Deux jours à peine, après la sommation du Président Abdoulaye Wade, enjoignant le désencombrement imminent des artères et places illégalement occupées à Dakar par les marchands ambulants, des gargotiers retors et autres sans domicile fixe, la face de la capitale sénégalaise s’est radicalement transmuée.
Les opérations de déguerpissement commencées tard dans la nuit du mercredi au jeudi ont en effet balayé du panorama urbain ces étals, étalages et autres implantations sauvages aux abords des principales artères et avenues de la ville comme ces vendeurs à la sauvette qui squattaient les routes, créant des embouteillages monstres. A la gare de Petersen et ses environs, le toilettage s’est fait sans état d’âme à côté de frustrations restées sourdes.
Les riverains et autres habitués de Petersen ont eu du mal à reconnaître dans la journée d’hier, jeudi 15 novembre, leur gare routière et ses abords. La fluidité du transport, la grande facilité de circulation des piétons et l’aspect dégagé de l‘entrée contrastaient avec le visage habituel de la gare. Alors, qu’en temps ordinaire, les lieux qui jouxtent les confins de l’avenue Faidherbe et le versant nord de la grande mosquée de Dakar étaient transformés en véritable fourmilière du fait du grand nombre de marchands ambulants, de passagers et de badauds qui peuplaient au quotidien l’espace, Petersen respirait hier, la sérénité et donnait l’impression d’avoir subi un toilettage salvateur.
Plus d’occupation anarchique de la chaussée par les marchands ambulants et les vendeurs à la sauvette ; plus besoin de jouer des coudes pour pénétrer à l’intérieur de la gare ; plus de cacophonie générale, encore moins de flot vrombissant de voitures relayé par des cris émanant des mégaphones brandis à tout vent par d’impénitents mercantiles : les alentours de Petersen avaient été vidés de cela même qui en faisait l’exotisme depuis la transformation des lieux en un immense bazar ou souk tropical par de jeunes femmes et hommes venus de tous les coins de Dakar en quête de revenus.
Les opérations de désencombrement des artères de Dakar, démarrées mercredi à minuit sous haute surveillance policière, ont littéralement transformé le visage de Petersen et ses environs. Consécutives à la décision prise, lors du Conseil présidentiel de l’investissement tenu lundi dernier, par le président de la République afin de répondre de manière pragmatique à toutes les occupations illégales des routes et principales artères de la capitale sénégalaise, les mesures de déguerpissement ont donné à Petersen, l’allure d’une gare vaste et dégagée. Il était ainsi aisé hier de fréquenter le dit axe routier autant pour les piétons que les automobilistes qui empruntaient cette voie.
Non à l’occupation anarchique de l’espace public
Toutes les tables, les cantines , les étalages, les « pousse-pousse » (chariots), les boutiques de fortune et autres installations sauvages qui bloquaient la circulation avaient subi au cours de la nuit du mercredi au jeudi le courroux des agents du service public chargés du déguerpissement. Une opération qui aurait mobilisé une centaine d’agents de sécurité : policiers, gendarmes et militaires, qui sont d’ailleurs restés sur les lieux pour empêcher les commerçants et autres marchands ambulants de réoccuper la zone dégagée.
Un car de police plein d’agents fortement armés stationnait ainsi sur le rond point de l’axe Petersen-Avenue Faidherbe, attentifs aux moindres tentatives de réinstallation des marchands récalcitrants. Rien n’avait été épargné à Petersen dans cette opération de désencombrement. Même à l’intérieur de la gare, des étals et des tables ont été dégagés et rendus inutilisables. Conséquence malheureuse : des centaines et des centaines de jeunes gens, dépouillés de leur gagne-pain quotidien, « tuaient le temps », sous les frondaisons jouxtant la route ou devant les boutiques environnantes.
Demba Guèye comme son compagnon Amadou Sèye ne s’en faisaient toutefois pas. Pour eux, ces opérations ne s’inscriraient pas dans la durée. « Nous avons déjà connu çà…Tôt ou tard, ils seront obligés de lâcher le bride et nous reprendrons notre activité car nous n’avons rien d’autre pour subvenir à nos besoins comme à ceux de nos familles et l’Etat ne fait rien pour nous aider, nous les gorgoorlus ». Ce sentiment semble largement partagé par les marchands de Petersen victimes des opérations de désencombrement.
Pour les demoiselles Mame Sy et Farma Thioune d’ailleurs, des actions de riposte doivent être envisagées pour pousser l’Etat à trouver des solutions idoines à cette situation. « Nous sommes prêtes à nous armer de brassards rouges et même de marcher vers la présidence de la République pour montrer au Président notre refus d’être les victimes expiatoires dans ces opérations de désencombrement…Que veulent-ils faire de nous ? Ils ne nous donnent pas du travail ; ils nous augmentent à tout bout de champ les prix des denrées et veulent aujourd’hui nous priver de notre gagne-pain quotidien. Les marchands ambulants ne doivent pas rester les bras croisés devant une telle injustice ».
Entre frustrations, désespoir et dépit, les victimes des opérations de désencombrement semblent en fait particulièrement remontés contre les pouvoirs publics. Même si les populations riveraines approuvent la mesure, en invitant l’Etat à persévérer dans sa décision de désencombrement général. Comme l’a dit avec force Mamadou Paye, un résident de Pétersen : « Aujourd’hui, nous respirons…L’Etat doit s’engager à pérenniser ces opérations afin qu’elles ne soient pas d’inutiles feux de paille…Nous en avons marre de ces implantations anarchiques devant nos maisons et partout dans la capitale ».
