est mon frère feu Adama Faye qui a créé le Super Diamono, j'ai grandi dans l'entourage des grands messieurs de ce groupe. Je dis apprenti dans la mesure où à chaque fois que je voulais assister aux soirées, j'étais obligé de participer á l'installation du matériel la journée, afin d'oser espérer aller à la soirée. Ainsi, après avoir joué quelques morceaux, Bob Sène me donnait l'opportunité d’en jouer un. Et après cela, j’étais content, je pouvais rentrer tranquillement à la maison.

Vous aviez quel âge?
J'avais entre 15 et 16 ans. Et je jouais pendant les vacances. Á ces moments-là, il y avait des matinées du Super Diamono et c'est là-bas que j'allais.

Donc, vous étiez en même temps élève ?
Oui, j'étais élève et c'est seulement pendant les vacances que je pouvais afficher ouvertement mon intérêt pour la musique.

Á quel niveau, avez-vous arrêté les études ?
Je suis allé jusqu'en terminale. Et j'ai arrêté après le bac. C'est là que Youssou Ndour m'a embauché.

Source: Walf Grd Place

Habib Faye: « Entre le Super Etoile et moi» Part 2

Apparemment, vous n'avez pas appris la musique ?
Non, sur le plan de la musique, je suis autodidacte. Mais, tout dépend aussi de ce que vous entendez par apprendre la musique. Je n'ai jamais été dans une école de musique. Mais, j'ai dû apprendre cet art par les personnes qui m'entourent, les cassettes vidéo...

Qu'est-ce qui est á l'origine de votre passion pour la musique ? Est-ce simplement dû à l'influence de vos frères qui évoluaient déjà dans la musique ?
C'est d'abord parce que mes frères évoluaient déjà dans la musique. J'ai grandi dans un environnement où la musique était très présente. Mon père, bien que professeur de Lettres, jouait de la guitare. Moi, je ne l'ai jamais vu jouer, j'étais encore jeune. Mais, mes frères aînés ont été piqués par le virus.

Donc, il n'y a jamais eu d'opposition de votre famille á ce que vous fassiez de la musique ?
Wouuu ! Ce n'était pas facile. Imaginez un peu un père professeur, tout carré, qui voit ses enfants aller á l'école chaque jour et au Daara á la descente, qui tient á ça et qui constate un jour que son fils veut abandonner les études pour se lancer dans la musique. Il ne pouvait pas le comprendre, il pensait que je voulais prendre le mauvais chemin en voulant faire une carrière musicale. Parce qu'en ce moment aussi, il n'y avait pas vraiment de référence musicale dans le pays. C'est après une discussion sérieuse qu'il a compris que c'est vraiment ce que je voulais, et qu'il était possible que je puisse gagner ma vie dans la musique. Ce n'était jamais facile de convaincre les gens á accepter la musique comme métier, surtout s'il fallait abandonner les études. Heureusement, il m'a laissé suivre le chemin que j'avais choisi.

Est-ce que votre intégration au Super Etoile n’a pas été difficile ? N’était-il pas plus facile pour vous de rester au Super Diamono ?
Non. (Il hésite) C'est vrai que le Super Diamono est une grande école dans la musique sénégalaise. Parce que, non seulement le Super Diamono faisait du mbalax, mais aussi de la variété. Et qui dit variété, dit ouverture. Ce qui fait que c'est un groupe qui était en ce temps beaucoup plus ouvert que les autres. Et l'apprentissage que j'ai eu là-bas a facilité mon intégration dans le Super Etoile. J'avais acquis une certaine ouverture musicale.

Est-ce qu'à un moment de votre carrière, vous n'avez pas regretté d'avoir abandonné les études au profit de la musique ?
Non, je n'ai jamais regretté parce que je pense que chacun a son rôle à jouer dans la société. Certains sont médecins, d'autres agriculteurs, enseignants ou journalistes. C'était ça mon destin. Et par la volonté divine, j'y accomplis mon devoir, je fais de mon mieux. I1 faut assumer son choix et son destin, c'est l'essentiel.

Est-ce que vous aimeriez voir votre fils embrasser une carrière de musicien ?
Par contre non, parce que je sais que les générations á venir n'auront pas la même chance que nous.

