Ils sont nombreux ces Sénégalais qui dépeignent le régime actuel comme étant la pire chose qui pouvait arriver au Sénégal après qu’il ait été portée au pouvoir par défaut en 2000. Le patron de ce régime qui a fini de démontrer son manque totale d’ambition pour ce pays l’a prouvé d’une fort belle manière en se tenant debout, devant des millions de Sénégalais et de contribuables qui souffrent, pour leur cracher à la figure : « Je m’achète un avion demain si je veux, sans demander l’avis de personne, ni l’autorisation de personne. »
C’est ce même homme qui s’est tenu, encore une fois, devant les millions de Sénégalais pour leur dire qu’un de ses ex-collaborateurs était parti avec ses 40 milliards à lui, sans nous dire d’où il pouvait bien tenir ces 40 milliards, selon quel droit il les détenait et où il les gardait jusqu’à pouvoir se le faire dérober, et tout cela avant de réinviter son soi-disant voleur à revenir à la maison pour faire la bamboula avec lui sur le dos des Sénégalais. Non content d’étaler tout son mépris pour les citoyens, il fait de ces citoyens et leurs ressources un joujou pour son chérubin qui nous balance des concepts vides et puérils du genre : « En route vers le sommet ou Génération du concret. » Une véritable imposture mise à nue à maintes reprises dont la dernier cas en date est ce rapport du Syndicat national des architectes qui a été traité de tous les noms pour n’avoir pas gratifié au petit prince d’une analyse complaisante sur ces pseudo chantiers mal ficelés et à scandales permanents.
Senghor et Diouf ont régné. Nous n’avons entendu ni autant de propos dignes de grands bandits, ni autant de scandales, ni autant de milliards détournés, nous n’avons pas lu autant de livres relatant leurs dérives. Ni durant leurs règne, ni après leur départ, puisque certains prétendent que la liberté d’expression est arrivée avec eux en 2000, ceux-là même qui censurent des livres aujourd’hui.
Quoi que certains journalistes, chroniqueurs, observateurs, politiciens, Sénégalais lambda aient dit sur lui, à chaque jour qui passe et à chacune de ses sorties, il démontre qu’on est encore bien timide à son sujet, qu’on est encore loin du compte sur ces capacités en terme de dérives.
Faire face à un tel homme n’est pas une mince affaire. Aucune loi, aucune constitution, aucune justice, aucune éthique, aucune morale ne trouve d’application avec lui. Les règles démocratiques, le respect du jeu sont une rigolade pour lui. C’est fait pour les boukhattes et les “poltrons” comme il dit. Les milliards qu’il étale à longueur de journées et aux dépends des Sénégalais ont eu raison des fonctionnaires chargés de faire respecter les textes et les institutions.
Le judiciaire n’existe plus et la meilleure preuve a été donnée par le protocole de Rebeuss, par la partie de jeu d’échec à distance évoquée par Wade au lendemain des élections ;
Le législatif a prouvé son inexistence depuis la loi Ezzan ;
Il est l’exécutif, qui nomme, dégomme, enrichit, blanchit ou emprisonne.
On se souvient du : « je ne mettrai pas Abdou Latif Coulibaly en prison. » C’est dans le contexte d’un tel régime, avec à sa tête un tel personnage que l’opposition doit exister et agir. Elle ne peut compter ni sur les textes, ni sur la justice, ni sur le législatif, et visiblement ni sur les Sénégalais qui sont comme paralysés ou épuisés. Parlons justement de ces Sénégalais. Poussé à bout par le bilan désastreux et les dialorés de ces régimes, ils émettent les critiques les plus acerbes contre l’opposition sur qui ils rejettent tous les torts. C’est un peu trop facile à mon avis.
