La France apporte son « soutien » à Ayaan Hirsi Ali, l’ancienne députée néerlandaise menacée de mort à cause de ses positions sur l’islam radical. Paris examine comment accorder la nationalité française à la féministe d’origine somalienne dans la quasi-indifférence des Pays-Bas, qui n’assurent plus sa protection en dehors de leur territoire.
« J’ai besoin d’aide ». C’est ainsi qu’Ayaan Hirsi Ali a résumé sa situation, dimanche, lors d’un meeting de solidarité organisé à Paris. L’ex-députée néerlandaise faisait allusion aux menaces qui pèsent sur sa vie depuis ses virulentes critiques sur l’islam. Elle a quitté son pays d’adoption après les menaces de mort proférées contre elle, mais les Pays-Bas ont indiqué qu’ils ne pouvaient plus la protéger si elle se trouvait en dehors de son territoire. Quant aux Etats-Unis, où la féministe d’origine somalienne s’était exilée, ils ont expliqué qu’ils ne pouvaient assurer son intégrité physique « pour des raisons légales ».
« Nous sommes vos amis »
Ayaan Hirsi Ali a reçu le prix Simone de Beauvoir lors du meeting de dimanche, notamment organisée par des médias, des parlementaires européens et des organisations des droits de l’homme. A cette occasion, l’écrivain et philosophe Bernard-Henri Lévy a lancé un appel au président français Nicolas Sarkozy. Il lui a rappelé qu’il avait déclaré qu’à « chaque fois qu’une femme est martyrisée dans le monde, la France doit se porter à ses côtés ». Une phrase qu’avait également citée - en français - Ayaan Hirsi Ali, avant d’ajouter qu’elle serait « honorée d’avoir la possibilité de devenir française ».
La secrétaire d’Etat aux droits de l’homme a assuré la militante du « soutien » de la France. « Nous sommes vos amis. La France éternelle, celle de 1789, de Hugo, de De Gaulle, vous a entendue, a précisé Rama Yade. (…) Nous réfléchissons à la manière de vous faire accéder à la France, à la naturalisation ». La secrétaire d’Etat a par ailleurs lu un message du chef de l’Etat où il a fait part de sa détermination à « agir avec les Européens pour que se mette en place un fonds communautaire pour assurer la protection des personnes menacées ». Un projet que la France entend présenter lorsqu’elle prendra la présidence de l’Union européenne, au second semestre 2008.
Lundi, l’UMP (Union pour un mouvement populaire, au pouvoir) a fait part de son appui à Ayaan Hirsi Ali. « Cette jeune femme extrêmement courageuse (...) qui fait l’objet de menaces de mort tout à fait précises, nous souhaitons à l’UMP qu’elle puisse obtenir la nationalité française dans des délais brefs », a déclaré Yves Jego, porte-parole du parti, lors du point presse hebdomadaire de sa formation politique.
Réaction laconique des Pays-Bas
« Nous sommes prêts à étudier une proposition de fonds européen de protection des personnes menacées. En attendant, les Pays-Bas continuent de protéger les personnes lorsque c’est nécessaire », a déclaré à l’AFP le porte-parole du ministre néerlandais des Affaires Etrangères, Maxime Verhagen. S’exprimant sur la demande de naturalisation française de l’ancienne élue du parti libéral (VVD), Bart Rijs a souligné, sans faire de commentaires, qu’il « s’agit d’une affaire privée ». « Il y a comme un malentendu partout à l’étranger. Tout le monde semble penser que les Pays-Bas ne veulent pas protéger Ayaan Hirsi Ali, et cela m’irrite », a pour sa part commenté le ministre des Finances et vice-Premier ministre néerlandais Wouter Bos, précisant que selon un accord passé avec Ayaan Hirsi Ali sa protection aux Etats-Unis devait être « temporaire ».
« Nous sommes prêts à étudier une proposition de fonds européen de protection des personnes menacées. En attendant, les Pays-Bas continuent de protéger les personnes lorsque c’est nécessaire », a déclaré à l’AFP le porte-parole du ministre néerlandais des Affaires Etrangères, Maxime Verhagen. S’exprimant sur la demande de naturalisation française de l’ancienne élue du parti libéral (VVD), Bart Rijs a souligné, sans faire de commentaires, qu’il « s’agit d’une affaire privée ». « Il y a comme un malentendu partout à l’étranger. Tout le monde semble penser que les Pays-Bas ne veulent pas protéger Ayaan Hirsi Ali, et cela m’irrite », a pour sa part commenté le ministre des Finances et vice-Premier ministre néerlandais Wouter Bos, précisant que selon un accord passé avec Ayaan Hirsi Ali sa protection aux Etats-Unis devait être « temporaire ».
Ayaan Hirsi Ali doit se rendre jeudi à Bruxelles (Belgique), où une soixantaine de députés européens sont à pied d’œuvre pour déposer un texte devant le parlement des 27. Si les députés parviennent à réunir les 393 signatures nécessaires, ce document permettra de débloquer des fonds pour la protection d’Ayaan Hirsi Ali, dont la sécurité est actuellement gérée par des donateurs privés et des militants.
Mahomet « tyran » et « pervers »
La Néerlandaise avait fait enrager les musulmans lorsqu’elle avait participé au film Soumission, un brûlot contre l’islam intégriste et ses conséquences sur les femmes. Son réalisateur, Théo Van Gogh, avait été assassiné en 2004 par un fanatique néerlandais d'origine marocaine condamné à la prison à perpétuité. Ayaan Hirsi Ali avait par ailleurs assimilé l’islam à une « culture rétrogade » en 2002 et, deux ans plus tard, avait qualifié le prophète Mahomet de « tyran » et de « pervers ».
La Néerlandaise avait fait enrager les musulmans lorsqu’elle avait participé au film Soumission, un brûlot contre l’islam intégriste et ses conséquences sur les femmes. Son réalisateur, Théo Van Gogh, avait été assassiné en 2004 par un fanatique néerlandais d'origine marocaine condamné à la prison à perpétuité. Ayaan Hirsi Ali avait par ailleurs assimilé l’islam à une « culture rétrogade » en 2002 et, deux ans plus tard, avait qualifié le prophète Mahomet de « tyran » et de « pervers ».
Loin de regretter ses propos, elle a récemment indiqué dans un entretien accordé au quotidien britannique The Independent que l’islam était un « nouveau fascisme ». Dans une tribune parue le 5 février dans le quotidien français Le Monde, Rama Yade est revenue sur le discours d’Ayaan Hirsi Ali : « Elle vous enchante, Ayaan, autant qu’elle vous glace ». Mais de conclure qu’« on n’est pas obligé d’être en accord avec [ses] propos, mais [qu’elle doit] avoir le droit de les tenir ».
Source: Afrik.com
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