Pourquoi?
Parce que la musique, je peux le dire ainsi, a un peu régressé. C'est-á-dire, c'est ce qui permettait aux musiciens de bien évoluer qui ne marche plus. Notamment, la vente des disques, la piraterie est un véritable facteur de blocage. Avant on parlait de disque d'or, et un disque d'or, c'était aussi une réussite financière. Parce que quand on parle de disque d'or, c'est sur la base des ventes d'un album. Et qui dit vente, suppose que les droits sur les ventes augmentent et qu'il y ait des rentrées d'argent. Maintenant, on n'arrive plus ou alors difficilement á avoir des disques d'or á cause de la piraterie. Donc, je ne vais pas pousser mon enfant á faire de la musique.

Ne croyez-vous pas qu'il y a simplement une saturation du marché de la musique?
Justement, la piraterie fait partie de ce qui sature le marché. Il y a aussi que la technologie est tellement avancée qu'à partir d'un rien, chacun peut composer une musique. Ça c'est, aussi un problème.

Malgré tout, la musique attire de plus en plus les jeunes. Comment expliquez-vous cela?
Ce que je vois, c’est qu’il y’a une nouvelle période que traverse la musique. Tout le monde va vers la musique. On arrivera un moment vers un point culminant. Et là, on sera obligé de revoir les choses, d'y remettre un peu d'ordre. C'est ce qui permettra aux artistes de prendre du recul, d'être plus pertinents, mais aussi au public d'être exigent. C'est bien pour la musique, parce que c'est comme une révolution dans l'histoire. La musique en est justement là.

En tant qu'aîné de ces jeunes et nouveaux musiciens, vous arrive-t-il parfois de les interpeller pour des critiques ou suggestions ?
Á ceux qui me demandent conseil, oui. Nous sommes au Sénégal et les critiques ne sont pas toujours bien accueillies. Et puis, on ne peut pas tout dire. On nous a éduqués dans le sutura, et il faut qu'on veille á ça. En revanche, si j'ai avec un jeune musicien des rapports qui le permettent, on peut en parler. D'autant plus que les critiques objectives permettent aux gens de réussir.

Venons-en á Habib et le Super Etoile. Vous y avez fait combien d'années ?
J'y évolue depuis bientôt 23ans.

Source: Walf Grd Place

Habib Faye: Entre le Super Etoile et moi" - Part 3

Mais dernièrement, il a été dit que vous aviez des problèmes avec le groupe. Votre départ a même été évoqué. Qu'en est-il exactement?
II n'y a jamais eu de problèmes entre le Super Etoile et moi, encore une fois, il n'y a aucun problème. Ce sont les gens qui interprètent comme ils veulent, juste parce que j'ai une carrière personnelle qui n'a rien á voir avec le groupe. Pourtant, c'est une carrière qui s'est toujours démarquée de ma vie dans le groupe. Mais il n'y a aucun problème. Depuis 20 ans ça existe. Peut-être que ça a pris un peu plus d'importance. Avant, je m'absentais pour une semaine, voire deux. Mais maintenant, c'est pour des mois et c'est ce qui pousse, à mon avis, les gens á penser que j'ai quitté le groupe. Ça c'est un fait qui a toujours existé et c'est dans la bonne marche des choses.

Le Super Etoile, c'est nous, mais á côté, chacun peut avoir ses affaires personnelles. Que ce soit Mbaye Diéye, Jimmy ou un autre, chacun de nous mène son petit bonhomme de chemin á côté. Aprés 25ans de métier, je pense que c'est important que l'on laisse exploser les choses afin de permettre à certains de se faire une place. Nous devons aussi développer nos expériences. C'est comme un pneu qu'on gonfle. Arrivé au poids nécessaire, il faut s'arrêter, le laisser dégonfler, décompresser pour pouvoir reprendre de l'air. C'est bon pour la musique et pour les mélomanes. Ça permet non seulement de se découvrir, mais aussi de faire découvrir d'autres aspects de nous sur le plan professionnel. Pour vraiment se sentir dans ce qu'on fait, il faut tâter parfois d'autres choses. Et là, ce sont les mélomanes qui diront toujours ou même les musiciens : «Voilà, c'est ça qui nous manquait». En fait, c’est en quelque sorte une bouffée d'oxygène et je pense que c'est quand même important. En tout cas, moi, c'est comme ça que je le vois.