Ces Sénégalais pensent-ils que, dans un tel contexte, ils auraient pu faire mieux que Tanor, Niasse, Bathily, Dansokho, Talla Sylla, et les autres ? Ces Sénégalais croient-ils que ces hommes n’ont rien d’autre à faire que de s’opposer ? Ces Sénégalais croient-ils que ces hommes gagnent leur vie en s’opposant ? Ces sénégalais croient-ils que être opposant est un boulot ? Ces Sénégalais ne pensent-ils pas qu’il était beaucoup plus facile pour ces opposants de vaquer à leurs occupations, à leurs métiers (avocat, consultant, trader, banquier, directeur de société, enseignant, etc.) qui sont autres que hurler contre le régime Wade et prendre la défense de Sénégalais qui brillent par leur immobilisme et leur ingratitude ?
Parlons de popularité ou de capacité de mobilisation. Nous avons tous vu les images des différents meetings de la campagne de l’élection présidentielle de 2007. Si ce sont les meetings qui sont le baromètre qui puisse permettre de dire que Wade sait ou savait rassembler du monde, pourquoi ce même baromètre n’est-il pas valable pour l’opposition ? Si par contre, l’on avance que, lors de ces meetings, ce sont des badauds et des désœuvrés qui viennent à cause du bruit et de la foule, n’est-ce pas alors valable aussi pour Wade ? Surtout que lui Wade en février 2007 avait maintenant plus de milliards et de tee-shirt à distribuer ? La seule chance de Wade dans l’opposition était que les Sénégalais avaient fini par exploser au bout de 40 ans, après avoir été matés pendant 20 ou 30 ans. Cette opposition-ci n’a que 7 ans de compassion et de compagnonnage avec les Sénégalais, ces derniers ne souffrent que depuis 7 ans et Wade est en train de dolli bou bakhhhh après avoir trafiqué leurs suffrages et empêché à des centaines de milliers de Sénégalais de voter en ne leur remettant pas leurs cartes, surtout à Dakar et Thiès bizarrement.
Ceux qui se sont déclarés contre le boycott, avaient-ils autre chose à proposer à cette opposition pour qu’elle puisse accepter de dépenser temps, santé, beaucoup de son propre argent, déserter leurs métiers respectifs, etc., et tout cela pour participer à des élections dont tous ceux qui ne sont pas aveugles ont vu comment Wade et Ousmane Ngom ont pipé les dés au fur et à mesure depuis le début du processus d’inscription des électeurs et de cuisine du fichier, de la boîte noire, etc. ?
Si le boycott n’était pas pertinent, comment expliquer que plus de 80 % des Sénégalais aient refusé d’aller cautionner cette mascarade ? Avant cela, même les militaires, pourtant si respectueux de la hiérarchie, avaient refusé à 73 % d’obéir à l’ordre d’aller voter émanant du pseudo chef suprême des armées.
Ce boycott réussi à plus de 80 % est symbolique à plusieurs titres. D’abord, il a démenti ceux qui doutaient que l’opposition soit plus que significative. D’autre part, ne pas participer à cette assemblée n’est pas une affaire de 5 ans sans travail comme le redoutaient certains qui ont fait de la politique un métier et qui espéraient faire partie des 20 ou 25 chaises de députés que Ousmane Ngom (et son fichier électoral) aurait octroyées aux partis de l’opposition boycotteuse.
Certains ont reproché à l’opposition d’avoir boycotté parce qu’ils allaient perdre certains de leurs cadres qui iront chercher de l’emploi là où il y en a, si on sait chanter des louanges et fermer les yeux sur les malheurs du Sénégal.
Ceux qui vont transhumer à cause du boycott et pour ne pas rester au chômage, pensez-vous qu’ils avaient une réelle ambition pour ce pays, pensez-vous qu’ils méritent d’être retenus, pensez-vous que les Sénégalais veulent de ce genre de personnes pour prendre le pouvoir si les Sénégalais arrivaient à dégager ce régime wadien ? Pensez-vous que ceux-là, s’ils étaient arrivés au pouvoir au lendemain du 25 février 2007, allaient faire différemment que Wade et ses laudateurs ? C’est une chance qu’ils quittent dès maintenant cette opposition qui est appelée à prendre le pouvoir demain, en transhumant. Le Pds sera le rassemblement de tous ceux qui ont la transhumance dans le sang, de tous les tortueux, de tous les opportunistes, de tous les traîtres, de tous les alimentaires, de tous les ennemis de ce Sénégal que nous voulons, de tous les anti-modèles. Tout ce qui se passe actuellement a quelque chose de bon, car les masques tombent, les prédateurs et traîtres nés se dévoilent, etc.
