Habib Faye: «Entre le Super Etoile et moi» Part4 et Fin

Qu'en est-il exactement?
Ibou, c'est mon frère et on s'adore. Il ne peut pas y avoir de problèmes entre nous. Et aujourd'hui, s'il fait de la musique, c'est en partie grâce á moi parce qu'il aime ce que je fais. Avec une telle personne, c'est impossible qu'il y ait des problèmes. Ibou, c'est notre frère à tous et je le dis sincèrement. En plus, l'idée de me faire de la concurrence ne l'effleure pas la tête. Il adore ce que je fais et ça peut même arriver que je lui délègue certaines choses. Je crois que toute personne doit être reconnaissante envers ceux qui ont fait un tant soit peu dans sa vie.

Ce sont les Sénégalais qui interprètent les choses comme ils veulent, mais nous de notre côté, on a dépassé ces détails. Nous faisons ce que nous avons á faire et parallèlement nous cherchons aussi á progresser. Après vingt ans de carrière, ce que nous cherchons dorénavant, c'est de faire profiter notre expérience aux jeunes. Malheureusement, certains vont chercher des choses et font des rapprochements incroyables. II faut qu'on soit humble et qu'on sache déléguer les choses. C'est pourquoi, le savoir des Africains ne s'épanouit pas, parce que chacun veut garder jalousement ce qu'il a ou ce qu'il sait. Moi je suis très fier de Ibou... c'est que le Sénégal est grave (Rires).

Pouvez-vous nous citer des gens avec qui vous avez travaillé ? On cite souvent Angélique Kidjo...
(Rires)... Je travaille avec tellement de gens qu'il m'est impossible de les citer. Je ne veux même pas en parler, ce-sont des détails. Et en parler ressemblerait á vouloir faire le malin. J'oublie même que j'ai eu á coopérer avec tel ou tel artiste, comme eux aussi ils oublient qu'ils ont déjà eu á bosser avec moi. Parfois, il m'arrive d'entendre parler d'un artiste et de me dire : «Tiens, j'ai déjà joué avec ce gars-lá.» Ça me rend fier.

Où en êtes-vous avec votre carrière ?
Là, je suis en train de terminer mon album, d'ici la fin ou le début de l'année prochaine, ce sera prêt incha’Allah

Y a-t-il des artistes invités dans l'album ?
(Il hésite) Oui, il y en a quelques-uns, mais je ne veux pas communiquer là-dessus.

De quel style musical sera cet album ?
Lá aussi, ce sera une surprise. Déjà, tout ce qui n'est pas mbalax au Sénégal, on cherche á lui donner un nom de style qui n'est pas le sien. Souvent, les gens parlent de Jazz, alors qu'ils ne savent pas que le Jazz est une forme d'expression. Je peux même ne pas citer le jazz comme style musical.

Ce que vous faites et que les Sénégalais appellent Jazz, c'est quoi alors ?
Justement, je vous dis que ce n'est pas du Jazz.

C'est quoi alors ?
C'est de la fusion, c'est ce que les gens appellent aujourd'hui de la World Music.

Où enregistrez-vous votre album?
Je l'enregistre en France.

Pourquoi pas au Sénégal ?
Parce que ceux avec qui je bosse sur ce projet sont en France. Donc, c'est moins coûteux que je les retrouve en France plutôt que de les faire venir au Sénégal, c'est juste ça. Il y a au moins dix musiciens là-dessus.

Habib Faye est-il un homme riche ?
(Rires) Je préfère me taire.

En tout cas, vous ne vous plaignez pas...
En tout cas, je profite bien de ce que le bon Dieu m'a donné.

Combien d'épouses avez-vous ?
J'en ai une.

Une seulement?
Oui, je n'en ai qu'une. J'en avais deux, mais ça ne m'a pas réussi.

Est-ce á dire que vous ne comptez pas reprendre une deuxième épouse?
Ce n'est pas ce que j'ai dit. Peut-être que j'en prendrai une autre parce qu'avoir deux épouses me plait bien. C'est mieux qu'une seule (éclats de rire).

D'autant plus qu'il ne manque pas de filles pour vous courir après...
(Sur un ton taquin) Non, elles ne me courent pas après. Je ne fais pas partie de ceux-là. D'ailleurs, pourquoi devraient-elles me courir après ?

C'est vous qui courez derrière elles alors ?
Non, je ne cours derrière aucune fille. En fait, ce sont des trucs de jeune homme. Ça ne fait pas partie de mon programme. D'ailleurs, le temps ne me permet même pas de le faire.

Quel âge avez-vous ?
Quel âge me donnez-vous ?

Quarante deux ans ?
C'est exactement ce que j'ai.

Comment voyez-vous la situation actuelle du pays ?
Je dis que la crise est mondiale et la situation est difficile partout. Malheureusement, dans les pays en voie de développement comme le Sénégal, la crise se fait davantage ressentir. Le reste, c'est une question de volonté. On a la chance d'être des Sénégalais; d'être dans un pays musulman pour vraiment être á l'abri de certaines choses. Socialement parlant, il y a plein de choses qui ne marchent pas, mais Dieu merci. On ne peut pas faire des omelettes sans casser des oeufs. Que chacun essaye d'y mettre du sien et j'espère que ça ira. On met tout sur le dos du gouvernement, ok. Mais, il faut aussi que les Sénégalais se serrent la ceinture et essaient de ne pas toujours compter sur le gouvernement.

Source: Walf Gran Place

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