Bouba Ndour, manager de You 'La musique sénégalaise est en lambeaux'

Quel est votre role dans le staff de Youssou Ndour?
Je suis son manager en Amérique du Nord, et suis très impliqué dans l’aspect artistique, la conception, la réalisation des albums. Il y a entre nous une relation de confiance professionnelle et c’est la raison pour laquelle je supervise beaucoup de ses projets. Youssou a subdivisé le management de ses activités en fonction des zones géographiques. Il a un manager en Afrique, un en France, un en Angleterre, et un en Amérique du nord. Je joue le rôle de superviseur pour que tous les programmes soient exécutés à travers le monde. Je veille beaucoup sur son image. Même si je suis basé à New york, je communique avec tout ce beau monde.

Vous vous plaignez beaucoup de l’évolution de la musique sénégalaise, qu’est-ce qui vous dérange?
Il y a effectivement une floraison de chanteurs. La musique sénégalaise est malade. Il y a des rêveurs. Tout le monde veut faire de la musique et c’est un milieu sélectif. Naomi Campbell a sorti un disque, Yannick Noah est un artiste plein. Eddy Murphy est un comédien, il a essayé de faire de la musique, cela n’a pas marché. On se trouve dans une situation où tout le monde veut faire de la musique pour se faire voir à la télé. Aujourd’hui, il est difficile de voir un artiste véritable. Il y a un manque de dynamisme. Cela ne marche plus comme avant et il urge qu’on filtre ce milieu. Parfois, on constate qu’il y a des clips sans cassette. Des morceaux dont on se demande qui va acheter ces cassettes. Ce sont des gens qui peinent à vendre 10 cassettes. La seule raison qui explique tout cela, c’est qu’ils veulent seulement être célèbres.

Comment cela se passe avec le label «Xippi», surtout avec les nouveaux talents ?
J’étais à l’origine de la création du label «Xippi» avec mon frère Youssou. J’ai dirigé ce label avant de le céder à mes frères qui sont en train de faire un boulot impressionnant. Il faut aimer la production et connaître ce travail pour détecter les talents. On n’amène jamais un artiste dans ce studio pour qu’il fasse n’importe quoi. Nous faisons une sélection rigoureuse.

Comment cela se passe au niveau de «Whatawhat» ?
C’est la suite logique de mon expérience avec «Jololi». A un moment, j’ai voulu innover sur le plan professionnel en créant mon label avec un style particulier. Comme je travaille avec des artistes de la trempe de Viviane, Mame Balla, je me suis dit que ce n’est pas la peine de m’aventurer avec beaucoup de musiciens. Mais je ne me suis jamais éloigné de mes frères.

Justement, parlons un peu de Viviane. On spécule toujours sur vos relations, qu’en est-il exactement?
C’est un partenariat entre elle et moi. Je ne travaille pas pour Viviane, je travaille avec elle. Nous avons mis un concept ensemble à partir de zéro et qui a évolué avec le temps. On peut dire que je suis son manager, son producteur. Je fais beaucoup de choses avec elle, sur le plan de la composition, de l’écriture et de la création. Il n’y a pas de staff, nous avons juste des gens qui nous aident de temps en temps.

On évoque surtout le vide que vous avez fait autour d’elle. Il semblerait qu’elle ne « vibre » plus sur scène?
La séparation peut laisser des séquelles mais pas à ce point. Et c’est normal si de telles choses arrivent. Je vis loin du Sénégal. Mais cela n’affecte en rien le talent et la compétence de mon ex-femme. Nous avons abattu un travail colossal de plus de 10 ans et je vous dis, à part Youssou Ndour, c’est elle qui cartonne à l’étranger. Cela fait un an qu’on a divorcé et les gens nous regardent autrement. Quand ils vont voir Viviane sur scène, ils oublient sa musique et interprètent ses moindres faits et gestes. Pourtant, elle peut monter sur scène selon ses humeurs. Les performances de Viviane ne dépendent pas de moi.

Mais on vous voit souvent ensemble ?
Je ne suis pas toujours avec elle, car je suis avec ma femme à New York. Vivi n’est pas mon ennemi. Nous avons eu deux enfants. Ce que les gens interprètent, je n’y peux rien. Elle est jeune, elle a du talent et est pleine d’avenir.

Et votre femme aux USA ?
Rien à signaler. Tout se passe bien. Elle n’est pas un personnage célèbre et surtout n’insistez pas !

Source: APS

Connaissez-vous la vraie équipe du Sénégal?

Elle est mixte et la voici:
Antoinette Sylva
Arame Bèye
Nafi Diatta
Marème Ndao,
Mantoulaye Diop
Khardiata Niang
Oumy Ndoye
Adjaratou Sokhna Diouf

Il y a d'autres qu'on a du mal à voir à cause des coupures de courant : Sonko, Sougou, Diomansy, Mendy, Diawara, Coundoul (des garçons, je crois)..

Diagne Faye (sûrement un homme)

Bayal Sall (un vrai garçon)

Waïgo, Guèye, Ndiaye (sexes inconnus).

Forces de cette fameuse sélection: éloquence verbale, vins à gogo, élégance, fashion, fidélité maraboutique.

Futur: promis à un bel avenir.

Salam.

Ils nous ont berne, encore une fois

Eh oui! Nous sommes tous sur un nuage nommé 2002 qui tarde à se dissiper!

Pour les joueurs comme pour le peuple, on s'accroche comme un mome à notre poupée fétiche!

2002 est derriére nous et tant que nous marcherons vers le futur en regardant dans notre retroviseur usé par la longue attente, nous progresserons a reculons vers ce titre tant attendu. Et vu les resultats et piétres performances que nous sommes en train de realiser, on ferait mieux d'oublier cette année!

En verite, le peuple se refuse d'effacer un exploit que certains avaient qualifié de "coup de chance" et je commence maleureusement à faire parti de ce lot!

Les joueurs quand à eux s'aggrippent sur ce fameux nuage de desillusion, mére de tous nos échecs! Ils préférent se la jouer Star et dés qu'un but est marque, ils ont aussitot la tête à la soirée qu'ils vont passer avec des filles nommées...champagne et consoeurs!!!

On a pas une équipe à gagner la coupe d'Afrique. Désolé mais on a mis le fondement à la place du toit et le toit à la place du fondement!

Afrozigag

Entretien avec l'historien Mamadou Diouf : “Les marabouts font partie intégrante de notre système politique”

Réputé pour ses fines analyses sur les sociétés africaines contemporaines et le Sénégal en particulier, l'intellectuel sénégalais, Mamadou Diouf, aujourd'hui, directeur du Centre d'études africaines de l'Ecole des affaires internationales de l'université de Columbia (New-York), nous a accordé un entretien au cours de son bref séjour au Sénégal....

Quelle analyse faite vous de l'évolution récente du Pds depuis l'alternance de 2000 ?
L'histoire du Pds est fascinante dans la mesure où c'est un parti construit autour d'un homme, Abdoulaye Wade. C'est le parti d'un homme. Abdoulaye Wade symbolise ce parti. Et c'est en cela qu'Abdoulaye Wade a changé la tradition politique de ce pays. C'est un parti qui a mis ensemble des intérêts hétéroclites pour parvenir au pouvoir. Le rôle du Pds était de faire accéder un homme au pouvoir. Parce qu'aussi il a été au service exclusif de ce parti. Mais ce parti, malgré ses querelles internes, n'est pas en déclin, ni en décrépitude. C'est un parti au service d'un homme. Contrairement au Parti socialiste, le Pds n'est pas un parti de militants. Il n'a pas une culture institutionnelle.

Quelles sont les conséquences d'une telle configuration politique ?
Wade est obligé d'aller, une fois au pouvoir, à la recherche de transhumants. Ces derniers avaient pour rôle de faire fonctionner l'appareil d'Etat. Puis, ces transhumants ont commencé à déséquilibrer le système. D'ailleurs, ce qui a permis à Me Wade de renforcer son pouvoir. Il a obtenu des gens qui n'ont d'allégeance qu'à lui. C'est pourquoi le Pds ne peut pas avoir de numéro deux. Et Wade, contrairement au Parti socialiste où les batailles et les courants sont institutionnalisés, est poussé à arbitrer les bagarres au sein de son parti.

Justement, parlant de ces querelles internes au Pds, on a noté une intervention régulière des chefs religieux dans l'apaisement des conflits politiques. Quelle lecture faites-vous de cette situation ?
Les chefs religieux ont toujours joué un rôle dans la vie politique sénégalaise. C'est ainsi que fonctionne notre système politique. Les marabouts font partie intégrante de notre système politique depuis la période coloniale. Et notre système politique a toujours été une combinaison de logiques d'intérêts souvent contradictoires. On se rappelle du rôle déjà joué en 1968 par El Hadji Serigne Fallou Mbaché et beaucoup d'autres marabouts dans l'apaisement des tensions politiques dans notre pays. En fait, le système maraboutique est le double de l'Etat dans la mesure où les marabouts ont également des intérêts dans ce système. Ils ont un pouvoir équivalent à celui des hommes politiques.

Aujourd'hui, le nom Karim Wade, président de l'Anoci et fils du président, est souvent évoqué dans la bataille pour la succession du président Wade. Quels commentaires en faites-vous ?
Je refuse de réduire la vie politique sénégalaise à des querelles de familles. Il faut inscrire l'analyse de cette situation politique dans la longue durée. Tous ceux qui sont alliés à Abdoulaye Wade aux premiers moments de l'alternance ont été convaincus que Wade est un président de transition. Il s'agit de Moustapha Niasse et ses alliés. Et, c'est pourquoi, ils ont travaillé très tôt pour préparer sa succession. Alors que Wade était lui convaincu qu'il a une stratégie de durée. D'ailleurs, c'est pourquoi Wade permet à Idrissa Seck de liquider ses anciens alliés. Ce qui explique aujourd'hui cette cacophonie institutionnelle.