Mais est-ce que ce recul pour vous consacrer davantage á votre carrière ne crée pas de problèmes entre vous et le groupe ? Et pourquoi avoir choisi ce moment précis pour vous consacrer davantage á votre carrière ?
Moi, je dis qu'il n'y a pas de moment choisi. II ne s'agit pas de dire que c'est aujourd'hui qu'on doit le faire ou demain. Et encore une fois, il n'y a jamais eu de problèmes. Ça ne me crée aucun problème avec le Super Etoile et je pense qu'il n'y en aura jamais. Malheureusement, les Sénégalais n'ont pas une culture par rapport á un certain niveau de professionnalisme. Quand on vous voit évoluer dans un truc, dans une entité, on vous voit mal ailleurs. La musique, ce n'est pas un duel, chacun y met sa touche personnelle et c'est tant mieux pour tout le monde. Si je vais par exemple avec un Peter Gabriel en tournée aux Usa, le plus que j'aurais acquis, professionnellement parlant, sera profitable au Super Etoile et à la musique africaine en général. Même quelqu'un comme Youssou a besoin de faire de nouvelles expériences. Il peut faire demain un album avec des Egyptiens et ce ne sera que bénéfique pour la musique. C'est aussi normal pour lui que pour nous autres musiciens du Super Etoile. Mbaye Diéye peut se retrouver demain avec Salif Keita, mais tout cela n'a rien à voir avec le groupe.

Est-ce á dire qu'Habib Faye est toujours dans le Super Etoile et que celui d'il y a 20 ans est toujours le même ?
Je suis toujours au Super Etoile. Et je reste le même, bien sûr. J'ai le même statut et tout. Honnêtement, rien a changé. Cependant, j'aurais moins de temps á m'occuper de certaines choses. Et puis, c'est normal puisque ce n'est pas parce que je ne suis pas là que les gens vont arrêter de vivre.

Et qui va s'occuper maintenant de ces choses-là ?
Peut-être tout le monde, Youssou, Ibou Cissé, mon frére Moustaf... Le Super Etoile est une équipe. C'est comme si on disait que puisque celle qui cuisine n'est pas là, on ne mange pas aujourd'hui. Non, même si elle n'est pas là, quelqu'un d'autre va cuisiner. C'est juste ça. Donc, ce n'est pas un problème.

Mais le goût du repas présenté risque de ne pas être le même ?
Oui, mais c'est très normal. Parce que comme j'ai l'habitude de le dire, le Super Etoile est un esprit, et un esprit, on ne peut pas le remplacer. On peut faire des choses approximativement, mais ce n'est jamais pareil. Par exemple, le groupe sans Jimmy Mbaye, ça ne va pas être la même chose. Mais, ça n'empêchera pas au Super Etoile de jouer et d'évoluer. Que l'on y soit tous, c'est tant mieux. Mais, si quelqu'un n'est pas là aussi, ça ne gâche rien.


Vous en êtes donc à un moment où il est important pour vous de vous concentrer davantage sur votre carrière ?
Oui et c'est normal. je pense que le Super Etoile n'a plus rien à prouver dans la musique. Ça, c'est mon avis. C'est pourquoi, on constate quelques petits relâchements. Samedi seulement, aprés avoir joué avec le groupe, Mbaye Diéye a pris l'avion le dimanche matin pour aller jouer á Paris. Ce n'est pas parce que l'un est absent quelque temps que les choses vont stagner. Á mon avis, chacun a la possibilité d'aller faire d'autres expériences, à commencer par Youssou Ndour ou un autre sans qu'il y ait des problèmes avec le groupe.

Quel bilan tirez-vous de vos 22 ans de carrière ?
Un bilan hyper positif, machalah. Je sais que tout ce que j'ai aujourd'hui, à part le Bon Dieu, c'est grâce au Super Etoile. Même dans les coins les plus reculés du monde, vous rencontrez des gens qui, quand vous leur dites que c'est Habib Faye, ils n'en croient pas leurs yeux. Ils ont tellement entendu parler de moi, ou d'un autre membre du Super Etoile qu'ils n’arrivent pas á le croire.

