Kolda: Deux exciseuses et un religieux prêts à aller en prison mais refusent d’abandonner la lame

210 communautés venues du Pakane et plusieurs villages frontaliers de la Guinée-Bissau ont proclamé avoir abandonné des violences faites aux femmes notamment dans le domaine de l’excision et des mariages précoces et forcés au village de Bonconto (27km de la commune de Vélingara). Une journée riche en enseignements sur les méfaits et dangers entraînés par l’ablation du clitoris, une des parties de l’organisme la plus érectile.

Ainsi, après les discours proférés par de hautes personnalités régionales et nationales de l’Ong Tostan, les participants ont reçu des messages sur la nécessité d’abandonner cette pratique néfaste source de plusieurs complications. Mais les nombreux conseils et diverses recommandations d’experts de la santé et facilitateurs de Tostan ont laissé des personnes encore sceptiques sur l’exigence ou non de déposer les couteaux.

Parmi ces rares femmes qui ont assisté du début à la fin à cette grande manifestation de déclaration publique, deux exciseuses doutent des explications données par les uns et les autres. Les deux exciseuses, qui semblent être dans une logique de continuer à pratiquer l’excision, étaient à quelques mètres du lieu où se tenait la cérémonie de déclaration. «Abandonner l’excision c’est tout simplement enterrer la tradition et les rigueurs qui fondaient l’éducation de la fille. Auparavant, quand une fille était excisée elle recevait une base très solide dans son éducation. Dans le foyer des filles excisées, leurs sœurs aînées leur donnaient tout et leur enseignaient le respect des anciens et anciennes et comment gérer une famille.

D’ailleurs, ceux qui défendent l’idée d’abandonner cette pratique qui relève de la coutume ne savent pas ce qu’ils font et où ils vont», a craché cette vieille exciseuse. Les deux exciseuses étaient accompagnées d’un religieux qui a refusé de « se mêler à cette histoire d’abandon à l’excision ». « La campagne d’abandon de l’excision n’est rien d’autre qu’une intoxication. Les défenseurs d’une telle théorie cherchent à vivre avec les fonds financiers d’organisations internationales qui jettent elles aussi l’argent par la fenêtre », a soutenu le religieux. Malgré la constitution du 22 janvier 2001 qui rejette sous toutes ses formes les inégalités et les discriminations envers les femmes. Aussi, le code pénal assure à ces femmes qui subissent l’ablation d’une partie de leur organe génital une protection toute particulière.

À cela s’ajoute la loi no 99-05 du 19 janvier 2001 portant modification de certaines dispositions du code pénal qui réprime l’excision, le harcèlement sexuel et les violences faites aux femmes. Cet arsenal juridique, aussi sévère soit-il, est aujourd’hui insuffisant ou inadapté pour dissuader les femmes sceptiques qui ignorent encore l’existence de cette législation.

Source: L'Observateur

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