Ceux qui restent dans l’opposition, malgré la lourde peine de demeurer opposant, malgré les nombreuses tentations, malgré les nombreuses invitations à participer au festin, malgré les menaces du pouvoir, malgré les attaques de quelques égarés qui se cachent derrière cette opposition et qui ne proposent rien comme alternative ou qui n’osent même pas venir se tenir debout aux côtés de ces opposants lorsqu’ils appellent à marcher, etc., ceux-là qui résistent déjà depuis 7 ans, et qui sont prêts à résister pour 5 ans encore, oui ceux-là méritent que les Sénégalais leur confient le pays. Ils ont démontré qu’ils ont des convictions fortes, ou en tout cas, pas aussi volatiles que ceux dont on dit qu’ils sont plus intelligents parce qu’ils ont transhumé.
Un de ses ex-collaborateurs a dépeint, dans un livre, Wade comme le diable. Pour s’opposer aux méthodes d’un diable, il faut être prêt à agir comme le diable ou alors essayer de sortir les Sénégalais de la peur et de la torpeur dans lesquelles Wade les a plongés dès les premières heures de l’alternance, en mettant une brute au ministère de l’Intérieur, et un ex-conseiller de Mobutu à la Justice.
L’opposition n’est, semble-t-il pas aussi radicale que les Sénégalais qui les traitent de tous les noms le voudraient. C’est vrai que cela a sauvé certains pays des Bokassa, Kabila, Gueï, etc. Cette opposition a pu se rendre compte que Wade n’acceptera jamais d’appliquer les règles du jeu démocratique. Le processus électoral, tel qu’il s’est déroulé, le fichier électoral et ses boîtes noires, les résultats et l’ambiance de deuil constatée dans le pays au soir du 25 Février 2007, ont ôté tout intérêt au vote tant que les tripatouillages et dysfonctionnements n’auront pas été corrigés. Il faut que les Africains (électeurs comme institutions) cessent de cautionner les mascarades électorales dans nos différents pays. Pourquoi devons-nous toujours nous contenter d’un… « scrutin pas parfait, mais acceptable »…, selon des observateurs qui n’arrivent que la veille du scrutin et repartent le lendemain, et souvent les poches bien remplies ?
Que cette opposition soit à l’Assemblée nationale n’a rien pu changer de 2000 à 2007. Cela ne changera certainement pas quelque chose de 2007 à 2012 avec encore moins de députés et avec un Sénat corrompu à presque 100 %.
Alors, l’opposition n’a plus qu’une seule corde à son arc, compter sur un réveil des Sénégalais et les y aider. Le régime Wade ne sait même plus quoi inventer pour durcir la vie de ces Sénégalais. Ce régime ne sait même plus quels prix augmenter, il ne sait même plus quel scandale créer. Il n’y a qu’au Sénégal où un Président peut dire tranquillement, « je m’achète un avion demain si je veux, sans demander l’avis de personne, ni l’autorisation de personne », sans doute convaincu par certains égarés et ses laudateurs que les Sénégalais sont tous ses sujets et lui un demi Dieu.
Une autre accusation facile et pas très réaliste est de reprocher à l’opposition de ne pas arriver à s’entendre sur un candidat unique ou un parti unique. C’est ridicule et malhonnête de s’entêter sur ce point, l’essentiel étant, avant tout, que l’objectif soit le même. Ces partis et chefs de parti ont leurs sympathisants, leurs militants, leurs adhérents. Ils ont plus de chance de les conserver en se présentant sous leurs propres bannières que de se ranger derrière un candidat ou une tête de file. Cette logique de candidat unique n’a été démontrée par aucun de ses promoteurs. Ce n’est pas un candidat unique qui a eu raison du régime Ps, mais un scrutin relativement transparent et un deuxième tour après des candidatures bien multiples au premier tour.