Le Super Etoile est donc à la base de votre réussite financière ?
Oui, c'est la réalité et c'est valable pour nous tous, autant que nous sommes. C'est l'esprit Super Etoile qui nous a beaucoup aidés, nous tous je vous dis. On s'est fait des contacts, on a beaucoup appris. Youssou et moi, on a habité ensemble. Et là où il est aujourd'hui n'est pas pareil il y a quelques plusieurs années en arrière. C'est normal, le Super Etoile est tout pour nous. Quelles que soient les ramifications, il n'y a pas mille voies, la base de ce que nous avons, c'est le Super Etoile.

Mais on a vu les problèmes qu'il y a eu quand Mbaye Diéye Faye a sorti sa cassette blokass...
Non, non ! Je pense qu'il n'y a jamais eu de problèmes entre Youssou Ndour et Mbaye Diéye Faye. C'est mon opinion. Youssou sait très bien que Mbaye Diéye a sa carrière, Jimmy a sa carrière, que moi j'ai ma carrière. Il le sait très bien. Il connaît nos potentiels et il sait que chacun de nous, membres du Super Étoile est capable de faire son truc. Chacun de nous peut jouer sous son nom. Donc, je ne pense pas que cela puisse créer des problèmes entre You et Mbaye. D'ailleurs, moi je suis en train de le faire, mais il n'y a aucun problème entre Youssou et moi. Je peux aller jouer á chaque fois que c'est nécessaire et revenir dans le Super Etoile sans problème. Je pense que s'il y avait un problème, je ne serais pas présentement en train de jouer avec le Super Etoile.

Quid alors des problèmes qu'il y aurait entre vous et Ibou Ndour (ndlr : frére de Youssou Ndour) ?
Non, non, non.

Source: Walf Grd Place

Habib Faye: «Entre le Super Etoile et moi» Part4 et Fin

Qu'en est-il exactement?
Ibou, c'est mon frère et on s'adore. Il ne peut pas y avoir de problèmes entre nous. Et aujourd'hui, s'il fait de la musique, c'est en partie grâce á moi parce qu'il aime ce que je fais. Avec une telle personne, c'est impossible qu'il y ait des problèmes. Ibou, c'est notre frère à tous et je le dis sincèrement. En plus, l'idée de me faire de la concurrence ne l'effleure pas la tête. Il adore ce que je fais et ça peut même arriver que je lui délègue certaines choses. Je crois que toute personne doit être reconnaissante envers ceux qui ont fait un tant soit peu dans sa vie.

Ce sont les Sénégalais qui interprètent les choses comme ils veulent, mais nous de notre côté, on a dépassé ces détails. Nous faisons ce que nous avons á faire et parallèlement nous cherchons aussi á progresser. Après vingt ans de carrière, ce que nous cherchons dorénavant, c'est de faire profiter notre expérience aux jeunes. Malheureusement, certains vont chercher des choses et font des rapprochements incroyables. II faut qu'on soit humble et qu'on sache déléguer les choses. C'est pourquoi, le savoir des Africains ne s'épanouit pas, parce que chacun veut garder jalousement ce qu'il a ou ce qu'il sait. Moi je suis très fier de Ibou... c'est que le Sénégal est grave (Rires).

Pouvez-vous nous citer des gens avec qui vous avez travaillé ? On cite souvent Angélique Kidjo...
(Rires)... Je travaille avec tellement de gens qu'il m'est impossible de les citer. Je ne veux même pas en parler, ce-sont des détails. Et en parler ressemblerait á vouloir faire le malin. J'oublie même que j'ai eu á coopérer avec tel ou tel artiste, comme eux aussi ils oublient qu'ils ont déjà eu á bosser avec moi. Parfois, il m'arrive d'entendre parler d'un artiste et de me dire : «Tiens, j'ai déjà joué avec ce gars-lá.» Ça me rend fier.

