Dakar by night: La salsa toujours incrustée dans le cœur des mélomanes

Ils s’appellent Badou Meun Lepp, Grégoire, Aïcha, Aïdara… Ils ont tenu à sacrifier au rituel hebdomadaire qui a pour cadre «Chez Iba», une boîte de nuit nichée à Dieuppeul. Chaque lundi, les Salseros s’y retrouvent avec les plus grands chanteurs de musique Salsa du Sénégal. Une soirée qui démontre, à souhait, que ce genre musical est toujours vivant dans les cœurs et dans les jambes des Sénégalais.

Quatre dames habillées toutes en tunique blanche et pantalon bas large traversent nonchalamment la piste de danse et se dirigent vers la loge située au milieu de la boîte de nuit. Leur corps sont couverts. Mais, leurs tenues laissent apparaître leurs formes généreuses. Il est 1 heure du matin passé.

Arrivées avec leur parfum enivrant, elles serrent la main à toutes les personnes trouvées assises à cette loge. La façon dont les hommes les ont saluées montre qu’elles sont habituées des lieux. Ou, du moins, elles ont l’habitude de venir chez Iba pour la «soirée spéciale salsa» de lundi soir. La loge est très vite remplie de mélomanes. Les derniers arrivés se mettent à côté ou vont se mettre vers le bar. Là, Alioune Badara Tounkara alias Badou Meun Lepp, artiste comédien, assis en face d’une dame, sirote tranquillement son verre.

Piste ouverte à toutes les générations
Murmurant, de temps à autre, «des choses» dans son oreille. Tout juste à côté de lui, James Gadiaga, Nicolas Menheim et autres grands noms de salsa sénégalaise sont tranquillement assis. Attendant que la soirée commence. 2 heures du matin, la piste est remplie. Il y a des couples mais aussi des singletons. Tous esquissant des pas de danse qui ressemblent au Founana, voire le Mérengué. Ou encore le Zouk. Mais cette danse s’appelle la Salsa. Cette danse que plus d’un Sénégalais pense enterrée au cimetière des reliques musicales. Mais, visiblement, tel est loin d’être le cas pour ces férus de sonorités cubaines. Issus de toutes les générations, ils sont habillés, qui en costume et cravate, qui en boubou ou en «ndokettes». Comme pour dire que ce qui les attire à cet endroit, ce n’est pas la frime, mais danser et passer du bon temps.

Danse d’un autre temps
La piste de danse est remplie. Mais, contrairement à certaines soirées, on ne se marche pas dessus. Mieux, il n’y a pas de cris ou de gestes de trop. Ce qui n’enlève en rien la beauté et la fantaisie notée dans les pas de danse. Deux pas, trois pas, quatre pas, ou simplement du «Salsa-Jalgati». À les voir danser, on est loin de penser que cette danse a été importée. Que ça ne fait pas partie de leur culture. Après chaque morceau, des applaudissements fusent de partout. Comme pour remercier l’orchestre. On sent, en voyant les danseurs faire virevolter leurs cavalières, que la salsa n’a plus de secret pour ces habitués de «Chez Iba». Tout le contraire de certains jeunes qui, comme un cheveu dans la soupe, dansent autre chose.

Entre «Chez Iba», «Niani Night Club» et «Via Roma»
Pourtant, ces jeunes en question ne se sont pas trompés de boîte de nuit. Encore moins de milieu. Ils savent, comme tous les salseros que le lundi c’est «Chez Iba», le mercredi au «Niani Night Club» avec l’African Salsa de Pape Fall et le jeudi au «Via Roma». Pour dire que les salseros ont l’emploi du temps en tête. Et ils signalent que, souvent, ce sont les mêmes têtes à, quelques exceptions près, qui se retrouvent chaque lundi chez Iba. Histoire de se rappeler du bon vieux temps. En couple ou en individuel, les salseros, hommes et dames, viennent faire la fête chez Iba.

Pascal Dieng, Ndèye Niang, Alias Diallo … au micro
Le lundi, c’est en fait la grande rencontre. La crème des chanteurs de Salsa se retrouvent chez Iba et se succèdent sur la scène. Accompagné bien sûr par un orchestre, dont le doyen Yakhya, le plus grand soliste sénégalais de tous les temps, est le chef. Pour ce lundi, c’est Pascal Dieng qui ouvre le bal. Il sera suivi de Ndèye Niang. Ensuite de James Gadiaga. Enfin d’Alias Diallo. C’est Balla Sidibé et Pape Fall qui ferment la marche. C’est de manière successive qu’ils défilent, avec les musiciens, sur la scène et. Et tous les morceaux y passent. De la Salsa pure et dure à la variante «Salsa-Mbalakh» en passant par la «Salsa-Jalgati».

Source: L'Obs

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