Et puis d’ailleurs, comment reprocher à ces hommes et femmes aux idéologies très hétérogènes de ne pouvoir faire qu’un et un seul lorsque nous voyons tous depuis des décennies que nous-mêmes, des citoyens d’un même pays, d’une même religion, se référant au même Livre Saint, croyant au même Dieu, pour célébrer la même fête religieuse n’arrivons même pas à nous entendre sur la même date.
L’opposition a-t-elle, également, des leçons de patriotisme et de stratégie à recevoir de Sénégalais souvent plus préoccupés par le bien-être de leurs marabouts (bien contents de ce fait eux aussi d’ailleurs), que par celui de leur patrie, de leurs millions de compatriotes, parfois même de leurs propres familles ?
Non, il faut arrêter cette hypocrisie. Le problème est ailleurs et il faut oser l’affronter au lieu de chercher des prétextes ou des coupables. Les Sénégalais souffrent en silence, continuant, pour certains, à mettre cela sur le dos de l’opposition qu’ils qualifient de molle alors que ce sont eux qui sont mous. Et une autre partie des Sénégalais met son malheur croissant sur le dos du Bon Dieu qui en aurait décidé ainsi et qu’il fallait juste accepter Yalla bakhna.
L’opposition n’a vraiment pas besoin des critiques ou leçons faciles de la part de Sénégalais tranquillement assis à les regarder se prendre des matraques électriques. Cette opposition se sacrifie déjà suffisamment (temps, argent, santé) pour ces Sénégalais qui veulent que tout le boulot soit fait à leur place. Il est aisé de comprendre que c’est Abdoulaye Wade qui débute ses dérives dictatoriales là où Senghor et Diouf, de vrais hommes d’Etat. malgré tout eux avaient posé leurs limites. Sur la dégradation dramatique de l’économie, des institutions, de la démocratie, des libertés, des fleurons industriels, du pouvoir d’achat, de la morale, de l’éthique et d’autres encore, outre leurs véritables fossoyeurs au sommet de l’Etat, les Sénégalais trouveront les autres vrais coupables une fois devant leurs miroirs.
Source: MARVEL/ marvel@hotmail.fr
C’est ce même homme qui s’est tenu, encore une fois, devant les millions de Sénégalais pour leur dire qu’un de ses ex-collaborateurs était parti avec ses 40 milliards à lui, sans nous dire d’où il pouvait bien tenir ces 40 milliards, selon quel droit il les détenait et où il les gardait jusqu’à pouvoir se le faire dérober, et tout cela avant de réinviter son soi-disant voleur à revenir à la maison pour faire la bamboula avec lui sur le dos des Sénégalais. Non content d’étaler tout son mépris pour les citoyens, il fait de ces citoyens et leurs ressources un joujou pour son chérubin qui nous balance des concepts vides et puérils du genre : « En route vers le sommet ou Génération du concret. » Une véritable imposture mise à nue à maintes reprises dont la dernier cas en date est ce rapport du Syndicat national des architectes qui a été traité de tous les noms pour n’avoir pas gratifié au petit prince d’une analyse complaisante sur ces pseudo chantiers mal ficelés et à scandales permanents.
Senghor et Diouf ont régné. Nous n’avons entendu ni autant de propos dignes de grands bandits, ni autant de scandales, ni autant de milliards détournés, nous n’avons pas lu autant de livres relatant leurs dérives. Ni durant leurs règne, ni après leur départ, puisque certains prétendent que la liberté d’expression est arrivée avec eux en 2000, ceux-là même qui censurent des livres aujourd’hui.
Quoi que certains journalistes, chroniqueurs, observateurs, politiciens, Sénégalais lambda aient dit sur lui, à chaque jour qui passe et à chacune de ses sorties, il démontre qu’on est encore bien timide à son sujet, qu’on est encore loin du compte sur ces capacités en terme de dérives.
