Ngoné, une créatrice de mode au carrefour d’influences universelles

Un atelier situé en plein cœur du onzième arrondissement, l’un des quartiers où se concentrent à Paris les créateurs de mode, notamment ceux de la mode alternative. C’est là, rue Folie Mericourt, que s’est installée il y a bientôt 3 ans, Ngoné, une jeune créatrice d’accessoires de mode d’origine sénégalaise. Au numéro 20 de cette petite rue presque piétonne par endroit, il faut franchir un porche jusqu’au fond d’une cour, et ensuite, monter au deuxième étage d’un immeuble ancien pour enfin accéder à cette véritable caverne d’Ali Baba.

Née à Dakar à l’aube des années 1970, Ngoné débarque à Paris alors qu’elle a tout juste dix-huit ans. Il s’agit pour elle de venir poursuivre ses études. Elle entreprend alors un cycle d’études commerciales à Paris. BTS d’action commerciale en, elle décide de se lancer dans la vie professionnelle et est embauchée comme responsable commerciale au sein d’une société.

Elle nourrit de projet d’avoir des enfants. Et durant son congé maternité, elle commence presque par hasard à fabriquer des colliers de perles pour elle et pour ses copines. De perles en perles, et de fil en aiguille, son entourage la pousse à en faire son métier. Nous sommes alors en 1998, l’année de la coupe du monde en France. Tout doucement, elle se laisse convaincre et, un an plus tard, elle entreprend l’apprentissage des techniques de bijouterie auprès d’artisans à Paris. Elle s’initie notamment à la sculpture sur cire, et à la création de bijoux pour les défilés de haute couture. Sa vocation s’affirme et douze mois plus tard, elle intègre l’Ecole de bijouterie Nicolas Flamel à Paris.

Une création inspirée, loin de l’ethnique et du folklore
Quelques mois après cette formation, elle s’installe définitivement à son compte. Et depuis, le style de cette artiste qui se revendique d’un cosmopolitisme pleinement assumé s’est affirmé. « Je crée des liens entre le bijou et le vêtement. Des bijoux qui habillent la femme, unique, consciente de ses différences et de sa beauté » répète-t-elle sans arrêt, comme un leitmotiv. Mais la caractéristique fondamentale des créations de Ngoné, c’est l’impossibilité de les enfermer dans une aire géographique donnée. Autrement dit, il ne s’agit pas de bijoux dits ethniques, et encore moins d’un quelconque folklore.

En revanche, la plupart des créations sont le fruit d’une sorte de métissage, d’où l’aspect parfois hybride de certains bijoux. C’est probablement ce style intemporel qui a tant plu aux organisateurs de l’émission « Relooking », organisée en mars 2006 sur M6 pour Yta Farrow, et à laquelle Ngoné a participé. En novembre de la même année, elle a créé des bijoux pour le film « Prête-moi ta main », réalisé par Eric Lartigau, avec notamment l’actrice franco-malienne Aïssa Maïga, Charlotte Gainsbourg et Alain Chabat.

Le symbolisme de certaines parures permet de comprendre que l’artiste puise son inspiration autant dans sa culture casamançaise, que dans l’art traditionnel dogon. Et pour se ressourcer, autant que pour s’imprégner de ce qui se fait de mieux sur le continent, Ngone met un point d’honneur à participer à Gorée Regards sur cours, le festival off du « Dak’Art », la Biennale de l’art africain contemporain qui a lieu tous les deux ans à Dakar depuis 1996. Actuellement, elle se prépare activement à la prochaine édition qui aura lieu du 09 mai au 09 juin prochain. Dans le même temps, elle vient de créer des bijoux sur mesure pour le film « Black », réalisé par Pierre Laffargue.

Source: Afrik.com

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