Rentree des classes et Korite: Stress de chefs de famille, inquiétudes de commerçants

Ça va « culbuter » très fort en cette deuxième semaine du mois d’octobre ! Les épargnes et autres revenus des responsables de famille vont davantage s’orienter vers la satisfaction des besoins des enfants. En cette période de rentrée scolaire, couplée aux exigences des préparatifs de la Korité, les poches des parents vont se vider sans crier gare.

Même si les marchés ne sont pas encore bondés de monde, comme à l’accoutumée, plusieurs responsables de famille ne mettent pas de gang pour exprimer leur ras-le-bol quant à la cherté des prix des marchandises.

Les Sénégalais vont célébrer, en fin de semaine, la fête de la Korité marquant la fin du mois de ramadan. La proximité de cette fête dont les préparatifs vont bon train avec la rentrée des classes crée un lourd stress aux chefs de famille, au moment où les commerçants, dans certains marchés visités, multiplient les astuces pour attirer la clientèle.

Au marché des Hlm à Dakar, certains commerçants déclarent ne voir toujours pas l’ombre, même de leurs clients habituels. Ce qui montre toujours, selon eux, que les affaires ne marchent pas encore fort.

Le visage visiblement bouleversé, Abdou Ly, vendeur de tissus « thioup », affirme ne rien comprendre de ce changement d’attitude des Sénégalais. « Ces habits en thioup se vendaient comme de petits pains durant ces dernières années. À la veille de cette dernière Tabaski par exemple, je suis allé, en l’espace d’un mois, trois fois au Mali pour chercher des marchandises. Je ne peux même pas vous dire avec exactitude le nombre de tissus que j’ai vendus l’année dernière. Cette année, j’en suis à mon premier voyage et la marchandise ne bouge pas », déplore le commerçant qui remet tout entre les mains de Dieu.

Cette situation difficile, les commerçants du marché des Hlm ne sont pas les seuls à la vivre. Ils la partagent avec leurs voisins tailleurs. « La coïncidence entre la rentrée scolaire et les préparatifs de la Korité nous a vraiment porté préjudice. La rentrée des classes a bouleversé notre programme habituel. 75% de nos clients ne se sont pas présentés », déclare Pape Ndiaye, un tailleur qui espère « se rattraper à la prochaine fête de Tabaski ».

Tenaillés par les dépenses, les parents, et surtout certains chefs de famille, ne se cachent pas pour crier haut et fort leur désespoir. « Les prix des denrées et des marchandises ont connu des hausses considérables. Tout est cher ; la vie est trop difficile actuellement dans ce pays », martèle, sous le sceau de l’anonymat, un fonctionnaire accompagné de ses deux enfants.

Cet homme a d’ailleurs été surpris en train de marchander des chaussures pour enfants. « Ces chaussures, si l’on en croit cet homme, pourront être utilisées pour l’école, et la semaine prochaine, pour la Korité », considère-t-il encore.

Les temps des gaspillages étant dépassés, certains parents, « pour ne pas s’endetter », ont demandé à leurs enfants de faire le choix dans leurs habillements pour la Korité et la rentrée des classes. « Il y a les frais d’inscription obligatoires pour l’école, les dépenses du jour de la Korité, les fournitures scolaires, le loyer et les autres charges sociales. L’astuce consiste à hiérarchiser les priorités », déclare-t-il encore.

Plus à l’aise, M. Seck, père d’une petite fille, n’accepte pas de faire l’exception ou la différence dans ce « calvaire ». Il soutient avoir ainsi déboursé la somme de 17.000 FCfa pour uniquement inscrire sa fille au Cours d’initiation à l’école élémentaire. En plus, « j’ai acheté 3 robes, 2 paires de chaussures et une gourde, et remis la somme de 25.000 Cfa à sa mère. C’est trop cher » se plaint-il...

Source: Le Soleil

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