L’hôtel Club Med de Dakar, des racistes ?

Les vigiles ont tout simplement interdit l’accès de l’hôtel à un taxi parce qu’un « black » y était. Et pourtant, une réservation en bonne et due forme, puisque reconnue par les gardiens et la réception, avait été déjà faite au nom de l’étrangère, blanche de race, qu’il accompagnait.

Dès qu’ils ont su que leur cliente était venue avec « un nègre », un Sénégalais bon teint quoi, l’accueil s’est mis à communiquer, au téléphone, avec les hommes de sécurité qui se sont essayés à un exercice d’ « audition » digne de la gestapo. « Vous parlez bien Wolof, hein ? » (langue nationale du Sénégal, Ndlr) a même demandé l’un des gardiens au client.

Irritée par ce geste d’une autre époque, la dame cria aux gardiens qu’elle ne pouvait rester indéfiniment devant la porte, sous la forte canicule. Et qu’il lui fallait accéder à l’intérieur de l’hôtel pour régler le problème. « L’audition » des vigiles avait, en effet, dépassé la quinzaine de minutes.

Le reproche fait à la cliente n’est rien d’autre qu’elle devait, selon la réception, déclarer qu’elle était accompagnée, parce que la chambre lui reviendrait plus chère. Soit. Mais comment comprendre que ce sont des gardiens, dont le rôle devait se limiter à contrôler les entrées et sorties dans l’hôtel, à qui l’on confie la tâche de discuter prix avec des clients. Et pendant tout le temps qu’a duré cette discussion, des taxis ou particuliers pouvaient entrer et sortir sans être inquiétés parce qu’ils transportaient uniquement des clients de couleur blanche.

Des habitués du Club Med Dakar reconnaissent que ces pratiques sont fréquentes dans cet hôtel où les Sénégalais sont obligés de montrer pattes blanches avant d’être acceptés.

Il y a quelques années, la même situation prévalait à Saly et sur la Petite-côte. Des « hommes de couleur », accompagnés de leurs épouses, ont été interdits d’accès dans certains hôtels. Ce n’est plus le cas maintenant.

L’on avait cru ce temps révolu au Sénégal, mais Club Med Dakar persiste à véhiculer cette image du colon vivant en terre africaine sans être lié, d’une quelconque manière, à ses populations. Cela ne peut prospérer au 21ième siècle.

Source: L'Actuel

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