Où en êtes-vous avec votre carrière ?
Là, je suis en train de terminer mon album, d'ici la fin ou le début de l'année prochaine, ce sera prêt incha’Allah

Y a-t-il des artistes invités dans l'album ?
(Il hésite) Oui, il y en a quelques-uns, mais je ne veux pas communiquer là-dessus.

De quel style musical sera cet album ?
Lá aussi, ce sera une surprise. Déjà, tout ce qui n'est pas mbalax au Sénégal, on cherche á lui donner un nom de style qui n'est pas le sien. Souvent, les gens parlent de Jazz, alors qu'ils ne savent pas que le Jazz est une forme d'expression. Je peux même ne pas citer le jazz comme style musical.

Ce que vous faites et que les Sénégalais appellent Jazz, c'est quoi alors ?
Justement, je vous dis que ce n'est pas du Jazz.

C'est quoi alors ?
C'est de la fusion, c'est ce que les gens appellent aujourd'hui de la World Music.

Où enregistrez-vous votre album?
Je l'enregistre en France.

Pourquoi pas au Sénégal ?
Parce que ceux avec qui je bosse sur ce projet sont en France. Donc, c'est moins coûteux que je les retrouve en France plutôt que de les faire venir au Sénégal, c'est juste ça. Il y a au moins dix musiciens là-dessus.

Habib Faye est-il un homme riche ?
(Rires) Je préfère me taire.

En tout cas, vous ne vous plaignez pas...
En tout cas, je profite bien de ce que le bon Dieu m'a donné.

Combien d'épouses avez-vous ?
J'en ai une.

Une seulement?
Oui, je n'en ai qu'une. J'en avais deux, mais ça ne m'a pas réussi.

Est-ce á dire que vous ne comptez pas reprendre une deuxième épouse?
Ce n'est pas ce que j'ai dit. Peut-être que j'en prendrai une autre parce qu'avoir deux épouses me plait bien. C'est mieux qu'une seule (éclats de rire).

D'autant plus qu'il ne manque pas de filles pour vous courir après...
(Sur un ton taquin) Non, elles ne me courent pas après. Je ne fais pas partie de ceux-là. D'ailleurs, pourquoi devraient-elles me courir après ?

C'est vous qui courez derrière elles alors ?
Non, je ne cours derrière aucune fille. En fait, ce sont des trucs de jeune homme. Ça ne fait pas partie de mon programme. D'ailleurs, le temps ne me permet même pas de le faire.

Quel âge avez-vous ?
Quel âge me donnez-vous ?

Quarante deux ans ?
C'est exactement ce que j'ai.

Comment voyez-vous la situation actuelle du pays ?
Je dis que la crise est mondiale et la situation est difficile partout. Malheureusement, dans les pays en voie de développement comme le Sénégal, la crise se fait davantage ressentir. Le reste, c'est une question de volonté. On a la chance d'être des Sénégalais; d'être dans un pays musulman pour vraiment être á l'abri de certaines choses. Socialement parlant, il y a plein de choses qui ne marchent pas, mais Dieu merci. On ne peut pas faire des omelettes sans casser des oeufs. Que chacun essaye d'y mettre du sien et j'espère que ça ira. On met tout sur le dos du gouvernement, ok. Mais, il faut aussi que les Sénégalais se serrent la ceinture et essaient de ne pas toujours compter sur le gouvernement.

Source: Walf Gran Place

Baaba Maal et son groupe reçoivent le Djembé d’Or de l’Intégration africaine

Le chanteur sénégalais Baaba Maal et la section acoustique de son orchestre, le Dande Lenol, ont reçu ce week-end à Conakry le ‘’Djembé d’Or de l’Intégration africaine’’, rapportent des médias guinéens reçus lundi à l’APS.

Baaba Maal a reçu sa distinction des mains du ministre guinéen de la Culture, des Arts et Loisirs, Aly Gilbert Ifono, lors de la neuvième édition des Djembé d’Or, cérémonie au cours de laquelle sont récompensés chaque année les meilleurs musiciens guinéens.

L’animation de la soirée de a été assurée par Binta Laly Sow, Baaba Maal, Fodé Kouyaté, Espoir de Coronthie, Vieux Farka Touré, Papa Kouyaté et ses percussionnistes ‘’Les petits sorciers’’, en présence de plusieurs personnalités.

