Au seuil du ramadan, les dernières coquineries avant la « sainteté »

Le Ramadan est là ! Mais les jouisseurs ont bien préparé le mois de diète qui commence. Un peu avant le démarrage fatidique, ils sont comme lancés dans une course de vitesse pour, comme un condamné fumant sa dernière cigarette, faire leurs dernières coquineries avant de se métamorphoser en « moi héni du Ramadan ».

Ces dernières nuits, ils étaient garçons et filles à envahir les lieux de jouissances et concupiscences. Alcool, tabac, putes... Dans une boîte de nuit que nous avons visitée, l’imminence du Ramadan explique cette fuite en avant. Mais, on en sort avec cette évidence : le mois de Ramadan n’arrêtera pas la cadence ; tout juste va-t-il l’atténuer...

Jupe courte laissant apparaître presque ses parties intimes, paquet de cigarettes et sûrement les clés de sa chambre à la main gauche, une clope à la bouche... Penda, appelons-la ainsi, la vingtaine, devant le casino, annonce la couleur et affiche son appartenance. Elle fait partie des belles de nuit. D’ailleurs, il y en a une bonne dizaine qui à la « chasse » aux abords de la boîte, nullement ébranlées par l’approche du Ramadan. Pis, c’est un stimulus. La réponse est la même : « il faut profiter du week-end pour amasser le maximum de gains possibles parce que le Ramadan, c’est pour bientôt et les clients se feront rares.- » Rare, c’est le mot parce que le Ramadan ne clouera pas tout le monde à la maison*. Rare donc sera le client, mais pas inexistant. Ces jeunes prostituées ne sont pas prêtes à prendre congés des abords des boîtes. « Sincèrement, je ne jeûne pas. Donc, je vais travailler », confie Penda.

De l’autre côté du casino, une autre fille de teint clair trahie par les taches noires qui zèbrent son corps et renseignant sur sa dépigmentation,se laisse draguer aisément par un Toubab. La discussion traîne en longueur et pour montrer à son client qu’il n’est pas une marie-couche-toi-là, elle brûle l’une après l’autre les cigarettes qu’elle tient avec finesse.

Mais, le marchandage ne semble pas concluant. La fille est revenue auprès de ses copines l’injure à la bouche : « ce fils dep... pense qu’il est plus intelligent que les gens. Il me propose la nuit à 25.000 f Cfa ! » « Môo xamoul bopam / », commente une de ses copines qui s’offusque du comportement du Toubab trop pingre. « Ils pensent que nous sommes des esclaves. Ils te baisent partout et refusent de décaisser. Imbécile ! »

Quelques minutes après, nous entrons dans la boîte pour suivre les prestations de Didier Lewis et de Mokobé. Deux grosses pointures de la musique africaine de passage à Dakar pour un tournage de clip. Mais grande est notre surprise. « C’est pire que dehors .’ », s’exclame un membre de l’équipe. C’est la bamboula dans toutes ses expressions. Ici, ça fume, ça brûle, ça brille, tout bouillonne, tout flambe, s’évapore, s’éteint, se rallume, étincelle, pétille et se consume. Il n’y a presque pas de boissons sucrées.

C’est l’alcool ou rien. Et ce sont les liqueurs qui ornent les tables. Champagne, vodka, Jb Coca, Desperados... un cocktail d’eaux de feu hallucinant qui fait perdre le contrôle, après quelques gorgées, non seulement par plaisanterie, mais parce qu’ils perdent la raison. Aucun sentiment ne résiste aux différents mouvements, et leur courant oblige à une lutte qui détend les passions comme disait l’autre : « dans une boîte de nuit, l’amour y est un désir, et la haine une velléité : il n’y a là de vrai parent que les billets de banque qui permettent de se procurer l’alcool et la cigarette, principales marchandises. »

Dans l’enceinte de la boîte, comme à côté du bar, tout le monde est en transe. On consomme sans modération les derniers tubes de l’été. On déroule les dernières chorégraphies soigneusement répétées à la maison. Sans fausse note, on se regarde devant la glace pour s’évaluer.

Pour savoir si on est dans le tempo et aussi pour mieux regarder les filles qui dansent à côté. Une position qu’affectionnent les voyeurs. Ils profitent des mauvaises « manœuvres » des filles,souvent en jupes courtes, pour se rincer l’œil.

Cependant, une fille capte notre attention. Un peu en marge de la piste de danse. Visiblement, mineure, la midinette se saoule. Elle mélange liqueur et bière, le tout dans un mouvement acrobatique jamais renversant. On a l’impression que cette « Rubi » se moque de tout, oublie tout, veut tout, goûte à tout, prend tout avec passion et quitte tout avec insouciance. C’est la voix amplifiée du Dj annonçant le début de la prestation de Mokobé et de Didier Lewis qui brise la concentration sur notre sujet. Comme nous, elle s’arrête de danser pour suivre les jeunes rappeurs français d’origine africaine.

Ils sont là. Et, c’est Mokobé qui joue en premier. Le Franco-Malien va mettre le feu dans la salle en créant un mouvement de foule chez les filles, qui prennent d’assaut l’enceinte de la boîte. Le deuxième tube interprété en compagnie de Didier Lewis qui assure le refrain en tonnant « Bisous-bisous », va surexciter les filles, dont l’une d’elles n’hésite pas à embrasser le jeune chanteur (voir photo de la Une).

Après la musique, place a été faite à un défilé de mode. Et à l’image des belles nymphes qui y participèrent, la soirée s’est terminée en beauté.

Source: Walf Grd Place

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