Le coût de la vie et la beauté de la nature attirent de plus en plus de retraités européens au Sénégal, dans le delta du Saloum et le long de la côte atlantique. Ces vieux Blancs profitent des plages et de la tranquillité des lieux. Une présence diversement appréciée par les populations locales.
Certains Européens ne viennent au Sénégal que pour quelques jours de vacances. D’autres s’y installent pour leur retraite. ‘Je veux mourir et être enterré ici !’, lance François Aurjac. Ce toubab (homme blanc en ouoloff) originaire du sud de la France est tombé sous le charme de Fimela, un village du delta du Saloum, situé à 150 km au sud-est de Dakar. Âgé d'une soixantaine d'années, François a pris sa décision il y a cinq ans, après plusieurs séjours touristiques dans ce village de 2 000 âmes. Signe de son désir d'intégration, il se fait appeler Marabout, un nom généralement attribué à un érudit ou à un guérisseur.
Dans la région, François n’est pas une exception. A Fimela et dans les villages environnants, vivent une douzaine de retraités européens, français mais aussi allemands et italiens. A Toubacouta, au sud du delta, ils sont une bonne trentaine. Selon Famara Coly Basse, adjoint au chef de village de Yaayem, près de Fimela, la venue de ces étrangers dans cette partie du Sénégal remonte aux années 90. ‘Mais, dit-il, c’est vers les années 2000 qu’on a assisté à une vague d’arrivées d’immigrés européens.’
Les vieux toubabs s’installent ici pour différentes raisons. ‘En tant que retraités, nous vivons mieux ici qu’en France où la vie est chère’, estime François qui a payé, rubis sur l’ongle, 3 millions de francs Cfa (près de 4 600 €) au Conseil rural pour un terrain afin d'y construire une grande maison qu'il n'aurait pas eu les moyens de s'offrir dans son pays.
‘Je connais bien le Sénégal. Sa stabilité m’a séduit’, explique de son côté Alain Maffré, un de ses compatriotes, militaire à la retraite depuis 1994, qui avait auparavant séjourné dans ce pays. La soixantaine, Michel Quemener évoque, quant à lui, ‘la beauté du paysage’ et ‘le calme qui y prévaut’ pour justifier son choix, il y a cinq ans. Marié à une jeune femme sérère, cet ancien pêcheur, natif de l’ouest de la France, semble visiblement heureux à Fimela. ‘Je me sens ici chez moi’, affirme-t-il.
Le cadre est, il est vrai, paradisiaque. Souvent entourés de mangroves, les îles et les villages ressemblent à un décor de carte postale. Ce sont de véritables havres de paix, dans ce pays sérère, réputé pour sa tolérance, où musulmans et chrétiens partagent le même cimetière. Toute proche, la Réserve de la biosphère de la rôneraie de Keur Samba Dia, classée au patrimoine mondial de l’Unesco, est un des hauts lieux touristiques de cette région qui attire près d’un demi-million de visiteurs chaque année.
Ceux qui décident de rester ici sont plutôt bien acceptés par les populations, qui apprécient de les voir aider à la construction d'écoles et de dispensaires. ‘En été, ils parrainent des consultations gratuites, suivies de soins et de distributions de médicaments contre le paludisme pour les plus pauvres’, témoigne Mamadou Sarr, le président de l’association villageoise de Fimela. A Yaayem, ils ont construit des campements touristiques gérés par les jeunes du village. Famara Coly Basse révèle qu’un couple italien y appuie l’association des tradipraticiens et encadre l’alphabétisation des femmes.
La présence de ces immigrés crée aussi des emplois. ‘Un retraité emploie au minimum trois personnes : un gardien, un jardinier et une domestique’, se félicite Famara. Parallèlement, le petit commerce se développe. Avec leur pouvoir d’achat élevé, ces retraités sont de grands consommateurs de produits locaux. A en croire Nguénar Dianko, présidente d’un groupement féminin, les Blancs apprécieraient particulièrement les noix de cajou, les cacahuètes et les poulets locaux, ‘qu’ils achètent à des prix bien rémunérateurs’.
