Senegal: Dans l'univers des femmes qui trompent leurs maris

Des femmes mariées qui se font envoyer par d’autres hommes au nirvana, il en existe beaucoup. Et c’est devenu, aujourd’hui, le motif de divorce dans beaucoup de ménages.

En effet, certaines épouses, après un mariage forcé, voient en cachette un ex-copain qu’elles ont du mal à oublier. Ou bien des « beuthieuk » (vendeurs à crédit d’effets de toilette et vestimentaires à domicile monnayant une pièce de 100 francs journalièrement) qui, à force de fréquenter ces infidèles chez elles et à des heures ou les maisons sont vides, se font payer par une partie de jambes en l’air un crédit qui arrive à date échue.

Les maris cocufiés terminent par découvrir le pot au rose et le divorce s’en suit. Si ce n’est pas un meurtre. En attestent les nombreux cas de relations adultérines, suivies de meurtre ou d’assassinats, jugés devant la Cour d’assises lors de chaque session. Certaines femmes, données en mariage contre leur volonté, ont du mal à quitter leur premier amour.

Les séquelles des mariages forcés
« L’amour (pur) quand tu nous tiens », comme disait l’autre. Des cas de relations où les deux tourtereaux s’aiment à la folie souvent ne débouchent pas sur le mariage. Le statut de chômeur, le problème de caste ou une idylle qui dure trop longtemps, sans que le copain ne « ferre » sa petite amie, sont les raisons qui motivent certains parents à donner en mariage leur fille de gré ou de force. Procédons par élimination en évoquant les raisons évoquées ci-dessus pour traiter cas par cas. Il y a des hommes qui, désargentés comme un rat d’égout, ne pensent pas épouser leur fiancée. Normal car, comme le dit l’adage, « on ne vit pas que d’amour et d’eau fraîche ». La plupart d’entre ces hommes sortent avec des filles qui les adorent et qui n’attendent qu’ils leur demandent en mariage pour se laisser épouser. Mais, à force d’attendre un copain qui ne se décide pas et pour éviter d’atteindre l’âge de veille fille, elles se lient avec un autre sans que l’amour ne soit la motivation. Au bout de quelque temps, ces femmes entretiennent souvent des relations adultérines en cachette avec leur « ex » auxquels elles ne peuvent résister. Pour vivre leur idylle loin des yeux indiscrets, il y a des femmes qui sont prêtes à demander à leur amant de louer un appartement, à leurs frais, qui leur servira de nid d’amour.

Les problèmes de caste
Dans ce lot, nous allons nous intéresser de B. Pène. Ce bijoutier, qui gagne bien sa vie, a vu sa petite amie - une « guer » (non castée) - lui filer entre les doigts. Pourtant, il a révélé avoir demandé sa copine en mariage à deux reprises, mais à chaque fois la main de sa dulcinée lui a été refusée à cause de son statut de casté. Sa fiancée, une « torodo » pur-sang, a finalement été donnée en mariage à un autre. Mais comme B Péne et celle qu’il a aimée de toutes ses forces s’adoraient mutuellement, ils ont continué à se voir, mais loin des yeux indiscrets.

« Je ne pouvais pas faire autremen t. Lorsque ma fiancée a été donnée en mariage, elle m’a avoué quand on s’est revu qu’elle ne pouvait pas vivre sans moi. Comme je ne pouvais pas lui résister, j’ai cédé à ses assauts car elle trouvait toujours un prétexte pour venir à ma bijouterie. En agissant de la sorte, je savais qu’elle n’était pas une fille de mœurs légères, mais elle ne pouvait pas me résister. Ce qui nous liait est trop fort. Entre temps, je me suis marié, mais elle continuait à me fréquenter sans que nos conjoints respectifs ne soient au courant. Aujourd’hui, elle a quitté la ville car son époux est affecté ailleurs, mais nous correspondons par le biais du net car avec le portable c’est trop risqué ».

