Piratage des crédits de communication : 100 millions de francs Cfa pompés à la Sonatel

« Régler des factures Orange Teranga devant son ordinateur, ou encore charger du crédit de communication sans carte sur une des formules prépayées de Orange, c’est ce que nous vous proposons de faire en toute simplicité et sécurité avec Paynet ».

Comme on peut le lire dans le site Internet de la Sonatel, le portail P@ynet, un partenariat entre la société dirigée par Cheikh Tidiane Mbaye et un établissement bancaire de la place, constitue une vraie aubaine pour ses abonnés qui pouvaient accéder à des crédits de communication avec une carte Visa ou un Mastercard, entre autres.

Mais il se trouve que de « petits génies » ont trouvé les failles de ce système en pillant la Sonatel à hauteur de 100 millions de francs Cfa. Tout commence lorsque la direction de la Sonatel se rend compte d’un flux extraordinaire de retraits de crédits de communication dans P@ynet. Elle commence alors à se poser des questions. D’autant que les premières vérifications confirment que c’est à travers de fausses cartes déjà utilisées qu’on pompait quelque part, et en toute tranquillité du crédit de communication. Au moment de ce constat, 100 millions s’étaient déjà volatilisés !

Sans tarder, la Sonatel saisit la section recherches de la Gendarmerie basée à la caserne Samba Diéry Diallo qui ouvre une enquête. Après investigations, les gendarmes mettent la main sur deux personnes qui ne sont apparemment que des seconds couteaux puisque le « cerveau » identifié se trouve en Italie. C’est depuis là-bas qu’il piratait p@ynet, tandis que son frère (une des personnes arrêtées) se chargeait de récupérer pour lui l’argent à...Dakar. C’est en effet à un véritable commerce « international » que s’adonnait la bande.

En effet, après avoir fait sa sale besogne, le « cerveau » vendait du crédit de communication entre l’Italie et le Sénégal à moindre prix. À travers le système « Seddo » qui permet de partager du crédit de communication, le « cerveau » ravitaillait ses nombreux clients.

Nombreux parce qu’avec 10.000 Fcfa par exemple, on pouvait s’acheter un crédit en communication trois fois supérieur. Le frère du « cerveau » sous le coup d’un mandat d’arrêt, était chargé pour sa part de recouvrer l’argent auprès des clients établis à Dakar.

Après leur garde-à-vue, les deux personnes arrêtées par les gendarmes pour complicité active ont été déférées hier au parquet. N’empêche, cette affaire remet sur la table le dispositif sécuritaire de la Sonatel. Comme le fait d’ailleurs remarquer un enquêteur rompu à la tâche : « La Sonatel est trop commerciale, il est maintenant temps qu’elle investisse dans la sécurité. Car c’est inacceptable pour une société aussi liquide d’être victime de ce genre de piratage. Imaginez qu’au niveau de la Sonatel, rien que pour une réquisition dans le cadre d’une enquête, il faut attendre 72 heures. Il est temps que tout change ».

Source: L'As

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