A partir du moment où Abdoulaye Wade élimine les opposants et les cadres politiques les plus dangereux, se retrouve avec les partis satellites et contrôle And-jëf /Pads, il règle ainsi un double problème : le renforcement du Pds et la réduction presque à néant de l'opposition. Sa stratégie avec Idy a consisté à favoriser le retour des personnes qui lui sont hostiles telle que Ousmane Ngom et favorise en même temps l'ascension politique de gens comme Farba Senghor.

C'est cette logique qui permet de comprendre le débat autour de Karim aujourd'hui. Karim est une création des journaux sénégalais. A ce que je sache, Karim n'a pas une position institutionnelle dans le dispositif de l'Etat. En plus, il n'a pas fait jusque-là de discours politique. Maintenant, l'occasion faisant le larron et on a tellement parlé de lui, qu'il est devenu un fait, une créature autour de laquelle se cristallisent toutes les discussions. Ainsi, les journalistes consciemment ou non se sont inscrits sur un ordre marchand en mettant Karim au-devant de la scène médiatique. Cette situation rappelle bien celle d'Abdoulaye Wade lorsqu'il était dans l'opposition. Aujourd'hui, les gens soutiennent Karim parce qu'ils ont des intérêts à sauvegarder et à défendre.

Donc, vous voulez dire que Karim Wade a de fortes chances pour succéder à son père, Abdoulaye Wade, président de la République ?
Je veux dire qu'il y a une pauvreté du débat politique dans le Sénégal d'aujourd'hui. L'idée d'un transfert monarchique du pouvoir a toujours été combattue par les Sénégalais. Il ne s'agit pas d'un débat personnel mais plutôt un débat de type politique. Les Sénégalais ont toujours été sensibles à l'argent et les entrepreneurs politiques ont toujours tiré profit de cette situation. Si Karim arrive à recréer une coalition sur la base des ressources qu'il dispose, c'est de l'ordre du possible. Et là il peut même ne pas avoir besoin du soutien de son père. Seulement la question est de savoir s'il y a des gens qui sont prêts à accepter cette situation.

Source: Rewmi

Didier Awadi: Un lion ne doit pas être un mannequin

Reconnu et respecté pour son engagement, DJ Awadi se dit déçu comme tous les Sénégalais, de la dernière prestation de l’équipe nationale face à l’Angola. Il ne désespère pas cependant. Même s’il pense que la bande à Diouf n’a pas la carrure des Lions Indomptables du Cameroun. Qui, selon lui, mettent de l’abnégation, du sérieux, au lieu de se prendre pour des stars ou des mannequins. «Ils mettent moins de temps à s’occuper de leur physique, de leur esthétique», lâche-t-il, comme pour jeter une pierre dans le jardin «des Lions de la… véranda».

Après la large défaite de l’équipe nationale du Sénégal, DJ Awadi est très déçu. «Comme tous les Sénégalais, ça me fait mal. J’ai eu une grande déception», affirme ce fan des Lions, qui ne manque jamais d’encourager l’équipe nationale lors de ses différentes sorties. Si le patron de “Studio Sankara”, ne veut pas blâmer nos Lions de la «Véranda», comme il les appelle, il cache mal son penchant pour l’équipe du Cameroun. «C’est un plaisir de regarder les Camerounais jouer. Ils mettent plus d’abnégation et de sérieux et sont conscients de l’attente de leur peuple», argue-t-il.

En outre, «ils mettent moins de temps à s’occuper de leur esthétique, de leur physique, contrairement à nos joueurs, qui sont encore des stars dans leurs têtes, se prennent pour des mannequins, en passant leur vie à se tresser, à se teindre les cheveux ou à faire des piercing», dit-il. Très amer, Awadi d’ajouter que «c’est comme s’ils allaient en boîte ou à un défilé». Sur le départ de Kasperczak, Awadi lâche d’un coup, que «cela nous apprendra». Pour le rappeur, «Il faut cesser de prendre des coachs ailleurs», déplore-t-il, en suggérant aux dirigeants d’avoir le courage de recruter un entraîneur national et de lui payer autant qu’aux autres. Dans tous les cas, il reste convaincu que les chances de sortir en quarts de finale sont maigres. Il croit tout de même au miracle. Sans se prendre pour un technicien, le rappeur ne veut plus faire de pronostics : «Je ne fais que constater et puis, je suis nul en maths».

Source: L'Observateur

Mister Aw: un homme, une vision

Depuis Washington l’équipe de Kingsize à rencontre Mister Aw, un sénégalais connu dans le business hip hop aux états unis. Il nous parle de son label Propagand’Arts et de sa vision par rapport a la culture au Sénégal et dans le monde.

Présentez vous. Qui est Mister Aw ?
Well… je suis le fondateur et directeur de Propagand’Arts. Je gère les opérations courantes et régulières ayant trait au bon fonctionnement du label. Je suis aussi un fervent activiste de la culture hip hop Sénégalaise et c’est en ce sens que j’ai participé à plusieurs conférences et panels pour défendre les jeunesses sénégalaises et Africaines dont les besoins et préoccupations doivent être pris en compte par nos gouvernants. Sinon, j’adore la musique sénégalaise et particulièrement le hip hop from Galsen. Je me considère comme un International grâce a toute cette mixité de cultures dans laquelle j’ai grandi et évolue. But dont get it twisted, je suis un pur Galsen boi…

Comment êtes vous arrivé a être un producteur et qui est ce qui vous a inspiré?
Ce qui m’a inspire est très simple. Le Hip hop doit revenir a ceux qui connaissent le hip hop. Une vue d’ensemble du hip hop Galsen révèle d’énormes potentialités mais reflète cependant un manque latent de professionnalisme et d’organisation. Nous avons l’ambition de donner a notre hip hop la logistique nécessaire pour competir avec les meilleurs sur tous les plans, organisationnel, management, développement, distribution, promotion jusqu’aux aspects légaux tournant autour de la musique.

Depuis quand vous êtes lancé dans le showbiz ?
Man, je suis dans le show depuis très longtemps. J’ai été témoin de l’émergence des PBS, du Daraa J, Sunu Flavor, de MC Lida, Pee Froiss et de tous ces valeureux soldats qui ont commence le mouvement il y a une vingtaine d’années. C’est a cette époque que j’ai commence a fréquenter et a collaborer avec certains artistes. Ensuite j’ai forme mon propre groupe avec des amis a Tunis ou j’étais étudiant, mais c’était juste pour le fun et l’amour de la musique. Ensuite en tant que promoteur, j’ai anime les nuits les plus chaudes de Monastir, une station balnéaire de la Tunisie. Cependant, J’ai toujours su que ma passion était d’être non pas sur ou devant la scène mais plutôt derrière, collaborant étroitement avec l’artiste.

Parlez nous de Propagand’arts ?
Propagand’Arts est le label qui monte. Nous sommes une boite de Production audiovisuelle et Multimédia, Planning événementiel, PR & Consulting firm pour artistes et professionnels du showbiz. Le label a certes vu le jour par ma volonté mais grâce aussi a plusieurs partenaires qui ont aussi senti comme moi le besoin d’apporter leur savoir faire et leur expertise a la culture urbaine locale. La vérité est que notre hip hop est absolument commercialisable mais il lui manque les outils nécessaires pour sortir du cadre informel dans lequel il nage. Si c’est l’artiste lui même qui s’occupe de se trouver un studio, enregistrer, de la fabrication, promotion, shows, l’édition, la distribution etc.…, comment peut il être productif ?

Je discute souvent avec beaucoup de jeunes artistes Sénégalais qui ne pensent qu’à sortir un CD. Ok mais qu’est ce qui se passe avant et après la sortie de l’album? Existent t’il des mécanismes mis en place pour assurer une circulation fluide du produit in & out Sénégal? Autour de l’artiste, il faut une solide organisation qui s’occupe de ses intérêts, lui donnant ainsi la plénitude d’être créatif. Et c’est la ou Propagand’Arts apporte sa touche en offrant une équipe de professionnels pour faire de la culture urbaine sénégalaise une source de développement. Nos services sont varies et vont de Artist developement, Artist management, Représentation, Image management, Internet marketing, Events planning and Media relations. Production et distribution multimédia are next.

Avez-vous déjà travaille avec des artistes internationaux ou sénégalais et qui ?
Présentement, le label collabore avec des artistes sénégalais mais aussi étrangers comme Medinah Starr, Pikes Villain, Issa de Portland, PCT, French Connektion, Keyti, Nix, Liff, Abass Abass, Saga Boy, General Snipe etc.… On est aussi en train de nouer des partenariats avec plusieurs structures musicales, culturelles et médiatiques, locales et internationales afin d’élargir nos services et de diversifier notre offre. 2008 sera une année très existante pour nous.