Bonjour les crimes passionnels !
D’ailleurs, lors d’une session de la Cour d’assises de Saint-Louis, un accusé avait été jugé pour meurtre du fait d’avoir tué un mari qu’il a fini de cocufier. En effet, l’accusé sortait avec une fille, mais comme il ne pouvait pas subvenir aux besoins de sa fiancée, celle-ci l’a quitté pour se marier avec un autre jeune du village qui exerçait le métier de livreur de pain dans une boulangerie. Ce dernier qui quittait vers 3 heures du matin sa femme pour rejoindre son travail ne revenait que vers 8 heures. À chaque fois qu’il quittait sa maison, l’ex-copain de sa femme venait le remplacer dans la chambre. Un jour, le mari cocufié, revenu de travail plus tôt que d’habitude, surprend sa femme en pleins ébats avec son amant. Il s’en est suivi une bagarre au cours de laquelle l’époux a laissé la vie. Des cas pareils sont jugés dans presque toutes les sessions de la Cour d’assises. Soit c’est le mari qui tue, après avoir découvert le pot aux roses. Ou bien, c’est l’amant surpris qui tue pour s’échapper.

La balafre des épouses de « Modou »
Certains hommes sénégalais sont souvent cocufiés. Et ce sont les modou-modou, qui retournent au pays pour se marier avec des filles qu’ils ne connaissent que vaguement, qui payent le plus lourd tribut. La majeure partie d’entre eux, riches comme Crésus, viennent imposer leurs sous pour convoler en justes noces avec celle qu’ils ont repérée très souvent à travers une cassette vidéo. Les garçons restés au pays, ceux qu’ils ont dépossédé de leurs nanas, reviennent à la charge dès que le modou-modou retourne « en haut ». Cécile, le cœur meutri, revient sur le cas arrivé à son cousin basé en Italie : « Mon cousin est resté des années sans venir au Sénégal. Il a vu une femme qui habite notre quartier à travers une cassette vidéo.

Et il a demandé les coordonnées de la fille. Par la suite, il est rentré en contact avec elle jusqu’à convenir ensemble de se marier. Il est venu l’année dernière au Sénégal uniquement pour épouser cette demoiselle. Mes parents l’avaient pourtant déconseillé, mais il n’a rien voulu comprendre. Il a épousé la fille et lorsqu’il est retourné en Italie, sa femme est venue habiter chez nous. Au début, elle était sans problème. Mon cousin la couvrait de cadeaux et lui envoyait beaucoup d’argent tous les mois.

Un jour, sa femme a dit à ma mère qu’elle était lasse de rester à la maison à ne rien faire et qu’il lui fallait travailler. Au début, ma mère ne voulait pas. Mais, elle a fini par céder après avoir informé mon cousin. Elle travaillait dans un fast-food comme caissière et elle descendait à 16 heures. Un matin, elle nous a déclaré qu’elle devait changer d’horaire car son patron lui a demandé de faire les heures du soir pour descendre à 00 heures. Personne ne s’y est opposé car son mari était au courant. « Ndeketeyoo da fa amoon far », elle est tombée enceinte des œuvres de son ex. En réalité, elle n’avait jamais quitté ce gars et le travail qu’elle a déclaré était bien réel, mais elle en profitait pour le voir, loin des yeux indiscrets. Mon cousin était dans tous ses états et il l’a répudiée ». Des cas de ce genre se comptent à la pelle au Sénégal.

Les « Beuthieuk » sur un nuage rose
Exerçant le métier de vendeur d’effets de toilette et de tissus, ces commerçants, communément appelés « Beuthieuk », font des ravages et sont souvent à l’origine de cas de relations adultérines. Choisissant de donner leurs marchandises à crédit, ils sont réputés être des coureurs de jupon. Pour ne pas dire chauds lapins. D’ailleurs, beaucoup d’hommes leur interdisent l’accès de leur domicile. Et pour cause ! Car ils ont la manie de descendre dans les maisons à des heures où les foyers sont déserts. Et comme ils sont familiers, ils n’hésitent pas à pénétrer dans les chambres à coucher des dames. « Les Beuthieuk sont des gens qui sont à surveiller. En ce qui me concerne, je leur interdis de fréquenter ma maison. Mon épouse le sait et elle a respecté ma décision. Je ne suis pas jaloux, mais je n’aime pas leur façon de travailler.

