Innondations a Matam

Plus de 85 maisons detruites et 500 personnes sans abris!

Les populations de Ourossogui sont descendues dans la rue, jeudi 30 août pour manifester leur ras le bol face à l’indifférence des autorités locales, suite aux pluies diluviennes qui se sont abattues sur leur localité ainsi que sur toute la région de Matam, dans la nuit du dimanche 26 et la journée lundi du 27. De fortes averses qui ont occasionné des dégâts énormes, selon les premières estimations, qui évaluent à 85 le nombre de maisons détruites et plus de 500 personnes sans abris.

La situation s’est empirée dans la nuit du 29 août dernier avec de fortes averses qui ont installé les populations dans le désarroi total. Mais déjà, la digue de protection contre les eaux de ruissellement provenant des collines n’a pas résisté aux importantes précipitations (105mm) enregistrées dans la nuit du 26 au 27. Du coup, toutes les maisons situées à la périphérie de la digue ont été inondées. Dans une des maisons visitées, c’est la désolation totale, les eaux atteignant un mètre de hauteur. Dans la matinée du jeudi 30 août, les populations se sont réveillées en catastrophe et ont manifesté leur colère dans la rue en bloquant la route nationale. Elles dénoncent l’inertie des pouvoirs publics et l’indifférence des autorités locales face à leur malheur.

Selon le porte parole des sinistrés, c’est une négligence manifeste de la part de la mairie qui devait trouver des solutions depuis le début des inondations en réparant la digue et en rehaussant son niveau. « Les autorités municipales devaient savoir qu’avec des précipitations de plus, la ville serait de nouveau sous les eaux. Une ville aussi grande que Ourossogui ne dispose d’aucun plan d’assainissement, il y a une absence totale de canaux, de caniveaux et d’avaloirs pour évacuer les eaux stagnantes », a-t-il ajouté. Et de préciser que le maire et son équipe ne sont préoccupés que par le recouvrement des taxes, le bien être des populations est le cadet de leur souci.

La gendarmerie est intervenue pour disperser les manifestations procéder à l’arrestation de trois personnes. Le maire de la ville, Djiby Basse, a annoncé la création de deux commissions de recensement des sinistrés et d’évaluation des dégâts. La mairie, de concert avec les autorités centrales et les partenaires, a engagé une réflexion sur l’assistance à apporter aux populations atteintes et va proposer des solutions durables pour que ce phénomène ne se reproduise plus. Il a lancé un appel au calme aux habitants de Ourossogui et déclaré que cette catastrophe découle de la volonté divine. Quant à l’Etat, il ne tardera pas à assister les populations en détresse, a précisé Djiby Basse.

Il faut toutefois noter que l’Etat n’intègre pas, dans sa politique, la croissance exponentielle de ces nouvelles communes qui, dans un passé récent, n’étaient que des bourgs. Thilogne, Aéré Lao, Hamady Ounaré, Ourossogui, Kanel, etc... enregistrent une forte concentration humaine et ont besoin d’être assainis pour une meilleure sécurisation des populations. Si les inondations à Ourossogui constituent la face visible de l’iceberg, il existe d’autres villages dans la région de Matam qui ont connu des dégâts matériels occasionnés par les pluies.

Source: La Sentinelle

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