Pensez vous que certains artistes hip hop du Sénégal ont une chance d’émerger aux states ?
Absolument. Mais ce qui et clair, c’est que le marche américain est très hermétique. Il est difficile pour un artiste francophone de s’y créer une audience car la langue demeure un grand obstacle. Le consommateur américain est très sensible aux paroles et veut comprendre la musique qu’il consomme. En plus, l’industrie musicale Américaine est très complexe et il faut une logistique impressionnante pour s’imposer ou même de se faire remarquer. Cependant, j’avouerais qu’il y a certains artistes hip hop sénégalais qui peuvent effectivement émerger en Amérique. Quelqu’un comme Carlou D pourrait effectivement se trouver un public au States, Duggy Tee, Wageble aussi Oh yeah mos def

On voit qu’a Washington même ou vous habitez, vous représentez votre pays vivement. Qu’est ce qui vous pousse a cela?
Fasho man. La location géographique n’est pas importante. Nous immigres devront avoir conscience de notre rôle d’ambassadeur. Que je sois au Galsen, en Europe ou ici aux States, j’adopte toujours la même tenure et le même combat qui est de promouvoir, sinon de représenter dignement mon pays. Boy Town for life, no doubt

Parlez nous de vos futurs projets ?
Wow, ils sont nombreux man. Mais puisse qu’ils sont état de projets, je ne peux les révéler maintenant. Par contre, ce que je peux vous dire c’est qu’on travaille ardemment pour une diversification de notre offre ainsi qu’à l’élargissement de notre réseau. Pour l’instant, on est sur Washington DC, New York et Los Angeles tandis que le bureau de Paris sera bientôt opérationnel. L’un de nos objectifs est d’être pressent dans toutes les grandes villes d’Europe et sur l’Afrique d’ici 2010. L’année 2008 sera mise en profit pour entamer plusieurs aventures qui vont certainement laisser leurs marques. Wait n see.

Quels conseils donnez vous aux artistes hip hop sénégalais ?
Ecoutez, aujourd’hui, il y a trop d’amateurisme. On ne sait plus qui est qui et qui fait quoi. Et malheureusement la qualité en souffre. Ce qu’il faudrait, c’est de se repositionner et de repartir aux bases du hip hop. C.a.d de se trouver une identité afin d’intéresser d’abord le marche local, ensuite le marche international. On ne peut baser notre hip hop sur du copier. On doit cultiver notre originalité tout en y incorporant bien sur cette touche moderne qui rendra le style original, mais aussi commercialisable. Ensuite pour ceux qui sont autour des artistes il faudrait nécessairement qu’ils commencent à s’intéresser aux métiers de la musique et a ces nombreuses formations offertes en Europe ou aux Etats Unis. De ce fait, ils pourront ainsi fournir aux artistes des services de qualité qui rendront notre hip hop fort sur le marche international. Je dirais aussi au passage que le Hip hop Awards organise annuellement par Pindra est un événement à vivement encourager car il apporte de la crédibilité au hip hop local.

Source: Kingsize.sn

Souleymane Diamanka : Le slam au goût Peul

Enfant, Souleymane se décrit comme rêveur et naïf. On retrouve l’empreinte de ce gamin dans les textes de son premier album « l’Univers Peul ». Le sens et la sonorité, le fond et la forme, vivent en parfaite harmonie sans se cannibaliser l’un l’autre. Les bons mots surprennent l’oreille mais font aussi cogiter. Et le slam prend un goût Peul.

« Un Peul, sans ses proverbes et ses dictons risque d’être un peu perdu. Plutôt qu’être assis le cul entre deux chaises, mieux vaut être debout, en équilibre sur deux cultures ». Cet équilibre Souleymane Diamanka l’a bien trouvé entre les cultures Peule et occidentale. Sa musique est un parfait métissage de ces deux rencontres. Amoureux des mots, l’artiste de Bordeaux tient en ébullition la scène slam avec un premier album doux, poétique et surprenant, « l’univers peul ». Pour un coup d’essai, cette œuvre est un véritable coup de maître.

« Je ne m’attaque pas tout de suite à un thème quand j’en tiens un. J’ai plein de phrases qui se bousculent, mais j’attends vraiment le dernier moment pour voir physiquement, ce que cela sera sur le papier. Je laisse mûrir, avec les sentiments de la vie de tous les jours, j’emmagasine. Et quand cela déborde de mon cerveau ou de mon cœur, je pose tout cela sur le papier. » indique-t-il. Et il le chante aussi bien. La voix grave de Souleymane Diamanka rappelle celle d’un autre slammeur, Grand Corps Malade (en duo sur Au bout du 6e silence). La musique sur laquelle il pose ses mots est plutôt jazzy et intimiste, avec quelques accents africains pour « Je te salue vieux Sahara » ou « Moment d’humanité », qui convie le griot sénégalais Sana Seydi. Une heureuse coïncidence a réuni les deux hommes. Mais pour Souleymane, les deux cultures, les deux langues et les deux générations n’ont jamais été très éloignées.

Parti de son Sénégal à l’âge de deux ans, Souleymane passe son enfance à Bordeaux. De la rencontre des mots avec la musique en banlieue, naît un groupe de hip hop, « Djangu Gandhal », dans lequel tous les membres rappent et dansent. Souleymane Diamanka écrit en outre tous les textes. Un goût de l’écriture que le jeune a gardé de son professeur qui lui répétait que « Écrire de la poésie, c’est faire des nœuds dans les phrases et obliger les gens à défaire ce nœud comme un papier cadeau ». La métaphore va germer dans la tête du gamin, qui va dès lors jongler avec les mots. La danse n’étant pas son truc, il joue d’abord à l’alchimiste des mots, avec le dictionnaire comme matière première, en faisant par exemple des additions de mots ou en s’imposant des contraintes d’écriture.
Puis il fait la découverte miraculeuse des palindromes, et se met au défi d’en créer. « L’Univers Peul » est le fruit de ce grand défi. Une véritable traversée continentale dans le pays des songes et de la quête de soi. « Amadou Hampaté Bâ disait : “En Afrique, un vieillard qui meurt, c’est une bibliothèque qui brûle”. J’ai envie d’être cette passerelle entre ces deux univers apparemment lointains, mais contigus en réalité, et qui se prolongent. C’est pour ça que je parle d’oralité manuscrite. Pour moi, la poésie est dans la vie... Et puis il y a la poésie de ma maman qui me disait toujours : “Si quelqu’un te parle avec des flammes, réponds-lui avec de l’eau.” La poésie c’est ça ! » Parole de Poète.
Source: afrik.com

Le resume de la cuisante defaite du Senegal face a l'Angola

Concours Visages d’Afrik : c’est parti pour l’édition 2008 !

Voilà près de quatre ans que vous attendiez une nouvelle édition du concours Visages d’Afrik. Il est de retour ! Pendant toutes ces années, vos mails en ont dit long sur ce concours que vous avez plébiscité lors de ses précédentes éditions. Toute l’équipe de Beautés d’Afrik est désormais prête à vous donner satisfaction.

Nous nous étions séparés sur la victoire de Jennifer et Lénine, les Miss et Mister Afrik 2004. Sur plus de 300 candidats, vous aviez été plus de 200 000 à en sélectionner dix, nous vous en remercions encore, qui ont été départagés par un jury de professionnels. Qui leur succèdera à eux et à Hawa et Isma, les lauréats de l’édition 2003 ?

Les inscriptions sont ouvertes
Pour participer au concours Visages d’Afrique - Miss Afrik et Mister Afrik 2008, un bulletin d’inscription unique par candidat vous attend à l’adresse ici. A l’instar des années précédentes, un formulaire est à remplir qui sera complété d’une photographie, en noir et blanc ou en couleur, de la taille au moins d’une photo d’identité. Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 31 mars 2008 à minuit comme indiqué dans le règlement du concours.

Les photos seront mises en ligne le 1er avril 2008 et les votes débuteront le 15 avril 2008 pour s’achever le 1er juin 2008. Le concours est bien évidemment ouvert à tous, de 7 à 77 ans, selon la formule consacrée. Les mineurs devront fournir une attestation parentale. Nous espérons que vous participerons nombreux à cette édition 2008 pour magnifier les Visages d’Afrik, des plus jeunes aux plus murs, de ceux de nos chérubins à celui de nos aînés empreints de sagesse. A vous la toile de Beautés d’Afrik !

Bulletin d’inscription au concours Visages d’Afrik

Source: Afrik.com

Vieillesse ou effets du divorce? Pourquoi Vivi ne vibre plus?

Viviane Chédid, l’ex-femme de Bouba Ndour a-t-elle vieilli ou est-ce le divorce qui fait ses effets ? En tout cas, samedi dernier au « Yengoulène », elle a eu du mal à « vibrer » (une danse qui consiste à secouer le corps), malgré l’insistance du public et la prouesse de « Baye Tama ».

« Munumma vibrer, boulène insister » (je ne peux pas vibrer, n’insister surtout pas). Telle est la réponse que Viviane a servie au nombreux public surexcité, qui voulait la voir « vibrer » au rythme de « Baye Tama ». Malgré l’insistance des mélomanes, Vivi est restée inerte comme une statue. Impossible de faire bouger son corps. Ce qui a laissé bon nombre de ses fans perplexes sur l’état de forme de Vivi. D’aucuns ont vite fait d’établir un lien entre cette méforme de Viviane Ndour et sa nouvelle vie de célibataire.

« Mounatoul vibrer, amoul courant bi koy masse » (elle ne peut plus vibrer, parce qu’il n’y a pas de courant pour la brancher). Le public est resté sur sa faim. Elle n’a dû son salut qu’à une fille qu’elle a fait monter sur le podium pour qu’elle « vibre » à sa place. Une situation qui a alimenté les commentaires à la fin de la soirée. Dans les coulisses, ils sont nombreux les mélomanes qui disent ne plus reconnaître Viviane Chédid sur scène. Elle est de plus en plus expéditive dans ses prestations. La preuve, samedi dernier, elle est arrivée à 02 heures 30 du matin pour partir avant 04 heures du matin.