Non seulement, ils viennent à des heures où les hommes sont au travail, mais ils ont l’art de tutoyer les femmes. Ils sont comme ça. Et il paraît même que quand ils désirent se faire payer, il leur arrive de demander à une femme de coucher avec eux », peste M Niang. Les craintes de ce père de famille sont étayées par les témoignages de femmes qui ont vécu les avances de Beuthieuk véreux. « Dans mon quartier, un jour, une voisine s’est chamaillée avec sa domestique. Et cette dernière lui a balancé à la figure qu’elle était au courant de ses escapades avec le Beuthieuk.

La domestique a révélé que sa patronne le faisait souvent entrer dans sa chambre. Et de préciser que sa patronne trouvait toujours un moyen de l’envoyer faire des achats au marché. Le gars en question est connu de tous, car il a l’habitude de faire des propositions indécentes aux femmes pour se faire payer. Même si la révélation de la domestique n’est pas étayée par une preuve, « li xalébi wax teey na xel » (même si ce que la domestique raconte reste à prouver, il va de soi que le doute est permis), expose Bineta.

Cependant, force est de reconnaître que tous les Beuthieuk ne sont pas des « snipers ». Car il y en a qui sont très respectueux et qui font ce boulot pour gagner leur vie. Et des avances, eux aussi, ils en reçoivent. « J’habite le département de Podor et j’ai quitté mon village pour venir en ville afin de gagner ma vie. Il ne faut pas mettre tous les Beuthieuk dans le même sac. Il y a en qui sont sérieux et qui ne courtisent pas les femmes d’autrui. Comme il y a en d’autres qui sont volages. En ce qui me concerne, je dirai que je ne suis pas du genre à fréquenter une femme mariée car je suis un musulman et ma religion me l’interdit. Mais il y a des femmes qui nous font des propositions indécentes quand elles n’arrivent pas payer une dette », se défend Barry.

Les confessions d’un tireur embusqué
« Ce que je vous raconte m’est arrivé à l’époque où je chômais. J’avais une petite amie qui voulait que je l’épouse car elle était folle de moi. Je suis sorti avec elle pendant 7 ans. Souvent, elle se rendait à Dakar prétextant une visite à sa tante. Je ne pouvais pas imaginer qu’elle avait connu un autre. En 2002, elle s’est mariée. Et pour vous dire la vérité, je n’ai rien vu arriver. D’ailleurs, la veille de son mariage nous étions ensemble en boîte. Après, nous avons terminé la soirée chez moi. Elle est rentrée chez elle vers 5 heures du matin. Le lendemain dimanche, je l’attendais vers 16 heures pour que nous partions à la plage mais las d’attendre, j’ai téléphoné chez elle et sa cousine m’a révélé qu’elle devait se marier avec un Libanais de Dakar dans les heures qui suivent. J’ai pensé à une blague de mauvais goût, mais c’était la vérité.

J’étais assommé et il a fallu que mes amis me soutiennent pour que je ne fasse pas une folie. Néanmoins, il me fallait comprendre pourquoi elle s’est jouée de moi à moins de 24 heures de son mariage. J’ai attendu la nuit tombée et comme une amie m’a informé que celui qui me l’a piqué n’était pas venu au mariage, je me suis rendu chez elle après minuit. Et je me suis planqué dans un coin et vers 3 heures du matin, je l’ai appelée pour lui faire comprendre que nous devions nous expliquer. Elle a accepté de sortir pour me parler.

Elle m’a suivie chez moi sans que personne ne soit au courant. Nous nous sommes parlé et avons convenu de rester ensemble. Et lorsqu’elle a rejoint son époux à Dakar, elle a loué un appartement qui nous servait de nid d’amour chaque fois que je venais la voir. Son mari n’a jamais eu de soupçons car nous avions loué un appart dans un quartier où personne ne nous connaît. Aujourd’hui, nous ne sommes plus ensemble car je l’ai souhaité. Mais si cela ne dépendait que de moi, nous allions continuer à nous voir », confesse M. N. Sans commentaire !

Source: L'Observateur

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