Après Dakar, Saint- Louis s'éssaie aux émeutes

Après avoir tenté de les déloger de la voie publique qu’ils encombraient, les autorités municipales de Saint-Louis se sont résolues hier à laisser, la mort dans l'âme, les marchands ambulants encore squatter les abords des marchés de Ndar Toute, de Sor et de Pikine. La riposte à coups de pierres des marchands ambulants a été telle qu’on a frôlé l’émeute.

Et c’est ainsi qu’après d'intenses discussions, les différents protagonistes qui avaient renoué le fil du dialogue ont trouvé un terrain d'entente : les marchands ambulants vont reprendre leurs places habituelles en veillant à ne point occuper la place réservée aux piétons et la chaussée.

La ville de Saint-Louis, en particulier la Langue de barbarie a vécu hier une chaude matinée. Des échauffourées d’une rare violence y ont opposé les marchands ambulants à des agents municipaux. C'est par des jets de pierres que les marchands ambulants du marché Ndar Toute ont chassé les agents municipaux venus les déloger et détruire leurs étals et autres kiosques. Même l'arrivée de la police pour rétablir l'ordre n'arrivera pas à calmer l'ardeur des jeunes déguerpis. En effet, fort remontés contre tout ce qui symbolise l’autorité, ils ont bombardé de pierres le car des policiers venus s’interposer entre eux et les agents municipaux.

Ainsi pris à partie, les agents de police se sont rapidement retirés pour, nous précise-t-on, éviter que la situation ne dégénère. La tension restera vive aux alentours du fameux marché situé sur la Langue de barbarie jusqu'à ce qu'une solution soit trouvée autour d'une table. Et c’est en début d’après-midi que le calme est finalement revenu dans la vieille ville qui pouvait ainsi retomber dans sa torpeur.

A l’heure du bilan, les marchands ambulants et autres vendeurs à la sauvette peuvent bomber le torse et crier victoire. Eux qui se trouvent, aujourd'hui, ‘légitimés’ par les pouvoirs publics qui ont pris l'option de les laisser mener tranquillement leurs activités, après les avoirs traqués. En effet, après avoir crié sur tous les toits que ces marchands ambulants occupent irrégulièrement la voie publique et obstruent certaines grandes artères de la ville, voilà que les autorités en place les réinstallent confortablement dans la rue, en cautionnant ‘l'occupation irrégulière’ qu'elles ont pourtant combattue, en vain, il y a seulement quelques heures.

Cette solution à l'amiable a, certes, le don de calmer les esprits et de renforcer un climat de sérénité toujours précaire après les échauffourées de ces dernières heures. Mais, elle n'en demeure pas moins un couteau à double tranchant. Maintenant que les déguerpis ont regagné leurs positions où ils sont en train de renouer avec leurs anciennes pratiques, il sera difficile de les déloger à nouveau sous prétexte d'un hypothétique relogement ailleurs. Surtout qu'ils se trouvent, aujourd'hui, requinqués par la reculade des autorités qui ont fini par céder à la pression.

Après cette volte-face des autorités saint-louisiennes, on s'attend dans la capitale du Nord à être les témoins impuissants du spectacle désolant des bouchons et autres embouteillages sur à la descente du pont Moustapha Malick Gaye de Ndar Toute, sur l'axe Général De Gaulle et à hauteur du populeux quartier de Pikine à la sortie de la ville. Car, précisent nos sources, si ces marchands ambulants sont dans les rues, c'est parce qu'ils ne trouvent plus de places disponibles au niveau des différents marchés.

Source: Walf Fadjri

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