Ce que les mélomanes ont trouvé très infime pour une soirée. Il y a eu même des grincements de dents dans la foule à la sortie. « Tan yi ni ley deff , dey niaw taf taf affaire yi » (c’est ce qu’elle fait ces temps-ci, elle fait les choses à la va-vite). En tout cas à ce rythme, on finira bien par penser que sa nouvelle vie de célibataire ne lui réussit pas bien. Du moins sur la scène. Auquel cas, on l’aiderait volontiers à retrouver sa chaussure ou à lui en trouver une nouvelle. Si cela n’a pas été encore fait. Parce que « nak » samedi dernier, après la soirée, il y avait du monde qui l’attendait dans les coulisses. Et devinez qui l’attendait à la sortie ? Suivez notre regard !!!

Source : L’observateur

Millenium Star: Quatres demoiselles en lice pour une 4x4 et un poste d'animatrice tele

Elles étaient 973 filles au départ dans une compétition pour accéder à la deuxième saison de Millénium Star, émission organisée par Boubs. Quatre d’entre elles sont retenues pour gagner une 4x4 et un poste d’animatrice de télé. A l’ouverture de ce grand événement, c’est Oumar Pene qui a cédé à un caprice de Boubs en acceptant de venir jouer en « live » après 15 ans d’absence à la RTS. Carlo D’ a également animé le deuxième enregistrement de l’émission.

« J’étais en classe de 4ème lorsque Omar Pène jouait en « live » dans l’émission Boulevard musique. J’ai fait jouer mes relations auprès de lui pour offrir du bonheur à la nouvelle génération d’animateurs que nous sommes et particulièrement les jeunes », balance Boubs, très excité lors du démarrage de la deuxiéme saison de Millénium star. Visiblement honoré qu’Omar Pène lui ait fait cette faveur, il déclare que les candidates sont au nombre de 4 après une rude sélection effectuée avec 973 filles. Il s’agit d’Aïda qui vient de Saint-Louis, Codou originaire de Kaolack, Penda native de St-Louis et Zeina qui habite à Tambacounda.

Mais il précise que ce n’est pas la beauté qui compte sur le plateau et que les juges sont les téléspectateurs qui vont élire la gagnante. Sous le regard du fans club d’Omar Pène dont les membres ont rempli la salle, le député et adjoint au maire du premier magistrat de la ville de Dakar, Moussa Sy. Il avait occupé le poste de président du fan’s club. « C’est mon idole, mon chanteur, je suis venu savourer le spectacle et danser avec tout le monde », dit-il très nostalgique du temps où il l’accompagnait partout, même lors de son dernier enregistrement en 1991.

Mais pour la première émission, Penda et Codou ont fait le premier passage en attendant Aida et Zeina pour une autre émission avec Carlo D. Au menu de ce marathon, une 4x4 Volkswagen offerte par Espace Auto et un poste d’animatrice à la télé.

Un budget de plus de 20 millions
Un pactole faramineux a été dégagé par Boubs pour la réalisation de Millénium Star. « J’ai écrit l’émission, fait le casting et dépensé beaucoup d’argent pour le décor », dit Boubs. Et selon Massamba Thiam, la réfection du décor a duré deux mois pour les vitrailles et les planchers. Tout était nickel, le seul hic, c’est qu’il n’y avait pas à boire : ni café ni boisson.

Longue attente
Avant l’enregistrement de l’émission, il y avait une longue attente des invités installés dans le hall de la RTS. Convoqués à 16h, ils ont dû patienter longtemps. C’est le cas du guitariste Dembel Diop qui est même finalement tombé dans les bras de Morphée. A ce moment on faisait de la peinture, installait les planches, les chaises ... La RTS ne dispose que d’une seule salle de spectacle.

Et pourtant l’espace ne manque pas pour l’érection d’une une salle de spectacle. Boubacar Bâ le directeur des programmes s’en désole et explique que la direction est confrontée à payer 420 millions de francs de salaires pour 700 agents. « L’esthétique est bonne, mais il nous faut d’abord honorer les engagements. Le Dg se débrouille à sa manière pour payer les employés. C’est la vérité. Pour le moment, nous n’avons que ce studio d’enregistrement de spectacle », dit-il.

Source : L’observateur

Chez Henri, l'alcool n'a pas pu plumer les Aigles

17H, le coup d'envoi est donné pour le match Sénégal Tunisie. Chez le numéro 7 de l'équipe nationale, la tension monte d'un cran, les nerfs sont à vifs, les coeurs serrés. Chacun s'est enfermé dans son coin, histoire de cacher son anxiété. Dans la case des VIP, comme ils aiment à se dénommer, le jeune frère d'Henri Camara et ses amis sont regroupés autour de la lucarne pour regarder le match, verres de vins et clopes à la main.

Aucun moyen n'est de trop pour encourager le frangin en mission à Tamale. 9e minute. Stupeur. Jeema crucifie Tony Sylva. «Ça va aller !», scande-t-on. On ne veut pas croire au pire. Juste avant la pause, Bayal Sall maintient l'ordre. «L'Obs avait vu juste». Un carton de vin rouge est vidé. Tous sont déjà prêts pour la musique à fond avec le matériel de sono en place. Les commentaires accompagnent la partie. L'on crie : «Tony est décevant !», ou l'on murmure : «Henri doit rentrer. La confiance revient avec la 2e mi-temps. 60e minute, “Saint Henri” pointe le bout de son nez, prêt à diriger la messe. But de Diomansy Kamara après une partie de billard à laquelle participe Henri. Sa famille trouve de quoi jubiler.

Le vin peut couler de nouveau et à flots. Pas de bol. Égalisation tunisienne alors qu'on pensait déjà à la prochaine cible. Henri ne marquera pas son premier but face à la Tunisie qui ne réussit décidemment pas aux Lions. Joie mitigée, l'excitation cède la place à l'espoir. Le prochain match c'est dimanche, jour de messe. Jour de Saint Henri ?

Source: L'Observateur

Le chômage au Senegal, un désastre social

Pour une population particulièrement jeune dont plus de la moitié est âgée de moins de 35ans, le Sénégal a du mal à lutter efficacement contre le chômage. Selon le dernier recensement général de la population, 87,80% de la population âgée de 16 ans et plus sont dans l’informel.

Malgré, les sommes importantes englouties dans la promotion de l’emploi des jeunes, le problème du chômage reste entier et cause un véritable désastre social. Le drame de l’émigration clandestine est assez symptomatique de ce malaise social qui assaille la jeunesse.

Pourtant, considéré comme un droit par la constitution sénégalaise, en son article 25 qui stipule : « chacun a le droit de travailler et le droit de prétendre à un emploi », le travail ne constitue pas moins un véritable casse-tête pour la jeunesse en proie à un chômage chronique. Pour une population de 11, 9 millions d’habitants, le Sénégal détient un taux de chômage de 14,6 % en 2006 selon les données officielles. Selon les estimations sur le site de Rfi, ce taux de chômage est estimé à 40%. En revanche, il faut distinguer les chômeurs des sans emplois. En effet, la situation actuelle de l’emploi découle de la combinaison de plusieurs facteurs. D’abord, une absence de politique d’emploi efficace, ensuite une inadéquation de la formation avec les besoins du marché de l’emploi, et enfin, la rareté « d’entreprises citoyennes ».

Le premier septennat du Président Wade a été marqué par des efforts financiers considérables dans la lutte contre le chômage des jeunes. Ainsi, le ministère de la jeunesse a été jumelé avec celui de l’emploi et un fonds national pour la promotion de la jeunesse (Fnpj) a été mis en place. Mais sept années plus tard, la question de l’emploi reste entier et le chômage toujours persistant. D’ailleurs, les dysfonctionnements notés, lors de l’atelier de restitution portant sur l’évaluation des interventions du Fnpj, sont révélateurs de son inefficacité. La somme globale allouée à cette structure est évaluée à 10 milliards 500 millions de FCFA.

Toutefois, « les crédits octroyés par le FNPJ depuis sa création n’ont été remboursés qu’à hauteur de 20 % », avait déclaré Ibrahima Sarr, le ministre délégué chargé du Budget, lors de la dernière session plénière de l’Assemblée nationale. Selon Mariam Niang, chef de la cellule de communication du Fnpj, « à ce jour, 2 378 projets ont été financés. Ces projets ont généré 12 408 emplois pour un montant global de 6 231 853 144 ». Au même titre que le Fnpj, l’agence nationale pour l’emploi des jeunes (Anej) participe également à la lutte contre le chômage des jeunes. Dans le document du bilan des réalisations de l’Anej, « de janvier 2002 à décembre 2006, 53 793 jeunes, à travers les 11 régions du pays, ont bénéficié de ces services, dont 5 784, pour des besoins de formation ».

Mais, le document mentionne que globalement, « ce nombre est largement insuffisant par rapport aux demandes de formation exprimées par les jeunes, leurs organisations et les collectivités locales ». Ces efforts importants sont, hélas plombés par plusieurs écueils. D’abord, le manque de mécanismes de suivi et d’appui conseil des promoteurs pour accroître leurs chances de réussite en affaires. Cette méthode est seul gage de remboursement des crédits accordés.