Faire face à un tel homme n’est pas une mince affaire. Aucune loi, aucune constitution, aucune justice, aucune éthique, aucune morale ne trouve d’application avec lui. Les règles démocratiques, le respect du jeu sont une rigolade pour lui. C’est fait pour les boukhattes et les “poltrons” comme il dit. Les milliards qu’il étale à longueur de journées et aux dépends des Sénégalais ont eu raison des fonctionnaires chargés de faire respecter les textes et les institutions.
Le judiciaire n’existe plus et la meilleure preuve a été donnée par le protocole de Rebeuss, par la partie de jeu d’échec à distance évoquée par Wade au lendemain des élections ;
Le législatif a prouvé son inexistence depuis la loi Ezzan ;
Il est l’exécutif, qui nomme, dégomme, enrichit, blanchit ou emprisonne.
On se souvient du : « je ne mettrai pas Abdou Latif Coulibaly en prison. » C’est dans le contexte d’un tel régime, avec à sa tête un tel personnage que l’opposition doit exister et agir. Elle ne peut compter ni sur les textes, ni sur la justice, ni sur le législatif, et visiblement ni sur les Sénégalais qui sont comme paralysés ou épuisés. Parlons justement de ces Sénégalais. Poussé à bout par le bilan désastreux et les dialorés de ces régimes, ils émettent les critiques les plus acerbes contre l’opposition sur qui ils rejettent tous les torts. C’est un peu trop facile à mon avis.
Ces Sénégalais pensent-ils que, dans un tel contexte, ils auraient pu faire mieux que Tanor, Niasse, Bathily, Dansokho, Talla Sylla, et les autres ? Ces Sénégalais croient-ils que ces hommes n’ont rien d’autre à faire que de s’opposer ? Ces Sénégalais croient-ils que ces hommes gagnent leur vie en s’opposant ? Ces sénégalais croient-ils que être opposant est un boulot ? Ces Sénégalais ne pensent-ils pas qu’il était beaucoup plus facile pour ces opposants de vaquer à leurs occupations, à leurs métiers (avocat, consultant, trader, banquier, directeur de société, enseignant, etc.) qui sont autres que hurler contre le régime Wade et prendre la défense de Sénégalais qui brillent par leur immobilisme et leur ingratitude ?
Parlons de popularité ou de capacité de mobilisation. Nous avons tous vu les images des différents meetings de la campagne de l’élection présidentielle de 2007. Si ce sont les meetings qui sont le baromètre qui puisse permettre de dire que Wade sait ou savait rassembler du monde, pourquoi ce même baromètre n’est-il pas valable pour l’opposition ? Si par contre, l’on avance que, lors de ces meetings, ce sont des badauds et des désœuvrés qui viennent à cause du bruit et de la foule, n’est-ce pas alors valable aussi pour Wade ? Surtout que lui Wade en février 2007 avait maintenant plus de milliards et de tee-shirt à distribuer ? La seule chance de Wade dans l’opposition était que les Sénégalais avaient fini par exploser au bout de 40 ans, après avoir été matés pendant 20 ou 30 ans. Cette opposition-ci n’a que 7 ans de compassion et de compagnonnage avec les Sénégalais, ces derniers ne souffrent que depuis 7 ans et Wade est en train de dolli bou bakhhhh après avoir trafiqué leurs suffrages et empêché à des centaines de milliers de Sénégalais de voter en ne leur remettant pas leurs cartes, surtout à Dakar et Thiès bizarrement.
Ceux qui se sont déclarés contre le boycott, avaient-ils autre chose à proposer à cette opposition pour qu’elle puisse accepter de dépenser temps, santé, beaucoup de son propre argent, déserter leurs métiers respectifs, etc., et tout cela pour participer à des élections dont tous ceux qui ne sont pas aveugles ont vu comment Wade et Ousmane Ngom ont pipé les dés au fur et à mesure depuis le début du processus d’inscription des électeurs et de cuisine du fichier, de la boîte noire, etc. ?