Pour l’édition 2008, Fodé Baro Junior a été désigné meilleur artiste de l’année. Espoir de Coronthie (Meilleur album traditionnel), Cheick Rahal (Meilleur vidéo-clip), Big Dré (Meilleur album Rap) et Takana Zion (Meilleur album Reggae) ont aussi été récompensés.

Fallou Dieng (2007) et Pape Malick Samb alias Pape Thiopett (2006) figurent au palmarès des Djembé d’Or.

DAARA- J FAMILY « Le mimétisme empêche à certains rappeurs de percer à l’extérieur »

Cette amitié vieille de plus de deux décennies aurait-elle succombé aux aléas de la vie? Leur succès international n’a-t-il pas suffi à les préserver des dissensions internes ? Le groupe mythique du Rap sénégalais Daara J existe-t-il toujours? La réponse se trouve dans Daara J Family. Un nouveau concept des deux compères, Fada Freddy et Ndongo D, qui, sans trotter sur les plates-bandes des Américains, vont bientôt mettre sur le marché un nouveau produit qui associe le live à leur patrimoine culturel.

Depuis quelque temps, vous avez disparu de la scène
(Fada) C’est vrai qu’en ce moment, les gens se posent beaucoup de questions à propos de nous. C’est pourquoi je trouve qu’il est grand temps que l’on parle aux Sénégalais et à notre public. Depuis quelque temps, nous sommes en pleine préparation d’un produit qui va sortir en début 2009 et nous donnerons des concerts en décembre. Nous avons faim du public sénégalais, on a réappris et nous allons montrer nos nouvelles aptitudes.

Qu’avez- vous fait tout ce temps?
(Fada) Nous avons été au Bénin, au Togo, en Italie, en Espagne trois fois de suite, en Angleterre dans le cadre d’un projet qui se nomme African Express en compagnie d’artistes comme Baba Maal, Oumou Sangaré, Amadou et Miriam… Nous étions partis en tant que représentants de Daara J Family qui est une nouvelle formule que Ndongo D et moi avons lancée depuis 9 mois environ. Nous avons effectué des tournées en Mauritanie, mais jusqu’à présent les Sénégalais n’ont pas encore découvert Daara J Family et c’est justement pour ça que nous avons décidé de sortir très prochainement un album dans lequel vont participer des membres actifs de Daara J (Ndongo, Aladji Man et Fada), avec d’autres artistes musiciens. Toutefois, ce sera un tout autre style : du Rap sous forme de live. Nous voulons apporter une nouvelle touche, un nouveau visage du Rap qui prouvera qu’il est capable de s’exporter vers d’autres frontières et qu’aussi c’est une musique qui vit.

Donc, là nous allons terminer l’album à Paris, à Londres et enfin aux Etats-Unis. Cet album va retracer les bases et les normes de la culture du Rap africain. Et pour le réaliser, nous nous sommes ressourcés chez des musiciens. Nous essayons de montrer au monde entier que l’Afrique est à la base de la civilisation. Et que, malgré sa bonne musique, l’Afrique reste toujours pauvre. Il est temps que les Africains puissent jouir de leurs musiques, que le monde leur paye à leur juste valeur. Les artistes africains n’ont aucun statut social qui leur garantissant une couverture médicale ou une indemnité lorsqu’ils seront retraités. Donc, nous sommes obligés de livrer bataille nous- mêmes.

Pourquoi Daara-J Family?
(Ndongo) Daara-J Family, c’est plus un concept qu’autre chose. À l’origine le Daara, c’est une école et une famille. Personne n’est sans savoir que pour bien apprendre, il faut baigner dans une ambiance de famille. Daara-J Family, c’est Ndongo D et Fada Freddy moi - même, par ailleurs membres fondateurs de Daara-J, et d’autres musiciens.

