Toutes les structures sanitaires du Sénégal, sans exception, sont KO.

C’est le constat amer qui s’impose au seuil de la nouvelle année 2008. Pour certains spécialistes, il faut nécessairement un plan d’urgence pour sauver les hôpitaux qui n’arrivent plus depuis quelques jours à faire la moindre intervention chirurgicale à cause de l’absence totale de moyens. L’ensemble des hôpitaux de Dakar ( Abbass Ndao, Dantec, Fann et l’Hôpital général de Grand-Yoff), excepté Principal, sont tous dans cette situation.

Le Sénégal va-t-il révolutionner son système sanitaire au cours de l’année 2008 ? Sans cette décision cruciale la situation risque d’être catastrophique pour les patients qui n’ont comme seuls recours que les hôpitaux publics. Des établissements de santé (Eps) qui traversent depuis quelques années la plus grave crise de leurs existence. Une crise qui a atteint une ampleur telle qu’elle n’effectue aucun service digne de leur rang d’hôpitaux de référence.

C’est ainsi que depuis plus d’une semaine, dans la plupart des structures hospitalières de Dakar, comme d’ailleurs celles de l’intérieur du pays, aucune intervention chirurgicale n’est effectuée par leurs services. Pour cause, il y a rupture totale des produits consommables et obsolescence de l’équipement. Conséquences, les malades en état d’urgence sont référés vers d’autres structures sanitaires qui ne sont pas d’ailleurs mieux loties.

De l’hôpital A Le Dantec à celui de Kolda en passant par Ndioum, Saint-Louis… Tous les hôpitaux vivent le même calvaire.
A Saint-Louis, le Dr Lamine Ndao, témoigne que depuis la veille de la Tabaski, tous les malades en état d’urgence sont évacués sur Dakar. Pour cause, le matériel ne fonctionne plus. La structure ne prend plus que les anesthésies locales. C’est-à-dire une anesthésie d’une complication beaucoup moindre. La même situation est constatée à Kolda où un chirurgien confie également que l’hôpital est dans un dénuement total. Ce qui a provoqué le mouvement d’humeurs du personnel depuis 25 jours sans encore percevoir quelques lueurs de satisfaction à leurs revendications.

La raison avancée est que cette structure arrive difficilement à solder les arriérés dus aux fournisseurs. A défaut de fermer l’hôpital, ses services fonctionnent au ralenti. Elle traverse donc le même clavaire que le plus grand centre hospitalier universitaire du pays, en l’occurence Le Dantec où depuis deux semaines les malades en état urgence n’arrivent pas à se faire opérer. Le Professeur Cheikh Tidiane Touré, responsable du Bloc de chirurgie générale n’a pas mis de gangs pour dénoncer la politique hospitalière du pays dont la réforme et l’application ne semblent pas du tout adaptées aux réalités nationales.

Pourtant, estime-t-il, l’hôpital Le Dantec regorge de spécialistes et de Profs agrégés en Médecine de haut niveau capables de concurrencer tous les médecins du monde. Il a dénoncé également l’obsolescence des équipements, la lourdeur de la dette et le non paiement des factures de l’Etat. Toutes choses qui font que les structures n’arrivent plus à fonctionner normalement en dépit des efforts de leurs responsables.

Dès lors il urge de faire le bilan de la réforme hospitalière afin de situer les responsabilités des différents acteurs et d’apporter des correctifs nécessaires au fonctionnement des structures hospitalières du pays. A en croire certaines sources, l’ardoise des hôpitaux tournent aujourd’hui autour de 20 milliards de francs Cfa. Mais par rapport aux milliers de vies en danger, cette somme est plus que très modique.

Source: Sunuker

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