En plus de ce facteur, il faut ajouter l’inadéquation de la formation des postulants avec les besoins du marché de l’emploi. Notre système éducatif général et généralisant est aujourd’hui incompatible avec le marché de l’emploi. A ce propos, certains cabinets de recrutement notent de leur côté que les produits des écoles de formation ont plus de chance d’accéder à un emploi que les diplômés de l’université où l’enseignement spécialisé est quasi absent. Fort de ce constat, on fait remarquer que nos universités sont devenues de grandes fabriques de chômeurs. En effet, les jeunes fraîchement diplômés traversent un chemin de croix avant de décrocher un premier emploi. Les avis d’emploi annoncés dans la presse permettent de voir que les systèmes de recrutement sont souvent discriminatoires pour les nouveaux diplômés.

En fait, les employeurs exigent 2 à 5 ans d’expérience, alors que nombre de postulants ont du mal à trouver un premier travail. C’est ce qui explique que l’âge moyen d’accéder à un premier emploi est compris entre 25 et 35 ans, comme l’atteste les données de la direction de la prévision et des statistiques (Dps). Selon cette source, « le chômage touche plus particulièrement les adolescents et les adultes que les autres groupes d’âge de la population résidente. En effet, plus de 6 chômeurs sur 10 sont âgés entre 15 à 34 ans ». En se référant toujours à cette source, on note que « la proportion de chômeurs est plus importante dans la population ayant atteint le niveau secondaire (8,2%) et supérieur (8,0%) ». Dans sa répartition par sexe, on constate que le chômage touche plus les hommes que les femmes. En outre, il faut souligner que même s’il y’a un taux important d’activité, les travailleurs sont en majorité des indépendants.

Source: Africanglobalnews

Didier Awadi : « Il est important de savoir à quelle sauce on veut nous bouffer »

Connu et respecté pour sa musique à caractère engagé, le rappeur Didier Awadi part cette fois en croisade contre les accords de partenariat économique (Ape) qu’il dénonce avec force dans un clip intitulé : « On ne signe pas ». Dans l’entretien exclusif qu’il a accordé à « La Sentinelle », l’artiste revient notamment sur la campagne Anti-Ape et son combat pour que l’Afrique prenne son destin en main. Didier est de la graine de panafricanistes rares dans un continent où les dirigeants rivalisent de bavardages et…de soumission face à l’Europe mondialisante économiquement et hermétique en ce qui concerne la circulation des personnes. C’est un plaisir d’écouter cette voix rebelle et rafraîchissante.

Au moment où nous réalisons cette interview, des africains manifestent à Bruxelles contre les Accords de partenariat économique (Ape). Vous vous êtes, vous même, engagé dans cette campagne en lançant le clip : « On ne signe pas ». Pensez vous que cette campagne est juste et qu’elle pourra aboutir et faire reculer l’Union Européenne ?
Didier Awadi : Je pense que cette campagne est juste. C’est une campagne qui n’est pas sénégalo-sénégalaise mais Panafricaine. En tout cas, c’est dans ça que je m’inscris. On l’a démarré depuis quelque temps déjà avec le Forum social africain et le forum social sénégalais. Il y a eu une grosse mobilisation durant le Forum social mondial de Nairobi. Ensuite, il y a eu une grosse mobilisation pendant le FESPACO à Ouagadougou. Il y a un mois, nous étions à Bamako pour parler de l’immigration clandestine et des Ape. Pour moi, ce n’est pas un sujet nouveau. C’est vrai que cette date symbolique du 31 décembre fait que tout le monde s’agite, fait que tout le monde s’est agité vers la fin de l’année. Tous les pays Africains. Pour le Sénégal, beaucoup de politiciens ont pris la question en main. Certains pour des intérêts politiques, d’autres de manière plus sincère. On n’est pas dupes. On regarde ce qui se faire. Je pense que le combat est noble. Il est important que nous comprenions les Ape.

Il y a une logique de destruction massive qui se met en place. J’ai fait un morceau pour que les gens comprennent les Ape. Pour que le paysan comprenne, que l’étudiant comprenne… Il est important de comprendre à quelle sauce on veut nous bouffer. Très souvent, ce qui se passe quand il y a de grandes questions nous concernant, les politiciens ou bien les techniciens de ces questions en parlent dans certains endroits, mais les populations ne se sont pas approprié le débat. Même quand Kwame Nkrumah parlait de l’unité africaine, le débat était trop élevé pour que les populations puissent s’en emparer. Après, on avait l’impression que c’était une bande d’illuminés qui parlait alors que c’était très important.

Aujourd’hui, on en reparle et, je pense que cette question des Ape va accélérer le processus parce qu’on voit toute la logique de destruction massive qui est en train d’être menée. Et par l’Asie et par l’Europe, par tout le monde par rapport à l’Afrique qui n’a pas d’outils pour se développer. Ça peut nous permettre une prise de conscience. Que les Africains se disent : on à l’occasion de prendre notre destin en main. L’occasion de comprendre qu’il faut faire des sacrifices pour se développer ; comprendre qu’il faut se tourner à un moment vers notre histoire pour se développer. C’est une occasion historique.

L’Afrique apparaît désunie sur cette question. Certains pays comme la Côte d’Ivoire ou le Ghana ont déjà signé. Comme à son habitude, quand il y a des questions majeures, l’Afrique ne peut pas se retrouver et parler d’une seule voix. Comment l’expliquer ?
D.A : Je pense que l’Afrique est comme tous les continents. L’Europe ne se met pas d’accord sur tout à propos de l’Europe. Il ne faut pas dramatiser. Il n’y a rien de dramatique. Les Européens ne sont pas d’accord, sur tout mais ils enclenchent un processus. Ils font des stand- by. C’est ce qui se passe pour l’Afrique en ce moment. La Côte d’ivoire et le Ghana, qui ont paraphé et non signé ces accords, ont remis tout dans le cadre de la CEDEAO pour qu’elle continue les discussions. C’est bien. Ils avaient fait un pas en avant mais ils sont revenus. On a un devoir de solidarité vis-à-vis de la Cote d’Ivoire et du Ghana. Les accords qu’on leur a fait signer ne sont pas les mêmes. On a un devoir de solidarité avec ces pays qui n’ont pas les mêmes statuts que les nôtres.

L’Ambassadeur de France à Dakar a déclaré récemment dans la presse que certaines erreurs pouvaient être corrigées. Peut on en déduire que l’Europe est prête à revenir sur un certain nombre de points ?
D.A : Je pense que si l’Afrique n’était pas allé dire un gros NON, l’Ambassadeur français n’aurait pas ce discours aujourd’hui. Il se serait bien félicité de la signature des accords. Vu que tout le monde semble ne pas être content, il a fait une sortie pour dire que oui, en effet, peut être qu’il y a des choses à modifier, avec un langage diplomatique pour parler du camouflet. Mais il sait très bien que ces accords là, ce n’est pas pour le bénéfice de l’Afrique et des africains. Il peut avoir un beau langage diplomatique, j’ai lu son interview dans « le Populaire », mais je trouve qu’il a dit plein de choses et le contraire dans le même article. Il reconnaît qu’il y a des insuffisances mais que c’est perfectible.

Il faut aller plus loin que cette situation des Ape. Je n’en suis pas seulement aux Ape. Si on voulait une preuve qu’il y a une volonté manifeste qu’on ne se développe pas, maintenant, nous l’avons. Une preuve écrite. C’est à nous de nous réveiller, de commencer à faire du Sud-Sud, de développer nos industries, nos micros industries. De développer nos économies. Le protectionnisme qui existe en Europe, qui existe aux Etats-Unis, nous aussi on y a droit. On a le droit de se protéger.

Pourquoi a-t-on l’impression que Didier Awadi est le seul musicien sénégalais à se prononcer sur ces questions ?
D.A : Je l’explique peut être par le fait que j’ai eu la chance de rencontrer les bonnes personnes au bon moment. Des personnes comme Aminata Traoré où Tawfik Ben Abdallah qui m’ont parlé de toutes ces questions. Le forum social sénégalais ou le forum social mondial traitent de ces questions depuis longtemps. C’est au contact de ces personnes que j’ai pu avoir très tôt l’information. Ils nous ont formé là-dessus. On a fait des ateliers, des workshops pour qu’ils nous donnent des clés de compréhension. On leur a dit : on n’est pas économistes, vos histoires là, ça a l’air compliqué. Ils nous ont dit non, en décodé, ça veut dire ça, avec des mots simples pour qu’on puisse comprendre. C’est par rapport à ça, une fois qu’on a compris et qu’en âme et conscience on adhère à une démarche, qu’on a commencé à en parler. Mais il y en a d’autres qui s’activent. Parmi les rappeurs sénégalais, il y a Doug E Tee, les gens de Daara J, les gens de Da Brains, Xuman, Nix. On a fait un morceau ensemble par rapport aux Ape. Il y en a beaucoup d’autres qui s’intéressent à cette question. Notre initiative a peut être seulement été la plus visible.

Vous avez déclaré ne pas avoir attendu les politiques pour commencer à dénoncer les Ape. Etait ce une manière de vous démarquer de ces derniers et d’éviter toute tentative de récupération politique?
D.A : J’en ai parlé avec des politiques du pays qui ont apprécié la démarche. Sur ce point précis, nous avons des points de vue convergents, mais ça ne change pas ce que l’on est profondément. Maintenant, c’est clair qu’il y aura des tentatives de récupération politique. Tu ne peux pas dire à un poisson ne nage pas. Les politiciens essaieront toujours de tirer la couverture de leur côté, mais on reste vigilants. Sur cette question, on peut applaudir le Président, mais sur d’autres questions, si on est mécontents, on le dira. Je pense que c’est ça aussi la démocratie. Ça montre aussi, si besoin était, qu’on n’est pas énervé toute l’année, et qu’on peut s’énerver sur beaucoup d’autres choses uniquement sur le plan national. C’est notre rôle de veille en tant qu’artistes militants. On aimerait être panafricanistes. Donc, devant une question pareille, nous ne pouvons pas nous taire. Maintenant, si des gens essaient de récupérer ça, on n’y pourra rien.