Et Aladji Man?
(Ndongo) Nous avons fait plus de 10 ans de carrière en groupe et je pense qu’il est l’heure que nous développions des projets différents de Daara-J en tant que tel. Je peux donner l’exemple de plusieurs groupes américains dont certains membres ont évolué en solo ou qui sont allés réaliser certains projets avec d’autres musiciens. Par rapport à cela, nous avons eu à faire un album qui sera bientôt disponible sur le marché. Là, nous sommes sur beaucoup de projets. Nous avons monté un label qui porte le nom de «Bois sacré», une marque musicale qui a eu à faire ses preuves avec les singles de Fata (music), de Gaston et Titi, Maxi Crazy… Nous composons donc la musique, la mélodie et les refrains parfois.

N’empêche qu’il se susurre qu’il y a un clash entre vous
(Ndongo) On le dit et on le redit : il n’y a jamais eu de clash entre les membres de Daara-J. Il y a quelque mois, nous avons eu écho de cela à travers la presse, mais c’est juste un manque d’informations sur le groupe. Nous sommes partis, Fada Freddy et moi, dans un nouveau concept qui est Daara-J Family. N’empêche, il faut que les gens sachent que le Daara-J d’origine reste toujours et cela est très important pour nous. Aujourd’hui, n’importe qui d’entre nous peut se permettre de réaliser un projet qui lui est propre. Je vous donne un exemple : Aladji Man a organisé un concert avec Morgan Héritage, en plus de faire partie de «Black Emotions» ; moi j’ai réalisé beaucoup de projets avec des rappeurs qui n’ont rien avoir avec Daara-J. Tout ceci n’entrave en rien notre travail. Le plus important est que nous nous cultivions de bonnes relations et que rien ni personne ne parviendra à nous désunir. Maintenant, les gens sont libres de raconter tout ce qu’ils veulent, mais cela ne changera rien. Le plus important c’est ce que moi, Fada ou Aladji, nous vous disons. Et l’avenir vous en dira plus, avec le nouveau produit qui va sortir.

(Fada) Il est également très important de souligner que le monde est en mutation et les artistes, par rapport à leurs expériences et leurs ambitions, mûrissent. Pour notre part, c’est l’heure de la récolte qui a sonné. Donc, nous avons besoin de nouvelles expériences, de fouler de nouveaux horizons qui nous sont encore inconnus, d’où Daara J Family. Je reviens encore pour rassurer tout le monde et dire que nous entretenons de très bonnes relations avec Aladji. On se fréquente toujours, on se parle au téléphone. Que ce soit clair une bonne fois pour toutes, il n’y a jamais eu de clash dans le groupe Daara J. Quoi qu’on dise, nous avons partagé 13 ans de notre vie. Toutefois, le domaine du travail reste autre chose. Et la plupart des gens ne comprennent pas qu’on ne peut mélanger l’amitié et le travail.

Quelle est cette attache qui lie Fada et Ndongo depuis l’enfance?
(Fada) Moi-même je ne saurai l’expliquer. Je sais tout juste que quand j’allais au lycée - à l’époque j’avais 13 ans - je rencontrais sur mon chemin un jeune homme qui avait à, peu près, le même âge que moi. On se saluait tout le temps. Il n’arrivait pas un jour sans que je ne le rencontre sur mon chemin. Même quand j’étais en retard. Un jour, trois ans après, nous avons été présentés par une tierce personne. Nous avions chacun un walkman à l’oreille, en train d’écouter de la musique Rap. Au même instant, nous nous sommes découvert plein de points en commun, dont la spiritualité qui a été pour beaucoup dans notre amitié. C’est quelque chose qui vient de Dieu, donc on ne peut que le laisser entre ses mains. Je suis lui et lui, il est moi. Chaque fois que je suis avec lui, je sens que je me rapproche de Dieu.

Quel est votre sentiment à vous Ndongo?
Il a tout dit. C’est du ressort de Dieu, notre destin est entre ses mains.

Quel regard jetez-vous sur la nouvelle génération de rappeurs ?
(Nongo) Les nouveaux rappeurs ont du pain sur la planche. Sur mille rappeurs au Sénégal, on ne peut compter que sur 25 pour représenter dignement le Sénégal à l’extérieur. Il y a vraiment du boulot à faire au niveau des conceptions musicales et même au niveau du code vestimentaire. Il y a un réel mimétisme des Occidentaux. Ils voient l’Américain porter quelque chose, ils copient sans savoir quel est le message que ce dernier essaye de véhiculer. Il ne faudrait pas copier aveuglément. Par rapport à cet état de fait, nous avons notre part de responsabilité et c’est justement à travers ce nouveau produit que nous comptons y remédier.