Si le boycott n’était pas pertinent, comment expliquer que plus de 80 % des Sénégalais aient refusé d’aller cautionner cette mascarade ? Avant cela, même les militaires, pourtant si respectueux de la hiérarchie, avaient refusé à 73 % d’obéir à l’ordre d’aller voter émanant du pseudo chef suprême des armées.
Ce boycott réussi à plus de 80 % est symbolique à plusieurs titres. D’abord, il a démenti ceux qui doutaient que l’opposition soit plus que significative. D’autre part, ne pas participer à cette assemblée n’est pas une affaire de 5 ans sans travail comme le redoutaient certains qui ont fait de la politique un métier et qui espéraient faire partie des 20 ou 25 chaises de députés que Ousmane Ngom (et son fichier électoral) aurait octroyées aux partis de l’opposition boycotteuse.
Certains ont reproché à l’opposition d’avoir boycotté parce qu’ils allaient perdre certains de leurs cadres qui iront chercher de l’emploi là où il y en a, si on sait chanter des louanges et fermer les yeux sur les malheurs du Sénégal.
Ceux qui vont transhumer à cause du boycott et pour ne pas rester au chômage, pensez-vous qu’ils avaient une réelle ambition pour ce pays, pensez-vous qu’ils méritent d’être retenus, pensez-vous que les Sénégalais veulent de ce genre de personnes pour prendre le pouvoir si les Sénégalais arrivaient à dégager ce régime wadien ? Pensez-vous que ceux-là, s’ils étaient arrivés au pouvoir au lendemain du 25 février 2007, allaient faire différemment que Wade et ses laudateurs ? C’est une chance qu’ils quittent dès maintenant cette opposition qui est appelée à prendre le pouvoir demain, en transhumant. Le Pds sera le rassemblement de tous ceux qui ont la transhumance dans le sang, de tous les tortueux, de tous les opportunistes, de tous les traîtres, de tous les alimentaires, de tous les ennemis de ce Sénégal que nous voulons, de tous les anti-modèles. Tout ce qui se passe actuellement a quelque chose de bon, car les masques tombent, les prédateurs et traîtres nés se dévoilent, etc.
Ceux qui restent dans l’opposition, malgré la lourde peine de demeurer opposant, malgré les nombreuses tentations, malgré les nombreuses invitations à participer au festin, malgré les menaces du pouvoir, malgré les attaques de quelques égarés qui se cachent derrière cette opposition et qui ne proposent rien comme alternative ou qui n’osent même pas venir se tenir debout aux côtés de ces opposants lorsqu’ils appellent à marcher, etc., ceux-là qui résistent déjà depuis 7 ans, et qui sont prêts à résister pour 5 ans encore, oui ceux-là méritent que les Sénégalais leur confient le pays. Ils ont démontré qu’ils ont des convictions fortes, ou en tout cas, pas aussi volatiles que ceux dont on dit qu’ils sont plus intelligents parce qu’ils ont transhumé.
Un de ses ex-collaborateurs a dépeint, dans un livre, Wade comme le diable. Pour s’opposer aux méthodes d’un diable, il faut être prêt à agir comme le diable ou alors essayer de sortir les Sénégalais de la peur et de la torpeur dans lesquelles Wade les a plongés dès les premières heures de l’alternance, en mettant une brute au ministère de l’Intérieur, et un ex-conseiller de Mobutu à la Justice.
L’opposition n’est, semble-t-il pas aussi radicale que les Sénégalais qui les traitent de tous les noms le voudraient. C’est vrai que cela a sauvé certains pays des Bokassa, Kabila, Gueï, etc. Cette opposition a pu se rendre compte que Wade n’acceptera jamais d’appliquer les règles du jeu démocratique. Le processus électoral, tel qu’il s’est déroulé, le fichier électoral et ses boîtes noires, les résultats et l’ambiance de deuil constatée dans le pays au soir du 25 Février 2007, ont ôté tout intérêt au vote tant que les tripatouillages et dysfonctionnements n’auront pas été corrigés. Il faut que les Africains (électeurs comme institutions) cessent de cautionner les mascarades électorales dans nos différents pays. Pourquoi devons-nous toujours nous contenter d’un… « scrutin pas parfait, mais acceptable »…, selon des observateurs qui n’arrivent que la veille du scrutin et repartent le lendemain, et souvent les poches bien remplies ?