Il y a un an et demi, au moment où l’on parlait beaucoup de Barça ou Barsakh, vous vous étiez engagé dans la lutte contre l’émigration clandestine. Aujourd’hui, vous récidivez avec les Ape. Awadi, c’est un militant des causes perdues ou de celles qu’il estime faire partie du combat des africains ?
D.A : Je pense qu’il n’y a pas de causes perdues. Pour moi, ce sont des causes nobles. Je fais de l’activisme musical, c’est comme ça que j’aime appeler le concept. Quand on a la chance d’être écouté, on doit faire quelque chose de bien. Quelque chose de constructif. La critique ne peut que faire avancer nos sociétés. On a un rôle critique par rapport à tout ce que l’on vit, tout ce que l’on voit. On est là comme tout le monde. On n’est pas issus de milieux favorisés. Moi, je suis fils d’enseignants. Père et Mère. J’ai une bonne lecture de ce qui se passe au dessus et en dessous de moi. On doit pouvoir faire une synthèse et avoir aussi une volonté de mieux vivre pour nous même et pour ceux qui nous entourent. C’est ce qu’on exprime. Il ne s’agit pas de se rattacher à chaque fois à une cause perdue. On ne vit pas pour les causes perdues. Mais quand on sait qu’il y a une cause qui est noble et qui peut nous faire évoluer, on a le devoir d’agir. Si tu vois un danger, tu as le devoir de faire quelque chose. Sinon, tu seras complice demain. L’histoire retiendra que tu le savais et que tu n’as rien dit.

Quand on regarde votre studio, avec les portraits de Che Guevara, Lumumba, Cheikh Anta Diop et tous ces grands personnages sur les murs, on revient au panafricanisme. Tous ces grands personnages qui vous entourent. D’où vous vient cette culture ?
D.A : C’est le fruit de lectures, de rencontres avec des gens intéressants qui m’ont fait découvrir de nouveaux livres, de nouveaux films. C’est vrai que mon père était professeur d’histoire. Il y en a qui vont préférer collectionner des voitures, des Rolls Royce. Nous on aimerait bien collectionner des films sur Sankara, sur Lumumba et comprendre leur vie. Je pense qu’on en tire beaucoup d’enseignements, à un moment où on a un problème de référence en Afrique. On essaie de trouver le référentiel et les références pour bien vivre en tant qu’Africain en 2008.

Quelles incidences pourraient avoir les Ape sur le plan des arts et de la culture ?
D.A : Par exemple, s’il y avait une petite société qui dupliquait des cassettes, tu auras une autre grosse société, bien structurée, qui va venir proposer des services beaucoup plus perfectionnés et à moindre coût. A partir d’un certain moment, notre El Hadj Ndiaye ne pourra plus vendre ses cassettes ou ses Cd. Il va être dépassé tout simplement. Ça va être pareil dans tous les domaines. Les gens vont venir avec des produits manufacturés, bien présentés, moins chers, parce que subventionnés souvent là bas. Les surplus de production seront envoyés ici et les petites sociétés ne pourront plus suivre.

Tiken Jah Fakoly a été décrété persona non grata au Sénégal, suite à des propos sur le pouvoir en place. Comment interprétez cette réaction des autorités sénégalaises ?
D.A : Je pense que les autorités sénégalaises ont eu une réaction disproportionnée et inopportune. Vraiment, ça ne servait à rien. Ça crée juste un zoom sur le Sénégal pour que les gens se disent : mais qu’est ce qui se passe, qu’est ce qu’on a pas le droit de dire, qu’est ce qu’il a dit ? On se rend compte qu’il a touché le sujet sensible du pays. Aujourd’hui, le pays accueille l’ANC, le PAIGC, la rébellion armée Ivoirienne, tous ces gens viennent ici s’exprimer et on ne leur dit rien. On ne leur parle pas de droit de réserve. Mais quelqu’un vient pour une liberté de ton, parce que ce n’est pas l’expression qu’on lui reproche, mais le ton, et il est non grata. Ça fait honte, en tant que Sénégalais, dans le pays où en plus, la liberté d’expression est génétique. C’est techniquement impossible de dire à un sénégalais de la fermer.

Ces choses ne sont pas à faire ici. Je pense donc que le Ministre qui a pris cette décision doit avoir le courage de revenir dessus. Elle ne fait pas honneur au Sénégal, elle ne fait pas honneur à la Téranga sénégalaise, à l’esprit d’Union Africaine. Au moment où on a envie de montrer notre esprit panafricaniste, ça va à l’encontre de ce qu’on veut faire. C’est un scandale. On ne peut pas dire que l’on va renforcer la CEDEAO et ne pas laisser l’un de ses ressortissants s’exprimer. Liberté des gens, mais vous fermez votre gueule.Non, faut pas déconner.

Il nous est arrivé d’entendre des rappeurs dire que les médias publics, particulièrement la télévision, ne leur accordent pas la place qu’il faut par rapport aux autres genres musicaux. Peut on parler de « dictature » du Mbalax ?
D.A : Non, je ne pense pas qu’il y ait une dictature du Mbalax. Le Mbalax est prisé par les populations. Les animateurs mettent ce que les populations veulent écouter. Si on fait de la bonne musique, que ce soit du rap, du Mbalax ou du slow, si c’est bon, les gens vont mettre. Un animateur lui, a envie que les gens suivent son programme. Je pense que c’est à nous d’accepter de nous remettre en question si on n’arrive pas à breaker le marché. En radio, on le fait, en télé, on peut y arriver. Mais, c’est avec une super qualité de production. Mais comme dans notre corporation nous ne sommes pas très riches, nos vidéos ne sont pas de très bonne qualité et dans le Mbalax, ils ont un peu plus d’argent, donc ça se ressent dans leurs productions vidéo. Ils sont un peu plus diffusés. Chaque fois qu’il y a un bon produit, les gens le mettent.

Cela ne tient-il pas aussi au fait que les textes des rappeurs sont plus cinglants vis-à-vis des pouvoirs en place, disons pas toujours politiquement corrects ?
D.A : C’est vrai qu’ils ont peur du côté explicite de nos paroles. C’est vrai que ça fait peur. Par exemple, certains de mes morceaux ne passeront jamais à la télévision nationale. Même sur d’autres télés, les gens feront attention. Ils me le disent. Ils disent, Awadi, tu es mon pote, mais je ne mettrai jamais ça, sinon je me fais virer.

Mais n’est ce pas un combat démocratique que toutes les musiques soient entendues dans les radios publiques ?
D.A : Oui c’est un combat démocratique. Mais je ne peux pas leur jeter la pierre parce que je sais qu’ils font de vrais efforts. Aujourd’hui toutes les radios font des efforts, les télés font un effort. On me consulte souvent sur ces questions. Je ne veux pas dire qu’ils nous ont mis à l’écart. Je pense que ce ne serait pas juste de leur faire ce procès. Je pense plus à nous. On devrait apporter plus de qualité, d’esthétique dans ce qu’on fait.

Quand on regarde la nouvelle génération qui émerge dans le Rap sénégalais, on a l’impression qu’elle s’inspire surtout de ce qui se fait aux Etats-Unis. La marque de fabrique Sénégalaise n’est elle pas un peu en train de se perdre ?
D.A : Je ne peux pas leur faire ce procès. Nous mêmes, quand on est venu, on a copié la musique américaine. Eux aussi, ont le droit d’arriver et d’apporter leur feeling. Ça va se perfectionner, ça va se tropicaliser, mais on ne peut pas leur dire qu’il faut faire comme nous. Est-ce que c’est nous qui avons la vérité ? Peut être que c’est eux qui ont la vérité. C’est le genre de procès que tu ne peux pas faire. Quand on a commencé, on copiait les américains. Au début on rappait en français et en Anglais. Même pas en wolof. Il a fallu qu’un de nos grands qui n’avait rien à voir avec le rap vienne nous critiquer pour qu’on commence à rapper en wolof. Il faut que chaque génération vienne et fasse son truc. Les gens qui font du Mbalax aujourd’hui, faisaient de la Salsa. Ils copiaient les Cubains et ils étaient bien contents. Des supers rappeurs, il y en a plein au Sénégal. Maintenant, il reste à voir comment créer son image, développer son image, vendre son image.

Techniquement, les rappeurs sénégalais ont-ils les moyens de développer des produits de qualité ?
D.A : Techniquement, le rap est devant toutes les autres musiques. Presque tous les rappeurs ont leurs studios, leurs « home studio ». Ce qui n’est pas le cas du chanteur moyen de Mbalax. Aujourd’hui, le rappeur sait monter artisanalement son clip. Il a le matériel pour le faire. Les outils existent. Aujourd’hui, avec un PC, un Pentium 4, on peut faire ce que l’on veut. Il suffit de savoir manipuler les logiciels. Mais c’est là que se situe le problème. On a un besoin de formation. Si tu as l’outil, c’est bien, bien l’utiliser, c’est mieux.