(Fada) J’ajouterai que c’est à cause de ce mimétisme que ces rappeurs là ont du mal à percer à l’extérieur. Parce que ce qu’ils ne savent pas, c’est que la mondialisation a créé des plateformes d’échanges. Chacun apporte sa marchandise pour l’échanger, mais si le Sénégalais apporte un produit qui se trouve déjà en Amérique, à coup sûr on lui dira qu’ils n’en ont pas besoin. Les jeunes doivent être conscients que seules leurs empreintes leur permettront de s’en sortir.

Votre situation matrimoniale?
(Fada) Je suis marié à une épouse et j’ai 4 enfants : un garçon et 3 filles.

Une deuxième femme ne vous tente pas?
Je suis un musulman, si Dieu en décide ainsi tant mieux. Mais pour le moment ma femme me satisfait, elle me suffit et me comble de bonheur.

Vie de famille et fans?
Tantôt c’est facile comme cela peut être le contraire. Dans la mesure où il y en a qui peuvent faire la part des choses et respecter notre vie privée, tandis que d’autres en font trop, à tel point que nos femmes et nos enfants sont lésés. Mais aussi contradictoire que cela puisse paraître, je suis prêt à faire d’énormes sacrifices pour continuer à faire plaisir à mes fans.

Et vous Ndongo?
Depuis 8 ans, je suis marié, j’ai 3 enfants : 2 garçons et une fille. C’est vraiment pas évident d’allier une vie de famille et d’artiste. Mais on essaie tant bien que mal. Et ce, grâce à une compréhension mutuelle et de la persévérance. Maintenant pour ce qui est de prendre une autre épouse, je ne sais pas de quoi demain est fait. Dans tous les cas je suis un musulman.

Votre dernier mot.
Nous présentons nos sincères excuses au monde entier qui vient de perdre une icône de la musique : Miriam Makéba. Elle a balisé la route et a laissé un patrimoine culturel assez riche.

Source: L'Observateur

Obamania: Du jamais vu

La victoire du senateur de l'Illinois Barack Obama aux presidentielles americaines a ete celebree dans le monde entier par des larmes de joie. Du Kenya, au Japon, en Afghanistan, en Indonesie, a Dakar, en France jusqu'a Sydney,l a vague Obama a fait des millions et des millions de victimes. Regardez les images..


























Barack Obama a la maison blanche: le vent du changement souffle..

Aujourd'hui je maitrise difficilement mon émotion tellement la soirée a été memorable. Ce 4 Novembre 2008, un noir a été élu président du pays le plus puissant au monde. Barack Obama est devenu le 44e president des Etats Unis d'Amerique. Thieye aduna

L’atout majeur du premier candidat noir à atteindre ce summum dans la course à la présidentielle américaine est l’espoir qu’il a crée pour les noirs du monde entier et à cette génération d’enfants d’immigrés qui aujourd'hui représentent une frange importante qui jusque là ne pouvaient se permettre de rêver.

Barack Obama est le candidat de la rupture avec le statut quo, candidat du changement de cette nouvelle Amérique multicolore qui va bouleverser beaucoup d’idées reçues et influer sur un bon nombre de pays d’Europe, d’Afrique et d’ailleurs.

Le vent du changement a commence a souffler et tout gouvernement ou peuple qui ne l'aura pas compris en verra les consequences.

Que vous n'aimait pas Obama pour ses idées, quoi de plus normal après tout c’est cela la démocratie. Mais que vous ne l'aimez pas parce qu’il est jeune, inexpérimenté, noir ou que sais-je encore, alors soit vous manquez de lisibilité dans les signes du moment ou alors vous manquez de courage.

Il y a des excuses à ne pas pouvoir lire dans les signes du temps, après tout il n’est pas demandé à tous d’être devin; et si c’est un manque de courage, souvenez vous qu’aucune valeur ne vaut le courage car sans lui, aucune autre n’est possible.

Felicitation a vous tous car cette victoire est la notre.

YES WE CAN...DAMN IT

 
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