Dans leurs villages d’adoption, ces retraités construisent la plupart du temps des villas de style occidental en bordure de mer, un peu à l’écart des cases locales, faites de paille, avec des palissades en guise de clôtures. Leur présence, de plus en plus importante, commence cependant à susciter certaines inquiétudes. ‘Cela entraîne une perte d’autorité dans les familles, où les parents sont de moins en moins écoutés’, commente Papa Diabel Faye du village de Djilass. Nguénar Dianko soutient, elle, que depuis l’arrivée de ces immigrés, bon nombre de jeunes filles ne veulent plus épouser les garçons du village : ‘Presque toutes rêvent désormais d’un toubab.’
Source: Walf Fadjri
Dans la région, François n’est pas une exception. A Fimela et dans les villages environnants, vivent une douzaine de retraités européens, français mais aussi allemands et italiens. A Toubacouta, au sud du delta, ils sont une bonne trentaine. Selon Famara Coly Basse, adjoint au chef de village de Yaayem, près de Fimela, la venue de ces étrangers dans cette partie du Sénégal remonte aux années 90. ‘Mais, dit-il, c’est vers les années 2000 qu’on a assisté à une vague d’arrivées d’immigrés européens.’
Les vieux toubabs s’installent ici pour différentes raisons. ‘En tant que retraités, nous vivons mieux ici qu’en France où la vie est chère’, estime François qui a payé, rubis sur l’ongle, 3 millions de francs Cfa (près de 4 600 €) au Conseil rural pour un terrain afin d'y construire une grande maison qu'il n'aurait pas eu les moyens de s'offrir dans son pays.
‘Je connais bien le Sénégal. Sa stabilité m’a séduit’, explique de son côté Alain Maffré, un de ses compatriotes, militaire à la retraite depuis 1994, qui avait auparavant séjourné dans ce pays. La soixantaine, Michel Quemener évoque, quant à lui, ‘la beauté du paysage’ et ‘le calme qui y prévaut’ pour justifier son choix, il y a cinq ans. Marié à une jeune femme sérère, cet ancien pêcheur, natif de l’ouest de la France, semble visiblement heureux à Fimela. ‘Je me sens ici chez moi’, affirme-t-il.
Le cadre est, il est vrai, paradisiaque. Souvent entourés de mangroves, les îles et les villages ressemblent à un décor de carte postale. Ce sont de véritables havres de paix, dans ce pays sérère, réputé pour sa tolérance, où musulmans et chrétiens partagent le même cimetière. Toute proche, la Réserve de la biosphère de la rôneraie de Keur Samba Dia, classée au patrimoine mondial de l’Unesco, est un des hauts lieux touristiques de cette région qui attire près d’un demi-million de visiteurs chaque année.
Ceux qui décident de rester ici sont plutôt bien acceptés par les populations, qui apprécient de les voir aider à la construction d'écoles et de dispensaires. ‘En été, ils parrainent des consultations gratuites, suivies de soins et de distributions de médicaments contre le paludisme pour les plus pauvres’, témoigne Mamadou Sarr, le président de l’association villageoise de Fimela. A Yaayem, ils ont construit des campements touristiques gérés par les jeunes du village. Famara Coly Basse révèle qu’un couple italien y appuie l’association des tradipraticiens et encadre l’alphabétisation des femmes.
La présence de ces immigrés crée aussi des emplois. ‘Un retraité emploie au minimum trois personnes : un gardien, un jardinier et une domestique’, se félicite Famara. Parallèlement, le petit commerce se développe. Avec leur pouvoir d’achat élevé, ces retraités sont de grands consommateurs de produits locaux. A en croire Nguénar Dianko, présidente d’un groupement féminin, les Blancs apprécieraient particulièrement les noix de cajou, les cacahuètes et les poulets locaux, ‘qu’ils achètent à des prix bien rémunérateurs’.
Dans leurs villages d’adoption, ces retraités construisent la plupart du temps des villas de style occidental en bordure de mer, un peu à l’écart des cases locales, faites de paille, avec des palissades en guise de clôtures. Leur présence, de plus en plus importante, commence cependant à susciter certaines inquiétudes. ‘Cela entraîne une perte d’autorité dans les familles, où les parents sont de moins en moins écoutés’, commente Papa Diabel Faye du village de Djilass. Nguénar Dianko soutient, elle, que depuis l’arrivée de ces immigrés, bon nombre de jeunes filles ne veulent plus épouser les garçons du village : ‘Presque toutes rêvent désormais d’un toubab.’
Source: Walf Fadjri
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