On se rappelle qu’en 2005, vous aviez sorti un album intitulé : « Un autre monde est possible ». Quand on voit avec les Ape que l’Europe continue à tenter d’imposer sa vision du monde à l’Afrique, comment arrive t-on encore à croire qu’un autre monde est possible ?
D.A : Tout cela vient conforter l’idée qu’un autre monde est possible. Un monde où ce n’est pas seulement l’Europe qui doit venir amener ses pacotilles et te dire voilà la pacotille, tu dois consommer ça, c’est bon pour toi. Une autre Afrique est possible. Une Afrique qui prend son destin en main. Qui se dit qu’elle a besoin d’une monnaie unique et qui ne sera pas celle que les Européens nous donnent. Ce sera notre monnaie, ce sera notre marché. On va développer notre économie, nos industries, notre agriculture. Tout ça nous prouve que c’est possible. Tout ça va accélérer le processus. Beaucoup de gens sont alarmés mais moi je suis content. En criant : un autre monde est possible, nous n’avons pas crié dans le vent. Aujourd’hui, les gens ont vu de quoi on parlait. La menace, ce n’était pas une menace en l’air.

C’était une menace écrite, programmée. Quand la Banque Mondiale est venue avec des programmes d’ajustement structurels qui n’étaient pas adaptés, tu as beau crier, on te dit d’arrêter. Ils disaient qu’ils nous apportaient le développement. Tous ces programmes, quel développement ça a amené ? Ça a créé la misère. Mais où est notre point de vue là dedans ? On n’a jamais eu notre point de vue qui a été pris en compte. A un moment, il faut qu’on ait notre point de vue. Et si on ne te donne pas la parole, tu la prends. S’il le faut tu l’arraches. Aimé Césaire dit que l’indépendance ne se donne pas. Elle se prend, elle s’arrache. Elle se paie en sang et en cadavres. Tant que nous ne croirons pas en ça, et que nous continuerons à croire qu’on va venir nous donner l’indépendance avec pleins de bisous, on va dormir longtemps.

Aujourd’hui, on nous met en tête l’idée que l’on doit être des pays émergents…
D.A : Le plus grave, c’est que les gens se battent pour être pays moins avancés. Tout le monde fait tout pour pouvoir rentrer dans le cadre des pays moins avancés pour qu’on puisse l’aider. Ils ont créé des primes pour les plus pauvres. Si tu es bien pauvre on va t’aider. Il y a des primes à la misère. Je pense qu’on vit une accélération de l’histoire. Que l’on en soit conscient ou pas. Ça va amener les choses à changer très rapidement. Pourquoi, nous, on fait beaucoup de bruit, on essaie de faire des morceaux ? C’est pour que les populations s’emparent de ces questions. Parce que l’on sait que les politiques ne sont plus crédibles. Les gens qui font de la politique, en ayant un vrai programme basé sur des idéaux, basé sur des convictions, il y en a très peu. Si on nous demande quel est LE leader africain aujourd’hui, on a du mal pour le désigner. Un leader africain digne, derrière lequel tout le monde pourrait se mettre sans réfléchir. On a un problème de leaders.

Un mot sur votre prochain projet ?
D.A : La sortie de mon album : « Présidents d’Afrique », vers le mois d’Avril. Il y a un film documentaire et un site Internet qui vont avec. Le thème autour de cet album, c’est l’unité Africaine. L’unité du peuple noir, des peuples noirs. Il n’y a pas un peuple, il y a des peuples noirs, il y a des Afriques. Mais c’est que nous nous considérons comme étant des Présidents d’Afrique. Dedans, il y a des gens qui n’ont jamais exercé la fonction. Comme Cheikh Anta, Malcolm X, qui n’est pas Africain, Aimé Césaire, qui n’est pas d’ici, tu as Martin Luther…

Et parmi ceux qui ont exercé la fonction ?
D.A :Oui, il y a Sékou Touré, Modibo Keita, Sankara, Nkrumah…On a pu avoir beaucoup de leurs discours en Audio et en vidéo. On va les mettre à la disposition du public, gratuitement, sur un site Internet. Les gens pourront tout télécharger. Quand on a fait nos recherches sur 5 ans, on s’est rendu compte que toutes ces archives ne sont pas en Afrique. C’est à RFI que l’on en a eu beaucoup, ou chez des collectionneurs, des privés. Je suis allé jusqu’au siège de l’Oua. Dans la salle de leurs archives, il n’y a rien. Tu te rends compte ? Rien sur ces grands hommes. Ils nous ont même demandé si on pouvait leur donner…

Source: La Sentinelle

Citoyens, debout !

Conscience citoyenne ! Le terme était galvaudé, étant devenu l’apanage des seuls pouvoirs publics. Tant ils y avaient trouvé une manière bien singulière de rejeter la responsabilité sur les Sénégalais. Ceux-ci ayant toujours besoin de se faire rappeler l’exigence pour un citoyen d’avoir le sens civique, c’est-à-dire de se conformer aux lois et règlements qui régissent leur pays.

Quelque soit par ailleurs ce que cela peut leur coûter de voir ceux pourtant chargés de conduire la bonne marche des institutions persister dans leurs nombreuses dérives et errements. Parce que dans leur conception de la citoyenneté, les autorités estiment que les Sénégalais ont plus de devoirs à remplir que de droits à réclamer.

C’est pourquoi il y a bien quelque chose de révolutionnaire dans la nouvelle perception que les Sénégalais se font de leurs rapports avec les pouvoirs publics. Lundi 14 janvier dernier, des dizaines d’entre eux ont manifesté devant le Bureau des passeports. Munis de leur récépissé, ils ont exigé des autorités policières plus de diligence dans la confection des passeports. Certains sont en attente depuis au moins huit mois, alors que d’autres ont dû reporter leur retour en Hexagone, et doivent débourser près de 500 000 F Cfa pour s’acheter un autre ticket d’avion. La même situation prévaut à Paris, où de sources concordantes, des Sénégalais risquent de perdre leur emploi parce que n’ayant pas pu renouveler ce sésame.

Ce n’est pas donc surprenant que des manifestants se réveillent un beau jour devant les portes du Bureau des passeports, qui jouxte pourtant le Commissariat de police de Dieuppeul, sans être inquiétés. C’est-à-dire sans inhaler une bonne dose de lacrymogènes, comme ce fut toujours le cas.

Car, il semble aujourd’hui arriver le moment pour les autorités de comprendre que la citoyenneté exige également de leur part la satisfaction des droits des populations. Elle ne peut être à sens unique. Et la promptitude avec laquelle la Direction des passeports a réagi pour prendre en charge cette question traduit la crainte des autorités à devoir une fois de plus faire face à la furie des populations. Le Sénégal n’est plus à l’abri d’un autre mercredi noir, à l’image de celui du 21 novembre 2007 du fait de la révolte des marchands ambulants.

C’est l’avènement d’un nouveau type de citoyenneté qui se singularise par le souci des populations à vouloir résoudre dans l’immédiat elles-mêmes leurs problèmes. Reléguant du coup en seconde zone les organisations syndicales, politiques et même la société civile, lesquelles s’étaient positionnées dans le passé en défenseurs des intérêts des populations. Face à ce nouveau contre-pouvoir, celui des masses, le pouvoir devra désormais changer d’approche dans sa manière de prendre en compte les préoccupations des Sénégalais.

Source: La Sentinelle

Xuman a propos du concert de Morgan Heritage a Dakar: «Dommage que les Sénégalais ne mettent le prix que pour les spectacles des artistes étrangers»

Chose promise, chose due ! En effet, après avoir promis d’enflammer le Théâtre national Daniel Sorano, Morgan Heritage n’a pas dérogé à sa promesse. La salle, qui a étouffé de monde, a vibré dans la nuit de mercredi à jeudi, en dépit de la cherté des billets (15.000 francs). Et le jeu en valait la chandelle, pour les fans déterminés braver le vent frais qui s’abat sur la capitale et à assister à la fureur du rastafari, Gramps et les siens.

Finalement, Daniel Sorano était un peu exigu pour contenir les nombreux adeptes du reggae sound système. Suffisant pour que le rappeur sénégalais, Matar Fall, alias Xuman, pique une colère noire à l’endroit du public.

Lequel, regrette-t-il, «n’accepte de mettre le prix que quand il s’agit d’assister aux spectacles des artistes étrangers venus se produire dans notre pays». Par ailleurs, Xuman pense, qu’au-delà de l’existence d’un public dit «reggae», les artistes nationaux devraient pouvoir organiser des spectacles à l’image de Morgan. Malheureusement, revient-il à la charge : «pour le faire, il faut que le public accepte de casquer le prix qui sied, afin que les artistes nationaux puissent vivre de leur art».

Aussi, en plus du matériel utilisé pour distiller une meilleure qualité du son dans la salle, il faut dire que c’est un véritable spectacle en sons et lumières qui a été offert au public. À ce sujet, la «première partie» du concert a été longuement assurée par le répertoire de Bob Marley and the Wailers, au détriment des guest-star comme Xuman, Fafadi, Dread Maxim, qui n’ont pas eu à monter sur scène. Ainsi, de «Survival» à «Natural mystic» en passant par «Redemption song», pour ne citer que ceux-là, tout a été revisité sous l’admiration des fans surexcités. Et qui n’avaient d’yeux que pour Peter et Una, Gramps, Luke et Mojo à la percussion.

Occasion aussi saisie par «Morgan family» pour bercer le public à travers un album comme «Don’t haffi dread», dans lequel il déclare que l’on n’a pas besoin de «locks» pour être rasta. Tout comme l’on peut se passer de «locks» pour véhiculer la paix, l’amour le sens de la famille, ainsi que la confiance en soi.

