L'hopital regional de Kolda en mort clinique

Enclenchée le 27 septembre dernier, la grève du personnel de santé de l’hôpital régional de Kolda ne fait qu’empirer malgré les multiples médiations tentées ça et là par le chef de l’exécutif régional. Et les morts se comptent par dizaines dans cet édifice qui manque déjà de tout au grand dam des populations impuissantes.

L’hôpital régional de Kolda va mal, très mal même. La raison est à rechercher dans ce mouvement de grève déclenchée par le personnel depuis maintenant trois semaines.

Ces hommes et femmes en blouse, opposés à leur direction administrative, réclament de meilleures conditions de travail. Et puisque leurs revendications sont tombées dans l’oreille d’un sourd, ils ont eux aussi décidé de durcir le ton en maintenant leur mouvement d’humeur.

C’est pourquoi, lasses de ce bras de fer qui n’a que trop duré, les populations qui n’en peuvent plus de compter, tous les jours, leurs morts, promettent fermement d’envahir la rue dans les meilleurs délais si les autorités supérieures du pays n’interviennent pas pour régler définitivement la crise. Selon Abdoulaye CISSE, président de la convention des jeunes de Kolda « nous sommes fatigués de compter et de pleurer nos morts, nous exigeons l’arbitrage du ministre de la santé et du président de la République pour régler définitivement cette grave crise » et de poursuivre « faute de quoi, nous allons sonner la mobilisation, marcher, faire de Kolda une ville morte pour mieux nous faire entendre » a-t-il martelé, avant de préciser que dans ce cas d’espèce cela serait de la responsabilité de l’Etat.

Mais où sont les hommes politiques de la localité ?
Abdoulaye CISSE a également déploré le silence coupable dans lequel ce seraient confinés les responsables politiques locaux qui n’auraient fourni aucun effort dans le sens du règlement de la crise pour soulager les populations, seules victimes de la situation. Pour l’heure, l’espoir de normalisation est loin d’être permis puisque, selon Amadou Tidiane SABALY, le secrétaire général local du SUTSAS « nous ne respecterons que le service minimum jusqu’à la satisfaction de nos légitimes revendications ». Mieux, certaines sources avancent même le départ de l’équipe administrative dirigeante comme autre revendication des grévistes. Signalons que nous avons tenté de joindre en vain le directeur qui, selon ses proches, est en consultation permanente avec les différents acteurs.

Mais il faut dire que dans cet hôpital qui manque d’oxygène et de médicaments divers, le mal est plus profond qu’on ne l’imagine. En attestent les différentes médiations tentées par le Gouverneur et qui ont abouti à un constat d’échec pendant que des dizaines de femmes en travail perdent la vie en donnant la vie chaque jour que Dieu fait par faute de prestations. Qui disait que quand deux éléphants se battent c’est l’herbe qui en pâtit. Véritable joyau et jadis fierté des populations du Fouladu-Pakao- Balantacounda, l’hôpital régional de Kolda, en dépit d’un plateau technique très relevé, est en état de mort clinique. Peut-être que l’arbitrage du ministre de tutelle et du chef de l’Etat souhaité par les populations donnera quelques lueurs d’espoirs aux patients et à leurs parents, pourvu seulement qu’il ne soit pas trop tard.

Source: Sud Online

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