Que cette opposition soit à l’Assemblée nationale n’a rien pu changer de 2000 à 2007. Cela ne changera certainement pas quelque chose de 2007 à 2012 avec encore moins de députés et avec un Sénat corrompu à presque 100 %.
Alors, l’opposition n’a plus qu’une seule corde à son arc, compter sur un réveil des Sénégalais et les y aider. Le régime Wade ne sait même plus quoi inventer pour durcir la vie de ces Sénégalais. Ce régime ne sait même plus quels prix augmenter, il ne sait même plus quel scandale créer. Il n’y a qu’au Sénégal où un Président peut dire tranquillement, « je m’achète un avion demain si je veux, sans demander l’avis de personne, ni l’autorisation de personne », sans doute convaincu par certains égarés et ses laudateurs que les Sénégalais sont tous ses sujets et lui un demi Dieu.
Une autre accusation facile et pas très réaliste est de reprocher à l’opposition de ne pas arriver à s’entendre sur un candidat unique ou un parti unique. C’est ridicule et malhonnête de s’entêter sur ce point, l’essentiel étant, avant tout, que l’objectif soit le même. Ces partis et chefs de parti ont leurs sympathisants, leurs militants, leurs adhérents. Ils ont plus de chance de les conserver en se présentant sous leurs propres bannières que de se ranger derrière un candidat ou une tête de file. Cette logique de candidat unique n’a été démontrée par aucun de ses promoteurs. Ce n’est pas un candidat unique qui a eu raison du régime Ps, mais un scrutin relativement transparent et un deuxième tour après des candidatures bien multiples au premier tour.
Et puis d’ailleurs, comment reprocher à ces hommes et femmes aux idéologies très hétérogènes de ne pouvoir faire qu’un et un seul lorsque nous voyons tous depuis des décennies que nous-mêmes, des citoyens d’un même pays, d’une même religion, se référant au même Livre Saint, croyant au même Dieu, pour célébrer la même fête religieuse n’arrivons même pas à nous entendre sur la même date.
L’opposition a-t-elle, également, des leçons de patriotisme et de stratégie à recevoir de Sénégalais souvent plus préoccupés par le bien-être de leurs marabouts (bien contents de ce fait eux aussi d’ailleurs), que par celui de leur patrie, de leurs millions de compatriotes, parfois même de leurs propres familles ?
Non, il faut arrêter cette hypocrisie. Le problème est ailleurs et il faut oser l’affronter au lieu de chercher des prétextes ou des coupables. Les Sénégalais souffrent en silence, continuant, pour certains, à mettre cela sur le dos de l’opposition qu’ils qualifient de molle alors que ce sont eux qui sont mous. Et une autre partie des Sénégalais met son malheur croissant sur le dos du Bon Dieu qui en aurait décidé ainsi et qu’il fallait juste accepter Yalla bakhna.
L’opposition n’a vraiment pas besoin des critiques ou leçons faciles de la part de Sénégalais tranquillement assis à les regarder se prendre des matraques électriques. Cette opposition se sacrifie déjà suffisamment (temps, argent, santé) pour ces Sénégalais qui veulent que tout le boulot soit fait à leur place. Il est aisé de comprendre que c’est Abdoulaye Wade qui débute ses dérives dictatoriales là où Senghor et Diouf, de vrais hommes d’Etat. malgré tout eux avaient posé leurs limites. Sur la dégradation dramatique de l’économie, des institutions, de la démocratie, des libertés, des fleurons industriels, du pouvoir d’achat, de la morale, de l’éthique et d’autres encore, outre leurs véritables fossoyeurs au sommet de l’Etat, les Sénégalais trouveront les autres vrais coupables une fois devant leurs miroirs.
Source: MARVEL/ marvel@hotmail.fr
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