Source: Boytowndesk

Nappe de Thiaroye polluee a 50 %: Des populations boivent la boue

Trouver des voies et moyens de déconnecter les agriculteurs de la Presqu’île du de Dakar et de la zone des Niayes du réseau de la Sénégalaise des eaux (SDE), c’est l’objet de l’atelier sur la « Mobilisation des ressources alternatives pour l’irrigation dans la Presqu’île de Dakar et les Niayes » qui a eu lieu hier au Centre des métiers de l’eau à Dakar.

Pour cela, des études ont été menées sur les ressources en eau disponibles sur le terrain dans le cadre de ce projet. Selon Stéphane Rivet, Ingénieur Directeur de projet et Représentant du Cabinet Merlin en Afrique de l’Ouest, les analyses des ressources en eau disponibles montrent que la nappe phréatique Thiaroye, « est alimentée à 50 % par des rejets d’eaux usées ».

A l’en croire, pour réduire ou mettre fin à cette alimentation par des eaux usées, il importe de revoir le potentiel d’utilisation actuel (16 000 m3 par jour) des forages de cette usine. Pour cela, deux possibilités sont proposées. Il s’agit de la réduction des eaux usées par la baisse de ce potentiel actuel à 10 000 m3 par jour et la construction d’ouvrages d’assainissement dans la zone d’une part. De l’autre, la suppression de ces rejets se fera avec la diminution du potentiel actuel d’utilisation à 4 300 m3 par jour.

Toutefois, le directeur général de la SDE Mamoudou Dia rassure quant à la qualité de l’eau fournie aux abonnées. Selon lui, la nappe contaminée n’est pas la même que celle qui est utilisée par la SDE. Pour lui, cette société utilise la nappe captant les sables du quaternaire. Mieux encore, « les normes bactériologiques et Physico-chimiques sont respectées. De même les 5 000 m3 par jour traités sont dilués à 4 000 m3 par jour provenant de Pout Sud et Kirène avant d’être destiné à la consommation » a-t-il fait remarquer.

Et de préciser que les usagers des min-forages, puits et céanes (mares d’eau) sont les principaux exposés aux risques dérivés de cette nappe polluée.

Source: Sunuker

Microsoft appuie Planet Finance Sénégal

Œuvrer ensemble pour la réduction de la fracture numérique au Sénégal. C'est l'objectif du partenariat entre Planet Finance Sénégal et Microsoft Unlimited Potentiel.

Un partenariat qui a permis de lancer un projet de « Formation des micro-entrepreneurs à l'utilisation de l'outil informatique ». La remise symbolique du financement de ce projet a eu lieu au siège de Microsoft UP.

Des actions d'initiations et de formation à l'informatique ont déjà permis de renforcer les capacités de plus de 450 micro-entrepreneurs et ainsi faciliter le développement de leurs activités économiques et la création d'emploi. L'événement a permis de rencontrer les Institutions de Microfinance qui collaboreront tout au long du projet dans les localités de Dakar, Thiès, Mbour, Kolda et Ziguinchor. Planet Finance a ainsi reçu un chèque de 80 000 dollars US soit 36 millions de FCFA pour le renforcement de capacités des micro-entrepreneurs au Sénégal. Il avait reçu une subvention de 20 millions de FCFA en 2006 pour le projet de formation de 400 micro-entrepreneurs sur les outils de gestion de Microsoft, sur les activités génératrices de revenus.

Cette nouvelle subvention de Microsoft UP pour la phase II fait suite à une évaluation positive et une visite de terrain. Selon Samba Guissé, le manager général de Microsoft UP pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre, ce programme a pour objectif de permettre aux personnes et aux collectivités dans le monde entier d'atteindre leurs objectifs et de réaliser leurs rêves grâce à des technologies adaptés, accessibles et financièrement abordables. « La mission étant d'ouvrir les voies de la réussite aux 5 milliards de personnes qui selon les estimations n'ont pas encore accès aujourd'hui aux avantages qu'offrent les nouvelles technologies de l'information et de la communication » souligne M. Guissé.

Il en ajoute que Microsoft est associé à différentes initiatives destinées à accélérer l'inclusion numérique. « C'est pourquoi Microsoft aide le secteur des ONGs à rationnaliser leur fonctionnement, la tenue des archives et la gestion des ressources mais aussi la réalisation de leurs projets au bénéfice de la communauté ».

Source: Le Soleil

Au Campus de Dakar, chaque son a une signification

Zouk, rap, mbalax ou khassaïdes. Au campus social de Dakar, il y a autant d'étudiants que de sonneries de téléphones portables.

« A travers une sonnerie d'un portable, on peut déceler les récits de vie d'un individu, son itinéraire...bref on peut savoir qui il est, mais également ce qui le passionne ». Ce témoignage de Babou Faye, étudiant en Dea de sociologie, illustre bien, si besoin en était, que le choix d'un type de sonnerie, devant une gamme variée, ne relève pas du hasard. Au contraire. Pour lui, l'individu se révèle dans son choix.

« L'environnement de l'individu, son goût, ses convictions religieuses, son âge, etc., tout cela intervient dans le choix des sonneries », avance le sociologue encore en formation à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar.

Pourtant, chez beaucoup d'étudiants, le choix d'une sonnerie n'est pas définitif. Pape Ismaïl Dramé dit en changer régulièrement. « Presque tous les jours, je change ma sonnerie », dit-il avant de signaler que c'est aussi une question d'humeur. « Si j'ai trop de soucis, j'utilise volontiers les khassaïdes ou le Coran ». Contrairement à Pape, Aminata Diagne, deuxième année d'anglais, n'a pas changé de sonnerie depuis maintenant 11 mois. « D'une manière générale, j'aime le rap surtout le Rnb. C'est pourquoi, j'utilise une des chansons d'Akon comme sonnerie », soutient-elle, soulignant que c'est son style de vie.

Conviction qu'elle partage avec Idrissa Dème alias 2 Pac, du nom du célèbre rappeur américain décédé à la fleur de l'âge. « J'utilise comme sonnerie une chanson de 2 Pac. Je n'imagine pas changer. Si éventuellement je le fais, ce serait pour mettre une chanson d'un autre rappeur », estime Dème qui est farouchement contre l'utilisation du Coran comme sonnerie. « A l'image du livre saint, les sons qui font référence au coran ou à son prophète sont trop sérieux pour être utilisés à une telle fin », conclut-il

Interdiction ...
Parmi les types de sonneries utilisées par les étudiants, les khassaïdes et les versets du Coran occupent une place de choix. Ensuite viennent les musiques mbalax, Rnb, zouk, salsa, etc. Pourtant, selon le secrétaire général de l'Association des étudiants musulmans de l'Université de Dakar (Aemud) une « fatwa », émanant des oulémas de La Mecque, interdirait l'utilisation du Coran comme sonnerie des téléphones portables. Et Samané Bâ de lister les raisons évoquées pour justifier cette interdiction : d'abord, dit-il, il arrive que le propriétaire prend avec lui son portable aux toilettes. Ensuite, avance-t-il, dans l'islam, il est formellement interdit de couper, sans tenir compte de certaines normes, un verset du coran. Chose, constate-t-il, très courante avec les portables. Cette mise en garde a-t-elle eu des effets au Sénégal ? Pas tellement, répond le secrétaire général de l'Aemud.

« Si vous faites le tour de l'Université, vous vous rendrez compte que beaucoup d'étudiants continuent d'utiliser comme sonnerie les khassaïdes ou les versets du Coran », fait remarquer M. Bâ qui justifie cela par le fait que les Sénégalais s'emportent vite avec tout ce qui touche au Coran. « C'est ce qu'ont compris les hommes d'affaires qui ont investi ce créneau », fait remarquer M. Bâ.

Source: Le Soleil

Aprés 15 ans de succés, le groupe Daara J vole en éclats

Les « possee » (groupes) de rap des années 90 du Sénégal semblent avoir le même destin. Après le Pbs, le Pee Froiss, le Black Mbolo, Da Brains, Bamba J Fall pour ne citer que ceux-là, le dernier des mohicans a finalement craqué.

Eh oui ! Selon certaines indiscrétions, le groupe « Daara J » aurait volé en éclats. Finalement. Fatalement. Une information pour le moins surprenante, surtout si l’on sait que ce groupe était pratiquement le seul des « old schools » à avoir fait preuve d’unité face aux multiples épreuves, ce qui avait permis aux trois membres légendaires (Fada Freddy, Ndongo D et Lord Alaji Man) de se bâtir un succès national et international envié par tous.

Nous avons appris auprès de sources proches du trio Fada Freddy, Ndongo D et Alaji Man qu’ils se sont séparés après un long et fructueux compagnonnage de près de 15 ans sur la scène du Hip Hop.

Les raisons de la séparation nous sont encore inconnues, même si depuis quelque temps, les signes s’annonçaient, car on les voyait rarement ensemble lors des manifestations. Très souvent, Alaji Man était seul, alors que Fada et Ndongo étaient ensemble. Nos tentatives de les joindre sont restées vaines pour le moment.

Alaji Man, lui, étant, selon des proches, trop occupé par la venue du groupe Morgan Héritage dont il est organisateur. Espérons que c’est seulement une brouille passagère, pour le plus grand bonheur des fans de « Daara J », qui ne se comptent plus.

Source : L’observateur

 
{http://www.leboytown.blogspot.com/}.