Les sources statistiques officielles indiquent que c’est un peu plus de 500 milliards de francs Cfa qui sont rentrés au Sénégal, en provenance des compatriotes émigrés. Des spécialistes indiquent que c’est un montant légèrement inférieur qui vient également au pays, par des voies moins formelles. Tout cet argent, qui permet à de nombreuses familles de vivre, finit bien souvent dans l’achat de produits manufacturés, importés.
Les Modou-Modou et les Fatou-Fatou, vont continuer, pendant de nombreuses années certainement, d’insuffler à l’économie nationale une importante bouffée d’air frais, exprimée en argent liquide. Les transferts de ces Sénégalais de l’extérieur, du moins de ceux qui passent dans les circuits officiels, facilement identifiables, auront connu une augmentation notable au cours de cette année, et qui va s’accentuer l’année prochaine.
La Direction de la prévision et des études économiques (Dpee), du Ministère de l’Economie et des finances, dans son document intitulé, «Situation économique et financière en 2007 et perspectives en 2008», explique que les transferts courants auront atteint, en 2007, 510,3 milliards de francs Cfa.
Ce montant est en augmentation de 45,4 milliards de francs Cfa, par rapport à 2006. Dans ces 510,3 milliards, les transferts d’argent des Sénégalais de l’extérieur auront fait rentrer 459,1 milliards de francs Cfa. L’année d’avant, la part de ces transferts des travailleurs émigrés était évaluée à 442 milliards de francs. Le reste des 510 milliards étant constitué des transferts courants publics. Le document de la Direction de la prévision et des études économiques schématise en expliquant ces augmentations de rentrée d’argent par «l’élargissement du champ de couverture aux services de transfert rapides (Western Union, MoneyGram et Money express)».
Cette explication comprend une part de vérité, mais ne prend pas en compte, sans doute par manque de chiffres, l’augmentation des Sénégalais qui ont rejoint les rangs de l’émigration. Elle ne prend pas non plus en compte, les changements intervenus dans les situations de ces expéditeurs, et qui peuvent justifier l’augmentation régulière de leurs envois.
Par ailleurs, les statistiques officielles ne prennent pas en compte l’argent qui ne passe pas par les circuits officiels. Des estimations de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (Fmi) avancent que les montants qui entrent, au Sénégal comme dans d’autres pays africains, par les circuits parallèles, équivalent à ceux qui passent par les voies officielles.
Par ailleurs, les statistiques officielles ne prennent pas en compte l’argent qui ne passe pas par les circuits officiels. Des estimations de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (Fmi) avancent que les montants qui entrent, au Sénégal comme dans d’autres pays africains, par les circuits parallèles, équivalent à ceux qui passent par les voies officielles.
Des spécialistes de la microfinance au Sénégal affirment que c’est environ 400 à 450 milliards de francs Cfa qui échappent aux opérateurs officiels du transfert d’argent, du fait spécialement de l’importance des frais de transfert, jugés généralement prohibitifs. Cet argent passe par divers circuits, qui vont des connaissances en voyage, à des organisations plus ou moins structurées, qui proposent des frais de transfert nettement plus bas que ceux des circuits officiels. Il n’est donc pas exagéré de penser que le Sénégal aura reçu, pour l’année qui s’achève, environ 900 milliards de francs Cfa, presque autant que ce qui vient de la coopération internationale.
Néanmoins, la majeure partie de l’argent que les Sénégalais de l’Extérieur envoient au pays, retourne à l’étranger, sous forme de produits de consommation courante. Car, les mêmes sources officielles indiquent un fort creusement du déficit de la balance commerciale. De 846,5 milliards de francs Cfa en 2006, il est passé à 937,8 milliards de francs, soit une augmentation de 91,3 milliards de francs. Globalement, les exportations du Sénégal concernent surtout des produits arachidiers ainsi que des produits manufacturés, de la chimie, des appareils et des matériels de transport, ainsi que du ciment et des produits pétroliers. Tout cela aura rapporté au pays, pour cette année, une manne de 829,8 milliards de francs Cfa.
Dans le même temps, le Sénégal dépense beaucoup d’argent à l’étranger, pour acheter divers biens manufacturés, et notamment des biens d’équipement, ainsi que divers produits intermédiaires, qui ont fait sortir du pays, pour cette année, 1767,6 milliards de francs Cfa.
Source: Lequotidien
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