Fallou Dieng au Globalfest de New York: Le Senegal attendu sur la scene du monde

Fallou Dieng, artiste-compositeur, est rentré de Conakry avec un « Djembé d’or » à inscrire au palmarès musical du Sénégal. En Janvier 2008, dans deux mois tout au plus, il est attendu sur la prestigieuse et sélective scène du « GlobalFest » de New York. Il y ira défendre les couleurs du Sénégal et de l’Afrique, mais à condition que les moyens suivent. Le temps presse…

Vous revenez de Guinée Conakry où vous avez remporté un « Djembé d’or » dans le cadre de l’édition 2007 de cette manifestation. Comment avez-vous vécu l’événement ?
Je dois d’abord préciser que ce n’est pas la première fois que je me produis en Guinée, mais c’est ma première participation aux « Djembé d’or ». Mon groupe et moi avons assuré comme cela se devait et je pense que le public n’a pas été déçu. Je constate que les « Djembe d’or » prennent de plus en plus de l’ampleur et occupent une place centrale sur la scène événementielle africaine et mondiale. Pour preuve, l’édition de cette année a été fortement médiatisée si l’on compare aux éditions précédentes. Cela dit, j’ai remporté le « Djembé d’or » de l’ « Intégration africaine » et je considère ce trophée comme un événement important sur le chemin de ma carrière musicale qui, je l’espère, sera longue.

Ce genre de rencontre donne souvent l’opportunité de nouer des contacts professionnels. Y avez-vous fait la connaissance d’artistes avec lesquels vous envisageriez de « faire quelque chose »?
Absolument. Que ce soit avec Babani Koné du Mali ou Atanassio de la Guinée-Bissau, tous des artistes que j’ai rencontrés dans le cadre de ces « Djembé d’or », il est prévu que nous fassions quelque chose ensemble. Déjà, Babani est sur son prochain album dont la sortie est prévue pour Janvier à Bamako, album sur lequel je suis invité à participer.

Nous avons appris que vous vous êtes séparés de la plupart des membres de votre staff d’encadrement et managérial. Doit-on comprendre cela comme une volonté de changement de direction?
Il est important de souligner tout d’abord que du côté des musiciens, il n’y a aucun départ. Les mêmes depuis 2003 sont avec moi. Ce qui a changé, comme vous dites, c’est le staff. J’ai changé de management parce que j’ai envie de travailler avec des professionnels qui ont la maîtrise de ce qu’ils font et qui peuvent donner davantage d’élan à ma carrière. Nous sommes à un tournant décisif dans le domaine musical et, sous ce rapport, l’amateurisme n’est plus permis. Je suis un artiste chanteur et j’estime avoir la maîtrise de mon art ; je dois donc m’attacher les services d’un entourage organisationnel et managérial qui puisse porter très haut mes ambitions. Actuellement, je suis avec des jeunes qui ont véritablement l’amour de ce qu’ils font. Je repars donc sur de nouvelles bases, lentement mais sûrement. Il est pour moi important de souligner que sur l’international, il y a la structure « New African Production » basé aux Etats-Unis et dirigée par Birane Sarr qui gère avec efficacité ma carrière.

Que répondrais-tu à ceux qui déclarent que le « mbalax » est une musique invendable?
Je répondrais que la musique est universelle et que le « mbalax » est un genre que l’on doit faire connaître. Il y a eu, de mon point de vue, une contre-vérité historique de la part de certains de nos aînés qui revenaient d’Europe et qui faisaient croire que le « mbalax » est inexportable. C’est inexact. Personnellement, je n’ai jamais changé de direction. Et le jour où je céderais aux injonctions des majors, je cesserais de défendre la cause de la musique sénégalaise pour des intérêts personnels. Musicalement, je m’exprime de la même manière ici qu’ailleurs et je pense que nous devons nous imposer, imposer notre musique. L’argument brandi par ceux qui portent le discours d’un « mbalax inexportable » tient souvent à ceci : « on ne le comprend pas ». Combien sommes-nous cependant à ne pas comprendre ce que la plupart des musiques à travers le monde racontent, mais que nous écoutons sans arrêt ?

Nous sommes informés de votre invitation à vous produire sur la scène du prestigieux « GlobalFest » aux Etats-Unis…
L’invitation fait suite à la série de concerts que j’ai donné à travers quelques villes des Etats-Unis d’Amérique, y compris à New York, dans la prestigieuse salle de "Joe’s Pup", devant la presse américaine spécialisée. Le sentiment général a été que la prestation fut originale par rapport à ce qui leur a toujours été donné de voir (Ndlr : Fallou exhibe un article du New York Times qui lui a été consacré). Pour en revenir au GlobalFest dont vous avez parlé et qui a toujours été une rampe de lancement de la carrière de nombreux artistes, je dirais que c’est une sorte de foire qui regroupe seulement 13 artistes à travers le monde. Et je suis particulièrement heureux d’être le premier sénégalais sur qui le choix des organisateurs s’est porté. Je pense par ailleurs que, par-delà ma personne, c’est un honneur qui est fait à mon pays et à l’Afrique dans la mesure où je suis le seul du continent qui fera le déplacement en janvier le cas échéant.

Vous avez bien raison de dire "le cas échéant" car la participation au GlobalFest nécessite beaucoup de moyens, financiers notamment…
La question des moyens, c’est le grand casse-tête. Et vous avez raison de l’évoquer parce qu’en général, les artistes qui se produisent sur cette scène sont soutenus par leur Etat pour une représentation digne. Pour ma part, je ne peux que solliciter l’aide des autorités compétentes de mon pays ainsi que celle de tous les mécènes qui soutiennent la culture d’une manière générale, entendu que c’est le Sénégal qui sera ce jour-là - et le cas échéant encore une fois - en face du monde.

Source: Sud Quotidien

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