Petit boulots, etudes, "djossi"..

Quand il pleut à paris, Abidjan est mouillé. Au moment où la France vit au rythme des débats sur les humiliants quotas d’immigration et la honteuse question de l’ADN, les Africains continuent de débarquer en masse en Europe. Paris, la capitale française, n’est pas en reste. Mais sa particularité, ce sont ses quartiers typiquement black, comme si on était à Abidjan, Dakar ou Douala.

Les jeunes Africains qui vont se chercher en France ont l’imagination fertile. Ceux qui n’ont pas eu la chance d’être retenus par des cours à l’université, attaquent les ruelles de Paris pour s’adonner à toutes sortes d’activités lucratives. Les Ivoiriens ont surpassé les autres communautés dans la débrouillardise. Entre Barbes, Château d’eau et Château rouge, ce sont essentiellement de jeunes Ivoiriens qui gèrent l’environnement. Avec de petits métiers plus ou moins honnêtes.

Dès que vous sortez du métro parisien Château d’eau, vous êtes littéralement happé par une cohorte de jeunes démarcheurs qui vous harcèlent comme le font très bien les coxers de gbaka d’Abidjan. Ils bossent pour des salons de coiffure et d’esthétique qui pullulent dans la zone, ou pour de petites sociétés d’import-export ou d’affaires en tous genres.

De petits ken sur le terrain qui font vivre toute une famille en Afrique. Dramane, un jeune de Treich, passe ses journées à trouver des preneurs (clients) en quête de marchandises électroménagers. “ Ici, on se cherche. Bengué est dur et si tu ne grouilles pas tu ne peux pas manger”, dit-il. En fait, ils s’arrangent, par des astuces dont ils détiennent seuls le secret, à sortir tout ce que vous voulez comme marchandise. Certains clients en sortent satisfaits, d’autres non. Mais pour Dramane et ses amis, des rues chaudes de Paris, c’est la loi du marché. Eux-mêmes ne garantissent rien car chacun prend des risques.

Le plus curieux dans ce qu’on pourrait qualifier de petits métiers, c’est la main mise de la communauté ivoirienne sur tous les secteurs. Ils ont mis en veilleuse les Congolais et les Camerounais, réputés dans ces petites affaires qui finissent bien de fois au poste de police, à la maison d’arrêt ou à la frontière…pour les sans papiers. Les plus chanceux sont ceux qui se font oublier. Et ils sont nombreux, les Blacks qui sont sans-papiers et qui se battent pour régulariser leur situation. Si vous avez un parent qui a du mal à rentrer au pays en vacances ou quand il perd un parent proche, c’est qu’il est sans papier. La vie de ces jeunes à ces bouches de métro pose le problème de la survie à Paris. Est-ce pour cela sincèrement qu’ils ont fait dépenser les parents pour un billet, un visa et de l’argent de poche ?

L’un d’entre eux répond que c’est difficile mais c’est mieux que Abidjan. Certainement, mais quitter Abidjan pour se retrouver à Paris dans les mêmes conditions, est-il une avancée sociale ? Parce que ces jeunes ne sont nullement intégrés. Ils vivent avec les mêmes amis, les mêmes habitudes…Et vivent en vase clos. La course à l’argent, doublée du stress européen et de la pression familiale les déshumanise et ne donne plus aucun sens à leur vie. C’est ça le revers de la médaille de l’aventure européenne quand on ne s’enferme pas dans une logique à l’occidentale qui les confine dans la prison des usuriers des temps modernes appelée banque. Et les éloigne de l’essentiel…leur famille africaine.

Les uns et les autres
A côté de ceux qui se cherchent, il y a ceux qui n’ont aucun problème. Les étudiants boursiers, les fils ou filles à papa. Et ceux qui ont la double nationalité ou un titre de séjour et qui ont des boulots corrects. Ceux qui, après les études, ne pensent plus revenir en Afrique. Les artistes africains sont de bons exemples en la matière. Ils font leur boulot en Afrique, s’inspirent et profitent de l’expérience française pour le service de la communauté. Mais en tout état de cause, le paradis n’est jamais ailleurs, il est à côté, il suffit de savoir le capter.

Source: Flash Afrik

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