La balle semble pour ainsi dire lancée autant par les habitants de la capitale que les marchands eux-mêmes dans le camp de l’Etat. Un Etat pour qui « l’occupation anarchique » et les encombrements à Dakar sont une source de blocage de la circulation qui occasionne des pertes estimées à un coût de 100 milliards de francs Cfa par an.
Source: Sud Quotidien
Les riverains et autres habitués de Petersen ont eu du mal à reconnaître dans la journée d’hier, jeudi 15 novembre, leur gare routière et ses abords. La fluidité du transport, la grande facilité de circulation des piétons et l’aspect dégagé de l‘entrée contrastaient avec le visage habituel de la gare. Alors, qu’en temps ordinaire, les lieux qui jouxtent les confins de l’avenue Faidherbe et le versant nord de la grande mosquée de Dakar étaient transformés en véritable fourmilière du fait du grand nombre de marchands ambulants, de passagers et de badauds qui peuplaient au quotidien l’espace, Petersen respirait hier, la sérénité et donnait l’impression d’avoir subi un toilettage salvateur.
Plus d’occupation anarchique de la chaussée par les marchands ambulants et les vendeurs à la sauvette ; plus besoin de jouer des coudes pour pénétrer à l’intérieur de la gare ; plus de cacophonie générale, encore moins de flot vrombissant de voitures relayé par des cris émanant des mégaphones brandis à tout vent par d’impénitents mercantiles : les alentours de Petersen avaient été vidés de cela même qui en faisait l’exotisme depuis la transformation des lieux en un immense bazar ou souk tropical par de jeunes femmes et hommes venus de tous les coins de Dakar en quête de revenus.
Les opérations de désencombrement des artères de Dakar, démarrées mercredi à minuit sous haute surveillance policière, ont littéralement transformé le visage de Petersen et ses environs. Consécutives à la décision prise, lors du Conseil présidentiel de l’investissement tenu lundi dernier, par le président de la République afin de répondre de manière pragmatique à toutes les occupations illégales des routes et principales artères de la capitale sénégalaise, les mesures de déguerpissement ont donné à Petersen, l’allure d’une gare vaste et dégagée. Il était ainsi aisé hier de fréquenter le dit axe routier autant pour les piétons que les automobilistes qui empruntaient cette voie.
Non à l’occupation anarchique de l’espace public
Toutes les tables, les cantines , les étalages, les « pousse-pousse » (chariots), les boutiques de fortune et autres installations sauvages qui bloquaient la circulation avaient subi au cours de la nuit du mercredi au jeudi le courroux des agents du service public chargés du déguerpissement. Une opération qui aurait mobilisé une centaine d’agents de sécurité : policiers, gendarmes et militaires, qui sont d’ailleurs restés sur les lieux pour empêcher les commerçants et autres marchands ambulants de réoccuper la zone dégagée.
Un car de police plein d’agents fortement armés stationnait ainsi sur le rond point de l’axe Petersen-Avenue Faidherbe, attentifs aux moindres tentatives de réinstallation des marchands récalcitrants. Rien n’avait été épargné à Petersen dans cette opération de désencombrement. Même à l’intérieur de la gare, des étals et des tables ont été dégagés et rendus inutilisables. Conséquence malheureuse : des centaines et des centaines de jeunes gens, dépouillés de leur gagne-pain quotidien, « tuaient le temps », sous les frondaisons jouxtant la route ou devant les boutiques environnantes.
Demba Guèye comme son compagnon Amadou Sèye ne s’en faisaient toutefois pas. Pour eux, ces opérations ne s’inscriraient pas dans la durée. « Nous avons déjà connu çà…Tôt ou tard, ils seront obligés de lâcher le bride et nous reprendrons notre activité car nous n’avons rien d’autre pour subvenir à nos besoins comme à ceux de nos familles et l’Etat ne fait rien pour nous aider, nous les gorgoorlus ». Ce sentiment semble largement partagé par les marchands de Petersen victimes des opérations de désencombrement.
Pour les demoiselles Mame Sy et Farma Thioune d’ailleurs, des actions de riposte doivent être envisagées pour pousser l’Etat à trouver des solutions idoines à cette situation. « Nous sommes prêtes à nous armer de brassards rouges et même de marcher vers la présidence de la République pour montrer au Président notre refus d’être les victimes expiatoires dans ces opérations de désencombrement…Que veulent-ils faire de nous ? Ils ne nous donnent pas du travail ; ils nous augmentent à tout bout de champ les prix des denrées et veulent aujourd’hui nous priver de notre gagne-pain quotidien. Les marchands ambulants ne doivent pas rester les bras croisés devant une telle injustice ».
Entre frustrations, désespoir et dépit, les victimes des opérations de désencombrement semblent en fait particulièrement remontés contre les pouvoirs publics. Même si les populations riveraines approuvent la mesure, en invitant l’Etat à persévérer dans sa décision de désencombrement général. Comme l’a dit avec force Mamadou Paye, un résident de Pétersen : « Aujourd’hui, nous respirons…L’Etat doit s’engager à pérenniser ces opérations afin qu’elles ne soient pas d’inutiles feux de paille…Nous en avons marre de ces implantations anarchiques devant nos maisons et partout dans la capitale ».
La balle semble pour ainsi dire lancée autant par les habitants de la capitale que les marchands eux-mêmes dans le camp de l’Etat. Un Etat pour qui « l’occupation anarchique » et les encombrements à Dakar sont une source de blocage de la circulation qui occasionne des pertes estimées à un coût de 100 milliards de francs Cfa par an.
Source: Sud Quotidien
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire