Les Sénégalais auront, bientôt, des passeports numérisés. Les autorités en ont donné l’assurance. C’est dire que notre pays est en train de poursuivre sa révolution numérique. Mais la question qu’on est tenté de se poser est de savoir ce qui pourrait se cacher derrière cette volonté des gouvernants ? N’y a-t-il pas d’autres priorités ?
Après les cartes d’identité nationale et les cartes d’électeur, le président de la République a pris sur lui de doter les citoyens qui en exprimeraient le besoin des passeports numérisés. C’est le ministre de l’Intérieur qui en a fait la révélation, lundi, indiquant que ce document de voyage commencera à être disponible avant la fin 2007. Ousmane Ngom de préciser, par ailleurs, que le nouveau titre de voyage contiendra des éléments d’identification - notamment une puce qui renfermera toutes les informations sur le propriétaire - si modernes qu’il serait difficile, voire impossible, de le falsifier.
Si l’on doit se féliciter de la volonté des autorités de faire des Sénégalais des citoyens modernes en les dotant de documents administratifs qui cadrent avec l’évolution du monde - l’Union européenne a, elle, depuis 2005, exigé de ses citoyens l’obtention d’un passeport numérisé pour voyager -, il y a lieu de s’interroger sur les motivations réelles qui sous-tendent cette révolution numérique. Alors que c’est déjà la croix et la bannière pour obtenir un passeport dans son format actuel et que beaucoup de choses restent à revoir dans la satisfaction des nombreuses demandes à ce niveau, voilà que l’Etat décide subitement d’opérer une révolution sans donner des assurances que les tracasseries liées à l’obtention de ce sésame seront définitivement aplanies.
A quoi servira un saut qualitatif vers la modernité si les citoyens ne verront guère une amélioration dans la prise en charge de leurs préoccupations en matière de voyage à l’étranger. Aujourd’hui, l’exigence des Sénégalais est d’avoir des conditions humaines et modernes d’accéder à un passeport sans coup férir. Si le nouveau document numérisé peut le garantir, tant mieux. En tout cas, l’Etat a l’impérieux devoir de satisfaire cette demande puisque c’est sa prérogative.
Mais ce qu’on attend surtout de lui, c’est d’assainir les services ayant en charge la délivrance des passeports. C’est un secret de Polichinelle de dire que des pratiques malsaines y ont cours. En tout cas, nombreux sont les citoyens qui se plaignent de devoir faire plus qu’il ne faut pour obtenir le sésame. Qu’est-ce qui empêche alors les autorités de sévir afin d’y mettre un terme ? ‘C’est parce qu’il est difficile de prendre la main dans le sac un agent qui prend de l’argent pour s’acquitter de son devoir de fonctionnaire de l’Etat’, nous a confié un jour un cadre de la Police à qui nous avions posé la question. Quelle belle excuse ! Comment peut-on faire croire qu’on a l’intention d’œuvrer pour la bonne gouvernance alors qu’on est incapable d’identifier ceux qui rament à contre-courant ?
Et puis, comment se fait-il que ce projet de changer les passeports entre dans sa phase concrète avec la signature d’un contrat par le gouvernement avec une société malaisienne pour la production, sans que le contribuable en soit édifié. A-t-on lancé un appel d’offres ? Sur quelle base cette société a-t-elle été choisie pour faire le travail ? Combien recevra-t-elle en contrepartie ? Ce sont là autant de questions qui restent sans réponses. Comme ce fut le cas avec les cartes d’identité et d’électeurs numérisées, qui avaient fait couler beaucoup d’encre car une monstrueuse opacité avait entouré leur gestion. La presse s’était désolée, à l’époque, qu’un proche collaborateur du président de la République fasse partie des heureux bénéficiaires de ce marché. Cela avait été découvert grâce à un scandale relatif à un contentieux entre ce collaborateur et un de ses employés et ayant trait au décaissement de l’argent. En outre, les autorités avaient soutenu que ces cartes numérisées avaient coûté au contribuable 15 milliards de nos francs. Or, plus tard on apprendra que le montant était supérieur à la somme avancée.
Source: Walf Fadjri
Après les cartes d’identité nationale et les cartes d’électeur, le président de la République a pris sur lui de doter les citoyens qui en exprimeraient le besoin des passeports numérisés. C’est le ministre de l’Intérieur qui en a fait la révélation, lundi, indiquant que ce document de voyage commencera à être disponible avant la fin 2007. Ousmane Ngom de préciser, par ailleurs, que le nouveau titre de voyage contiendra des éléments d’identification - notamment une puce qui renfermera toutes les informations sur le propriétaire - si modernes qu’il serait difficile, voire impossible, de le falsifier.
Si l’on doit se féliciter de la volonté des autorités de faire des Sénégalais des citoyens modernes en les dotant de documents administratifs qui cadrent avec l’évolution du monde - l’Union européenne a, elle, depuis 2005, exigé de ses citoyens l’obtention d’un passeport numérisé pour voyager -, il y a lieu de s’interroger sur les motivations réelles qui sous-tendent cette révolution numérique. Alors que c’est déjà la croix et la bannière pour obtenir un passeport dans son format actuel et que beaucoup de choses restent à revoir dans la satisfaction des nombreuses demandes à ce niveau, voilà que l’Etat décide subitement d’opérer une révolution sans donner des assurances que les tracasseries liées à l’obtention de ce sésame seront définitivement aplanies.
A quoi servira un saut qualitatif vers la modernité si les citoyens ne verront guère une amélioration dans la prise en charge de leurs préoccupations en matière de voyage à l’étranger. Aujourd’hui, l’exigence des Sénégalais est d’avoir des conditions humaines et modernes d’accéder à un passeport sans coup férir. Si le nouveau document numérisé peut le garantir, tant mieux. En tout cas, l’Etat a l’impérieux devoir de satisfaire cette demande puisque c’est sa prérogative.
Mais ce qu’on attend surtout de lui, c’est d’assainir les services ayant en charge la délivrance des passeports. C’est un secret de Polichinelle de dire que des pratiques malsaines y ont cours. En tout cas, nombreux sont les citoyens qui se plaignent de devoir faire plus qu’il ne faut pour obtenir le sésame. Qu’est-ce qui empêche alors les autorités de sévir afin d’y mettre un terme ? ‘C’est parce qu’il est difficile de prendre la main dans le sac un agent qui prend de l’argent pour s’acquitter de son devoir de fonctionnaire de l’Etat’, nous a confié un jour un cadre de la Police à qui nous avions posé la question. Quelle belle excuse ! Comment peut-on faire croire qu’on a l’intention d’œuvrer pour la bonne gouvernance alors qu’on est incapable d’identifier ceux qui rament à contre-courant ?
Et puis, comment se fait-il que ce projet de changer les passeports entre dans sa phase concrète avec la signature d’un contrat par le gouvernement avec une société malaisienne pour la production, sans que le contribuable en soit édifié. A-t-on lancé un appel d’offres ? Sur quelle base cette société a-t-elle été choisie pour faire le travail ? Combien recevra-t-elle en contrepartie ? Ce sont là autant de questions qui restent sans réponses. Comme ce fut le cas avec les cartes d’identité et d’électeurs numérisées, qui avaient fait couler beaucoup d’encre car une monstrueuse opacité avait entouré leur gestion. La presse s’était désolée, à l’époque, qu’un proche collaborateur du président de la République fasse partie des heureux bénéficiaires de ce marché. Cela avait été découvert grâce à un scandale relatif à un contentieux entre ce collaborateur et un de ses employés et ayant trait au décaissement de l’argent. En outre, les autorités avaient soutenu que ces cartes numérisées avaient coûté au contribuable 15 milliards de nos francs. Or, plus tard on apprendra que le montant était supérieur à la somme avancée.
Source: Walf Fadjri
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