Rallye Dakar : conséquences économiques et médiatiques de l’annulation

La décision d’annuler le rallye Dakar-2008 qui a été prise par les organisateurs du groupe Amaury a été applaudie par le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner mais elle a suscité une certaine déception dans les capitales concernées et notamment à Dakar où la course automobile devait se terminer.

Pour le syndicat de l’industrie hôtelière du Sénégal, c’est en milliards de francs CFA, donc en millions d’euros, que l’impact touristique se calcule sachant qu’il y avait 550 voitures engagées, 314 véhicules d’assistance et un total de 2 500 personnes intinérantes.

Amaury Sport Organisation, la filiale en charge de l’événement sportif, a préféré ne pas prendre de risques alors qu’il existait de sérieuses menaces d’attentat en Mauritanie, comme l’avait rappelé jeudi le gouvernement.

Pas question donc de s’exposer au danger d’une attaque d’al-Qaïda comme celle qui a tué, à la veille de Noël, cette famille de quatre touristes français qui circulait en voiture à 250 km de Nouakchott. Le principe de précaution l’a emporté sur les conséquences économiques alors que le manque à gagner est sans doute plus important en Afrique qu’en France.

Pour l’organisateur, le budget est estimé à une trentaine de millions d’euros, une manne qui vient des candidats, de leurs sponsors et des médias. Si les petites écuries sont directement affectées par cette perte de visibilité qui conditionne l’argent du sponsor, Amaury Sport Organisation a pris soin de lier les droits de retransmission du rallye Dakar à un autre événement, le Tour de France, beaucoup plus générateur de revenus.

Sur la vingtaine de millions d’euros que paie France Télévisions à Amaury, l’essentiel va à la diffusion du Tour de France, qui génère audience et recettes publicitaires pendant l’été. Si on isole le rallye Dakar, le coût des droits représente 3 à 4 millions d’euros auquel il faut ajouter 150 000 euros de frais de production. Seulement, nul n’est dupe au sein du service public : cela fait longtemps qu’on sait que le Dakar ne fait pas des audiences fabuleuses, que c’est un produit qui permet de diffuser le soir de belles images de dunes, et surtout que l’intérêt est ailleurs : rester dans la course du rallye Dakar permet de conserver celle du Tour de France.

En 2008, l’enveloppe des droits comprenant également le Paris-Roubaix sera de nouveau remise en jeu et on sait que TF1 aimerait bien en profiter pour souffler le Tour à France Télévisions. Pour le groupe public, l’annulation du Dakar n’est donc pas une catastrophe comme l’aurait été celle du Tour de France en plein scandale du dopage.

Source: RFI

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