Boat people en danger

Le retour de l’été s’accompagne comme souvent de l’arrivée massive sur les rivages du Sud de l’Europe de désespérés en provenance d’Afrique, voire de continents plus lointains. Devant tant de misère impossible à contenir, le problème des immigrants, des réfugiés et des demandeurs d’asile reste au coeur des préoccupations européennes.

Selon le Centre international pour le développement des politiques migratoires près de 120 000 immigrants clandestins traversent la Méditerranée chaque année et au moins 10 000 d’entre eux meurent en cherchant à gagner les rivages “dorés” de l’Union européenne. De ce fait, le besoin impérieux d’une coopération accrue entre les Etats membres se fait de plus en plus ressentir. Par ailleurs, les responsabilités en matière de sauvetage doivent aussi être éclaircies et le rôle de Frontex, l’Agence européenne de sécurité des frontières, gagnerait à être précisé.

Appel à solidarité européenne
“Tous les Etats membres doivent respecter leurs obligations juridiques internationales en matière de sécurité, de sauvetage en mer et de protection de la vie humaine, indépendamment du statut ou du pays d’origine” déclarait récemment Jean Marie Cavada, président de la commission des libertés civiles du Parlement européen. Cependant, cette responsabilité ne doit pas seulement reposer sur les quelques pays que leur position géographique place en première ligne, elle appartient à tous les Etats membres de l’UE qui partagent les mêmes frontières extérieures a également souligné l’eurodéputé français.

La tragédie des migrants de la mer
Selon Paolo Artini, du Bureau romain du Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), 210 personnes ont été portées disparues ou sont décédées en mer dans le détroit de Sicile au cours du seul mois de juin dernier. Ces drames ne font pas reculer pour autant les candidats au grand voyage, puisqu’en 2007, près de 5 200 personnes ont rejoint l’Italie de manière illégale, soit une augmentation de 30 % par rapport à l’an passé à la même époque.

A Malte, environ 700 personnes ont débarqué cette année, soit quatre fois le chiffre de l’année dernière au cours de la même période. Et au début du mois de juin, ce sont pas moins de 53 personnes – essentiellement d’origine érythréenne -qui ont été portées disparues en mer, après avoir été photographiées par un avion de patrouille maritime.

Ces tragédies malheureusement trop fréquentes montrent qu’il est essentiel de parvenir à un consensus international pour définir un lieu où recueillir les immigrants lorsque ceux-ci ont été sauvés en mer estime Richard Cachia Caruana, le représentant maltais près de l’Union européenne. Selon lui, un système de “responsabilité partagée” est à mettre en place d’urgence entre tous les pays de l’UE afin de déterminer où les immigrants sauvés doivent être débarqués en fonction de leur origine.

Soulignons enfin la nécessité de créer un système d’asile européen juste et efficace, capable d’offrir une meilleure protection à ceux qui en ont véritablement besoin et de prévenir “l’asylum shopping” (les demandes d’asiles multiples déposées dans plusieurs pays). Pour autant, le principe de solidarité et le niveau de protection doivent être les mêmes dans toute l’Union. Or il existe à l’heure actuelle une vingtaine de systèmes différents. Espérons que les représentants des Etats membres au Conseil des Ministres européen se donneront les moyens d’agir face à l’urgence de la situation.

Source: Lemag

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